Fonds spéculatifs : la régulation de la discorde

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Décidément, le G20 de début avril est bien loin. Oublié, son "compromis presque historique" sur la régulation financière, selon l'expression de la chancelière allemande, Angela Merkel. Remisé, son unanimisme qui avait vu le Premier ministre britannique, Gordon Brown, vanter "un ensemble de mesures amenant pour la première fois le système bancaire occulte, fonds spéculatifs compris, dans les filets de la régulation mondiale" !

Aujourd'hui, entre le tandem franco-allemand et le gouvernement de Londres, le divorce est patent. En cause, la proposition de directive sur la gestion alternative élaborée avec une inhabituelle célérité par la Commission de Bruxelles. La City, qui veut oublier la crise, et les politiques britanniques, qui ont retrouvé leurs esprits, n'ont pas de mots assez durs pour qualifier le texte de Bruxelles. Stupide, inutile, dangereux et, pis que tout, coûteux, puisque sa mise en ?uvre leur reviendrait, à les croire, à 3 milliards de livres.

"Shocking" ! Non que le texte de la Commission soit parfait. Sa principale incongruité tient au fait qu'il embrasse, dans un même élan, les fonds alternatifs et le capital-investissement. Deux univers radicalement différents. Mais il ne faudrait pas que les défauts de cette proposition de directive, largement perfectible puisqu'on en est au tout début de son examen, servent de prétexte à un retour du leitmotiv traditionnel des anglo-saxons sur l'autorégulation.

Les "hedge funds", même s'ils ne sont pas à l'origine de la crise, ne peuvent pas rester l'un des trous noirs de la finance mondiale, entre une City dérégulée et les centres "offshore" qu'ils ont l'habitude de fréquenter. Défendre les revenus de la City ne peut pas être une priorité. Ce serait nier les 30 à 50 millions de chômeurs que la crise va générer en 2009, selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale du travail.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Anglo-saxons... bande de c...! Ces maudits financiers d'outre manche (d'outre tombe?)ne veulent qu'une chose: qu'on les laisse magouiller en paix pour nous plumer à leur seul et unique profit! Et bien non! Ces temps là sont révolus, et si ils ne sont...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Encore un guignol qui ne sait pas de quoi il parle, et qui fait dans le populisme.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est édito redit mais bien tard ce que l'on pouvait penser de la position anglaise qui était trés previsible;malgrés les apparences et effets de manches de dirigeants hypocrites, ce qui semble en politique la vertue principale,l'angleterre à toujour...

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