Un effet positif des mesures de confinement sur la qualité de l'air extérieur a d'abord été constaté en Chine, puis en Italie, par le programme européen de surveillance atmosphérique Copernicus comme par la Nasa. Un tel impact est désormais aussi avéré dans l'Hexagone, révèle le tout dernier bilan de la fédération Atmo France, qui réunit les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), présentes dans chaque région du pays.
Moins de pollution tout au long des axes routiers
Au bout d'une première semaine de confinement, quasiment toutes les AASQA constatent en effet une baisse notable des concentrations de dioxyde d'azote (NO2, notamment à proximité des axes routiers principaux, et ce malgré le maintien d'autres sources démissions comme le chauffage résidentiel. Une réduction que confirment d'ailleurs des images prises par Copernicus entre le 15 et le 25 mars.
En Guadeloupe, "du fait de la restriction des déplacements et de la diminution de l'activité anthropique en lien avec les mesures prises par les autorités", la baisse de NO2 peut atteindre jusqu'à 88%, relève l'AASQUA locale, Gwad'Air. En Ile-de-France, où le trafic routier est estimé en baisse de 80-90%, "les conditions météorologiques des premiers jours de confinement, conjuguées à un maintien ou à une augmentation de certaines activités", ont en revanche limité la diminution des concentrations en oxyde d'azote (NOx) à 30%. Le confinement y a toutefois aussi eu un effet positif:
"Ces niveaux auraient été beaucoup plus élevés, avec un probable épisode de pollution, si les conditions de trafic avaient été celles d'un trafic normal", note Airparif.
La météorologie complice de la formation de particules fines
Plus compliqué s'avère en revanche évaluer l'impact du confinement sur les particules fines, notamment PM10 et PM2.5. Globalement, les associations régionales rapportent une baisse moindre, voire une hausse des concentrations. Mais la météorologie semble y avoir contribué, en favorisant des "réactions chimiques dans l'atmosphère", explique Atmo France.
Le vent faible et l'augmentation des températures notamment favorisent "la formation de particules à partir de gaz, d'oxydes d'azote (même si le trafic est très restreint) et du chauffage (selon des analyses de particules, le chauffage au bois augmente dans certaines régions, surtout le soir)", note la fédération.
A cela s'ajoute, dans certaines régions, "une augmentation du nitrate d'ammonium et d'ammoniac liée aux activités agricoles, et notamment aux épandages", explique Atmo.
"Dans le cas des particules, l'augmentation des niveaux lors de la première semaine rappelle que toutes les activités ne sont pas suspendues et que même en période de confinement, un épisode de pollution pourrait survenir si toutes les conditions météo étaient réunies", résume l'association de la région Bourgogne-Franche-Comté.
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