Dans le contexte de crise sanitaire et économique, 35% de patrons de PME - entreprises comptants jusqu'à 250 salariés - envisagent une reprise « rapide » de l'activité à un niveau normal, c'est-à-dire d'avant-crise. Mais la majorité des chefs d'entreprise (61%) sont plutôt pessimistes et anticipent un retour difficile de l'activité de leur entreprise à une situation normale, selon l'enquête Bpifrance Le Lab auprès de plus de 5.000 responsables entre fin octobre et début décembre. Leur proportion est d'ailleurs en augmentation par rapport à juin dernier (53%).
Un brin d'optimisme qui varie évidemment en fonction des secteurs : elle s'élève à seulement 13% pour les PME du tourisme contre 48% pour celles de la construction. La part se situe aux alentours de 37-38 % pour les autres secteurs (industrie, commerce, transports, services).
Toutefois, 3% des dirigeants dont le chiffre d'affaires de leur entreprise a été négativement touché par la crise, environ envisagent une liquidation de leur entreprise.
« Les entreprises gardent le cap de la reprise malgré le second confinement », mis à part les secteurs administrativement fermés, a déclaré à l'AFP Philippe Mutricy, directeur des études chez Bpifrance. Mais « le deuxième confinement et les incertitudes qui l'accompagnent ont quand même rallongé l'horizon » de cette reprise, ajoute Baptiste Thornary, chef économiste de la banque publique.
Concernant l'horizon de retour à une activité normale, 35% des dirigeants interrogés estiment qu'elle se situerait à partir du second semestre 2021. Mais l'incertitude est néanmoins grande : 15% la prévoient à partir de la fin du premier semestre 2021, 25% au-delà de l'année 2021 et 23% déclarent ne pas savoir.
Projets d'embauches et d'investissements maintenus
Malgré la prolongation de la crise sanitaire, 58% des dirigeants de PME maintiennent leurs projets d'embauche, soit autant que début septembre, avant la deuxième vague épidémique.
D'autre part, 51% des entreprises déclarent désormais qu'elles vont maintenir leurs projets d'investissement, contre 45% début septembre et 41% au sortir du premier confinement.
Sur 2020, « la part de reports de projets d'investissement est trois fois plus élevée que la part d'annulations », souligne Philippe Mutricy, précisant que « le vrai renoncement à l'investissement ne concerne que 13% des projets ».
Et pour 40% des entreprises, les fonds propres ne constituent pas une contrainte sur leurs projets de développement futurs, 39% n'y voyant qu'une contrainte modérée.
Point positif de la crise, « on a gros saut qualitatif sur la modernisation et la compétitivité des entreprises lié à la digitalisation », selon Philippe Mutricy.
Enfin, seules 3% des entreprises considèrent leur trésorerie comme une « difficulté insurmontable » et plus de la moitié disent avoir suffisamment de liquidités.
Par rapport au baromètre de début septembre, on assiste à une polarisation entre celles qui ont presque entièrement consommé leur prêt garanti par l'État (PGE), dont la part passe de 13% à 20%, et les autres. Car 35% ne l'avaient toujours « peu ou pas du tout utilisé » durant le deuxième confinement et 27% n'en avaient consommé que moins de la moitié.
(Avec AFP)
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