
Le Lithuanian Free Market Institute (LFMI) a publié, il y a quelques semaines, son étude sur la flexibilité de l'emploi dans les pays de l'OCDE et de l'Union européenne (UE). La France y figure à la 41e et dernière place. Avec un indice de 38,4 sur 100, elle est devancée par le Luxembourg (43,6), le Mexique (45,1), le Portugal (45,5), la Turquie (48,3) ou encore la Grèce (50,6). Tous ces pays sont loin derrière les premiers du classement : Danemark (96,9),États-Unis (92,4), Japon (91), Royaume-Uni (83,2) ou Canada (82,6).
Très différents les uns des autres, les pays qui occupent la tête du classement ont fait le choix d'un marché du travail flexible. Comme le précise le think tank lituanien, cela « favorise l'emploi, la productivité globale et la mobilité de la main d'œuvre dans tous les secteurs en réduisant les coûts et les risques liés à la modification des emplois. De plus, un marché du travail flexible permet de réagir rapidement aux fluctuations du marché, d'accroître la réactivité des salaires aux changements de la conjoncture économique et de fournir les mécanismes d'incitation appropriés pour les employeurs et les employés ».
Quatre facteurs
À l'inverse, une réglementation excessive empêche la bonne réallocation de la main d'œuvre vers des activités plus productives et motrices pour la croissance. Ainsi, des politiques de protection excessive de l'emploi diminuent celui-ci.
La position de la France, qui est la même que l'année dernière, est due principalement à quatre facteurs : les restrictions sur l'emploi des contrats à durée déterminée (CDD), tant au niveau de leurs conditions d'utilisation que de leur durée ; le coût du travail supplémentaire ou en horaires atypiques (nuit, dimanche) ; le nombre de jours de congé et enfin la réglementation sur les licenciements, et leur coût.
On voit que les réformes conduites par François Rebsamen, et surtout par Myriam El Khomri, tous deux ministres du Travail de François Hollande, et qui ont provoqué l'ire des syndicats, n'ont pas permis à notre pays de sortir des profondeurs du classement.
Les réformes engagées par Muriel Pénicaud le permettront-elles ? Un an après leur mise en œuvre, le comité d'évaluation des ordonnances a remis son premier rapport d'étape. Et le bilan dressé est plutôt mitigé.
Par exemple, sur la création du comité social et économique (CSE), en lieu et place des CE, DP et CHSCT, le rapport indique que les employeurs voient là « une possibilité de simplifier et de diminuer les coûts ». Cependant, dans la pratique, « on peut craindre que la mise en place du CSE ne se fasse a minima, avec une reconduction des pratiques antérieures adaptées au nouveau cadre ». De fait, seuls 10.500 CSE ont été créés alors que le gouvernement en attendait 50.000 à 60.000.
Un sujet capital, le temps de temps de travail
Autre sujet emblématique, celui du référendum d'entreprise. Dans les entreprises de 1 à 10 salariés, 400 textes ont été validés par référendum, et 125 dans les unités de 11 à 20 salariés. Des chiffres modestes au regard des deux millions et quelques entreprises potentiellement concernées. Le rapport contient cependant sur ce sujet une information intéressante : 84 % de ces accords validés par référendum portent sur le temps de travail. Comme quoi le sujet est capital pour les TPE-PME. Il aurait sans doute mérité un traitement plus radical.
Enfin, dernier thème, celui du plafonnement des indemnités prud'homales. Les rapporteurs estiment qu'il est prématuré de vouloir en mesurer les effets sur l'activité des juridictions qui est en forte baisse depuis l'instauration de la rupture conventionnelle en 2009 (-50 %).
En présentant à la presse leurs projets d'ordonnances réformant le code du travail, le 31 août 2017, Édouard Philippe, Premier ministre, et Muriel Pénicaud, ministre du Travail, indiquaient qu'un des objectifs visés par les textes était de donner la capacité aux entreprises et aux salariés « d'anticiper et de s'adapter de façon simple, rapide et sécurisée ». Ils avaient même évoqué « un projet de transformation sociale d'une ampleur inégalée ».
Certes, il faut laisser aux réformes le temps de produire leurs effets. On peut cependant se demander si les ordonnances travail seront suffisantes pour remettre la France au niveau de ses principaux voisins et concurrents et assouplir significativement notre marché du travail. À cet égard, les travaux du comité d'évaluation des ordonnances, qui se poursuivront tout au long de l'année 2019, seront à suivre avec intérêt.
Pour s'en sortir il faudrait avoir le courage d'abandonner le modèle néo-communiste adopté après la seconde guerre mondiale et qui prospéré jusqu'à F Hollande
Souvenir :
La loi El Khomri est un produit d'importation made in Union européenne .Les «Grandes orientations de politique économique» (GOPÉ), dont l'existence est posée par les traités, et le «Programme national de réformes» (PNR), qui s'inscrit lui-même dans le cadre de la stratégie Europe 2020 «pour une croissance économique intelligente, durable et inclusive» ,prescrivent à de nombreux pays et depuis longtemps le malthusianisme budgétaire et la modération salariale.Dans même temps, la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union (CJUE), n'a de cesse de promouvoir l'ordre concurrentiel et la dérégulation. Surtout, au travers d'arrêts à l'impact décisif mais mal connus du grand public, tels, par exemple, les arrêts Laval et Viking de 2007, elle œuvre à saper le droit du travail dans les pays membres, et à affaiblir la capacité de négociation des salariés dans les conflits sociaux.Enfin, l'appartenance à l'euro interdit toute dépréciation de la monnaie. Dès lors, elle conduit les pays de l’Eurozone non à renforcer leur coopération, non à développer entre eux la solidarité, mais à se mener les uns aux autres une véritable «guerre de la désinflation salariale», selon une expression de Steve Ohana. Pour livrer cette guerre, ajoute l'économiste, «la France ne semble plus avoir d'autre choix que de s'engager plus franchement dans des politiques de dévaluation interne, non plus seulement via la baisse de la fiscalité sur le travail, mais via la compression des salaires eux-mêmes ( …) c'est l'option qui sous-tend la loi El Khomri».On peut rappeler que c'est actuellement la Hongrie qui est concerné par la loi travail.C'est beau, le nouveau monde,non ?
Comment peut on diffuser de telle aneries en masse? ... Franchement ....
"quand la solution c'est le problème " disait Paul Watzlawick et ça dure chez nous depluis les années 80 ....
on peut mentionner aussi le pourcentage de travailleurs bas salaires : 24% en Lituanie contre 9% en France, d'après Eurostat.
soldes naturel et migratoire négatifs (Eurostat) : on n'a pas vraiment envie de vivre en Lituanie.
Des gens dont la devise est "nos profits valent mieux que leurs vies".
A bavarder...
encore un effort chers collaborateurs...... et cela sera le bout du tunnel "dixit r.barre"
ou l'illusion de la lumière salvatrice.....
Taux de pauvreté en Lituanie: 23%, dans le top 3 des plus élevés d'Europe.
Leur SMIC est le plus faible d'Europe (400€). Leur espérance de vie (73 ans) les place en 89eme position entre les Iles Tonga et la république dominicaine.
Ça leur fait une belle jambe d'être flexible...