Éolien : Connected Wind Services compte ouvrir de nouveaux centres de maintenance en France en 2022

Alors que la France compte 9.000 éoliennes qui nécessitent de la maintenance en permanence, Connected Wind Services, filiale française du groupe EnBW créée en 2019 à Dijon, voit son activité bondir dans toute l’Europe. L'ouverture de nouveaux centres de maintenance est prévue l'an prochain.
(Crédits : CWS)

À l'horizon 2050, les ENR devraient représenter entre 50 et 80% du mix énergétique de la France. Tel est l'objectif de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) déployée par le gouvernement. Selon le rapport RTE sorti en octobre dernier, l'éolien y serait plus que jamais indispensable pour la sécurité d'approvisionnement et l'atteinte de la neutralité carbone.

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Le secteur connaît une forte croissance ces dernières années. « Notre société est spécialisée dans les activités de maintenance de remplacement dits « des gros composants ». Par exemple, nous remplaçons des boîtes de vitesses - qui pèsent jusqu'à 30 tonnes - ou des roulements de pâle d'éolienne qui nécessitent des interventions avec des grues », précise Emmanuel Schuddinck, directeur général de Connected Wind Services (CWS). Ce dernier compare les voitures aux éoliennes :

« Elles sont garanties entre 10 et 15 ans par les constructeurs, ensuite le propriétaire peut changer de prestataire pour l'entretien. C'est à ce moment-là qu'intervient CWS car nous sommes plus compétitifs sur les services ».

Cette société de maintenance est une filiale française du groupe EnBW, énergéticien allemand qui s'est diversifié dans les énergies renouvelables ces dernières années (25 milliards d'euros de chiffre d'affaires, près de 25 000 salariés). CWS est une petite entité de 200 salariés, dont 75 au Danemark et autant en Allemagne, 30 en Suède et 20 en France. « Quand je suis arrivé en juillet dernier, nous étions 4 salariés, en 2021, nous sommes passés à 20 et j'envisage de passer à 30 salariés en 2022 », confie Emmanuel Schuddinck.

Une croissance exponentielle qui dépasse les objectifs fixés par le groupe allemand avec un chiffre d'affaires passé de 100.000 euros à la création en 2019, à plus de 2,4 millions d'euros cette année. « Notre cahier des charges est déjà bien rempli pour 2022. Ce qui nous permet de nous projeter avec un chiffre d'affaires à 4,5 millions d'euros l'année prochaine », assure le directeur général de CWS. Depuis Dijon, l'entreprise travaille sur plusieurs parcs éoliens : deux en Bourgogne-Franche-Comté - qui compte entre 500 et 600 éoliennes - deux en Picardie et deux autres près de Chartres. « D'où notre volonté d'installer en 2022 deux autres centres de maintenance dans ces deux dernières régions », souligne Emmanuel Schuddinck.

Des interventions en Finlande

Des interventions jusqu'au cercle polaire

Ses équipes interviennent également dans toute l'Europe sur les tours pour des traitements anticorrosion, des reprises de peinture, des vérifications de mise en conformité. « Nous sommes intervenus sur la maintenance d'éoliennes de nouvelles générations en Finlande, près du cercle polaire par -25 degrés ! », témoigne un technicien de maintenance, tout juste de retour à Dijon. « Ces engins qui mesurent jusqu'à 230 mètres d'envergure ne sont pas encore présents en France, mais nos compétences sont reconnues en Finlande. C'est pourquoi nous avons envoyé une équipe là-bas », précise Emmanuel Schuddinck. Ses ambitions sont de faire partie des leaders Français de la maintenance, et d'être aussi performant que les filiales de CWS au Danemark, en Allemagne et en Suède. Et pourquoi pas se tourner vers l'éolien offshore...

La nacelle d'éolienne pour s'exercer au lycée Gustave Eiffel

Un besoin de main d'œuvre grandissant

« Le secteur de l'éolien croit fortement, la demande en main d'œuvre est importante mais assez peu de profils sortent de formation », constate Emmanuel Schuddinck. Celui-ci s'est également engagé dans la formation des techniciens de maintenance, en partenariat avec la Région et le Greta car « la clé de la réussite, ce sont les techniciens ! ».

Le lycée Gutave Eiffel à Dijon propose de former des jeunes qui peuvent s'exercer en conditions réelles sur une nacelle d'éolienne ramenée par Emmanuel Schuddinck. Durant six mois, les stagiaires reçoivent des cours théoriques puis ils sont envoyés deux mois en entreprise. « Les candidats sont assurés d'être embauchés à l'issue de la formation », assure Emmanuel Schuddinck. En dix ans, le directeur général de CWS a accompagné une centaine de demandeurs d'emplois grâce à cette formation. Prochaine session : février 2022 !

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