Environnement : "les Etats sont incapables, vive les régions ! "

Le sénateur-maire et président de la Communauté urbaine de Dunkerque a participé cette semaine à plusieurs événements à Rio+20, pour y promouvoir le rôle et le statut des villes et des régions dans les Sommets internationaux. Plus largement, il plaide pour qu'elles obtiennent le statut d'organisation intergouvernementale dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies, et accèdent aux financements des banques multilatérales de développement.
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L'agenda de l'ancien ministre Michel Delebarre, qui vient de passer la semaine à Rio était bien rempli : "Gouvernance multiniveaux : le rôle des autorités locales et régionales dans le monde", "gouverner et gérer les villes de demain", "urban and subnational territories : key elements of a sustainable future". Autant de débats auxquels il est venu apporter son point de vue, en tant que président de Cités Unies France, qui fédère les collectivités territoriales françaises (régions, départements, villes de toutes tailles, etc.) engagées dans la coopération internationale.

Les limites du multilatéralisme

"Le multilatéralisme a été utile dans les années 1990 pour faire progresser la prise de conscience en matière d'environnement, mais depuis, il a aussi connu des échecs", de Johannesburg à Copenhague, observe-t-il. Une impuissance qu'il attribue à "la difficulté, pour les Etats, de dépasser leurs intérêts particuliers au profit de l'intérêt général". Et de souligner le rôle incontestable de l'échelon infranational en matière de mise en ?uvre de politiques de développement durable, que ce soit au travers des agendas 21 locaux instaurés à Rio en 1992, de la trame verte et bleue ou des schémas régionaux climat air énergie qui se mettent actuellement en place.

Déjà associées au processus de préparation de Rio+20

Le rôle des agglomérations, en particulier, est d'ores et déjà essentiel et le deviendra de plus en plus à mesure que l'urbanisation s'intensifiera dans le monde entier. Abritant déjà 50 % de la population mondiale, les villes en concentreront 75 % en 2050. C'est donc essentiellement là que se situeront les grands enjeux en matière de gestion des ressources, mais aussi d'urbanisation, de transports, etc. Le combat des villes pour voir leur rôle reconnu par l'ONU ne date pas d'hier, mais il ne cesse de prendre de l'ampleur. Comme le rappelle Michel Delebarre, bien que le Sommet de la Terre soit une conférence interétatique, certains Etats, dont la France, ont associé d'autres acteurs au processus de préparation de Rio+20.

Accéder aux financements des banques multilatérales de développement

Cités Unies France demande que les collectivités locales soient parties prenantes des processus d'élaboration des programmes mettant en jeu leurs responsabilités, qui incluent la luttre contre le changement climatique et la biodiversité. Les collectivités demandent également le statut d'organisation intergouvernementale dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies. Elles veulent être associées à l'élaboration de réponses à la crise financière, et demandent à pouvoir accéder aux financements des banques multilatérales de développement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, bien qu'elles mettent en ?uvre des politiques que ces institutions sont susceptibles de financer.

Cette position était soutenue par le gouvernement français, en la personne de Nicole Bricq qui avait insisté sur le rôle des collectivités locales dans plusieurs de ses discours en amont du Sommet. Nicole Bricq qui vient de céder son poste de Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie à Delphine Batho...

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