Casino organise un peu plus sa défense. Le groupe détenu par Jean-Charles Naouri a acquis 3,3 % du capital de Grupo Pao de Açucar. Réalisé sur le marché, ce rachat d'actions dépourvues de droits de vote porte sa participation à 37 % du capital du groupe, leader de la distribution au Brésil. Le français aurait déboursé 253 millions d'euros environ pour renforcer ses positions, selon les calculs de l'agence Reuters. « Par cette opération, le groupe réaffirme son engagement dans GPA et sa confiance dans son équipe de direction », fait valoir le groupe Casino, par communiqué, en assurant que « cette acquisition ne modifie pas le contrôle de GPA ».
Cette montée au capital intervient quelques semaines après que l'affaire Diniz a éclaté. « Le Journal du Dimanche » a révélé que Carrefour a donné mandat à la banque Lazard pour étudier une fusion de sa propre filiale brésilienne avec GPA. L'information n'a jamais été démentie depuis. Elle a soulevé l'ire de Jean-Charles Naouri. Le groupe brésilien est aujourd'hui détenu à 66 % par Wilkes, holding dont Casino et Abilio Diniz, héritier du fondateur et patron de GPA, détiennent respectivement 69 % et 31 %. Les deux partenaires ont, par ailleurs, des participations directes (20 % pour Casino et 14 % pour Diniz). Au total, Diniz détiendrait 21 % du capital, contre 37 % pour Casino ;. Les deux parties sont liées par des accords aux termes duquel, dans six mois, Casino peut prendre le contrôle opérationnel de ce mastodonte dont la capitalisation boursière s'élève à 7,9 milliards d'euros.
Demande d'arbitrage
Le groupe entend manifestement prendre toutes les précautions si, d'aventure, les contacts établis entre Abilio Diniz et Carrefour aboutissent vers de vraies négociations. En montant au capital de GPA, Casino avertit Carrefour que rien ne se fera sans son accord. L'avertissement va de pair avec la saisine de la Chambre de commerce internationale par Casino pour une demande d'arbitrage avec les Diniz. Le procédure au fond ne devrait débuter que fin août.
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