"Frustré" par Copenhague, Sarkozy veut relancer les négociations sur le climat

"Il faut absolument reprendre le travail après Copenhague", a lancé ce jeudi le chef de l'Etat devant les représentants d'une soixantaine de pays concernés par la question des bassins forestiers.

Nicolas Sarkozy a appelé jeudi à une relance rapide des négociations sur le climat mais sur d'autres bases que celle du sommet de Copenhague. Au début d'une conférence sur les grands bassins forestiers organisée par la France et la Norvège, le président français s'est aussi efforcé de relancer l'idée d'une alliance entre les pays développés prêts à réduire massivement les émissions de CO2 et les pays sous-développés ou émergents les plus vulnérables.

Cette alliance avait volé en éclat en décembre à Copenhague, face au refus de la Chine et de l'Inde de s'engager sur des objectifs contraignants et aux fortes réticences des Etats-Unis.

"C'est à vous amis d'Afrique, à vous amis d'Asie, à vous amis d'Amérique Latine de faire le choix: à quelle coalition voulez-vous appartenir ? Celle du progrès ou celle de l'immobilisme ?" a-t-il demandé à un auditoire majoritairement composés de représentants de pays en voie de développement. "Demandez à ceux qui vous font des déclarations d'amour qu'est-ce qu'ils sont prêts à faire", a-t-il ajouté.

Il a qualifié de "frustrant" le sommet de Copenhague, qui n'est parvenu qu'à un accord très partiel."Il faut absolument reprendre le travail après Copenhague", a-t-il poursuivi devant les représentants d'une soixantaine de pays, dont ceux des trois principaux bassins forestiers du monde - Amazonie, Congo et Indonésie. "Le drame de Copenhague, outre sa mauvaise organisation, c'est que le travail s'arrête."

La France reste attachée au cadre de travail des Nations unies, à condition que "les résultats soient au rendez-vous", a expliqué Nicolas Sarkozy, qui a souhaité un changement de méthode et la préparation d'un texte par un groupe restreint où toutes les régions du monde seraient représentées.

Il a demandé aux pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie de "comprendre que le clivage n'est pas un clivage nord-sud" mais "entre les pays qui veulent agir (...) et ceux qui veulent attendre et laisser passer l'orage."

SARKOZY SOUTIENT LE GIEC

"Il faut que nous sortions de l'organisation habituelle, les pauvres d'un côté, les riches de l'autres. Cette stratégie-là est perdante", a-t-il dit. "Montrons tous ceux qui, derrière les belles paroles, ne veulent rien faire (...) Ceux qui ne veulent rien faire sont ceux qui ne veulent pas payer."

Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé à ce propos pour la mise en place de financements innovants pour aider les pays les plus pauvres face au réchauffement climatique, dont la création d'une taxe sur les transactions financières, pour laquelle il a dit vouloir prendre, "avec d'autres", des initiatives au G20.

Mais "les montagnes à faire bouger" sont telles que si la France est seule à défendre cette taxe au G20, elle n'y arrivera pas, a ajouté le président français, qui a de nouveau demandé le soutien des pays africains, asiatiques et latino-américains.

Il a par ailleurs pris la défense du groupe international d'études sur le climat, le GIEC, prix Nobel de la Paix 2008, qui a tiré le signal d'alarme sur le réchauffement climatique et est aujourd'hui la cible de multiples attaques

Ces critiques, a-t-il estimé, ne doivent pas "faire perdre de vue l'essentiel": "Le réchauffement climatique est une réalité. Le Giec a donc droit à notre reconnaissance et mérite notre soutien", a déclaré le président français, qui a aussi appelé de ses voeux la création d'un "Giec de la biodiversité".

La conférence de Paris est la première sur un sujet climatique depuis le sommet de Copenhague, qui a acté la mise en place d'une enveloppe de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2011-2012) pour aider les pays les plus pauvres.

La France plaide pour que 20% de cette enveloppe soient dédiées à la lutte contre la déforestation, qui représente 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde.

Nicolas Sarkozy a souhaité que la réunion de Paris permette de confirmer et d'amplifier l'engagement de 3,5 milliards de dollars sur trois ans déjà pris par les Etats-Unis, le Japon, la France, la Grande-Bretagne, la Norvège et l'Australie. La conférence doit aussi décider d'un mode de gestion de ces fonds.

Selon le ministère français de l'Ecologie, 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde - presque la surface totale des forêts de France métropolitaine.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 11/03/2010 à 13:12
Signaler
Sarko est devenu scientifqiue ou alors Madame Irma puisqu'il est capable de gerer les phénomènes environnementaux.... çà promet vu ses résultats en matière de gestions économiques et sociales Ba il faut absolument justifier le Giec puisqu'il veut ABO...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.