Pas de pause sur le chemin d’un monde meilleur !

OPINION. Alors que la reprise s’approche, Olivier de la Chevasnerie, Président de Réseau Entreprendre (*), appelle les entrepreneurs à poursuivre leurs initiatives positives pour un monde meilleur. Il appelle les chefs d’entreprises et l’Etat à réfléchir à leurs rôles respectifs.
(Crédits : dr)

Alors que d'aucuns s'interrogent sur les modalités de sortie de crise, un débat se fait jour dans les milieux patronaux autour de notre responsabilité sociétale et environnementale. Le choix de reprise déterminera si nous restons dans le vieux monde par crainte, par facilité, par calcul de court terme ou si nous nous engageons dans ce monde nouveau dont nous rêvons tous en tirant toutes les leçons.

Chez Réseau Entreprendre, nous sommes convaincus que les entrepreneurs doivent anticiper les défis d'un monde qui change. Nous nous accordons tous à dire que nous devons changer les paradigmes et qu'il convient de vivre et de consommer différemment. Une mondialisation parfois forcenée, une financiarisation sans éthique de nos économies, une place laissée à l'humain assujettie à des considérations matérielles ou techniques et une nature asservie aux besoins de consommation. La succession des crises que nous connaissons et l'ampleur inédite de celle que nous vivons, nous obligent à nous poser les bonnes questions. Au point où nous en sommes, nous devons changer ! Dans cette paralysie stupéfiante que nous vivons, il n'est pas question de faire une pause sur le chemin de ce monde meilleur.

>> VOIR Notre dossier Covid-19 : un monde d'après en gestation?

Cela soulève autant la question des moyens que nous y mettrons que des valeurs qui nous animent. Nous vivons sans nous en rendre compte une période de grande innovation dans toutes nos communautés. De nouveaux modes collaboratifs sont en train d'émerger. L'intelligence collective est en mouvement. Une équipe nantaise vient de réinventer le respirateur artificiel en un mois. Dans nos écoles et universités, se mettent en place des collaborations à distance qui apporteront de nouvelles innovations. Nous sommes en train de redonner la primauté aux circuits courts. Les commerçants s'organisent pour livrer à domicile y compris dans les campagnes où les tournées de l'épicier et du boulanger créent à nouveau du lien social. Nous prenons collectivement conscience de la nécessité de disposer des industries qui font notre souveraineté. Et l'humain est au centre de nos priorités. Je suis frappé - et je m'en réjouis - de voir comme la santé de nos salariés dans la plupart de nos entreprises a prévalu avant toute autre considération au démarrage de cette crise.

Et tout cela se déroule avec une bienveillance et une solidarité qui ouvrent de nouvelles perspectives.

Il nous revient d'entreprendre en tenant encore plus compte de nos équipes, de nos écosystèmes, de nos consommateurs et de notre planète. Il nous revient également de construire des projets plus locaux, gages de proximité, d'écoute, d'économie dans nos déplacements, de sobriété dans nos consommations.

Alors non, pas de pause, pas de retour en arrière, pas de répit pour accompagner ce monde qui change.

C'est précisément l'honneur de l'entrepreneur d'aller vers ce qui est nouveau et inattendu. Nous devons privilégier dans ce contexte si singulier, le pas de côté, la disruption, le chemin de traverse pour sortir des sentiers battus qui nous ont conduits dans cette pandémie qui a paralysé la planète en 3 mois en nous privant des moyens élémentaires (masques et solutions hydroalcooliques) pour s'en prémunir. Nous devons penser, sans attendre, aux modes de fonctionnement nouveaux qui vont améliorer nos contributions positives à cette planète mise à rude épreuve.

Et l'Etat ne doit pas être en reste ! Dans cette période, il montre sa force et son efficacité. En prenant des mesures simples, rapides, massives, applicables à tous, il joue son rôle protecteur et régulateur avec efficacité. Il agit en octroyant sa confiance aux banques. Elles accordent leurs prêts mais il en garantit le risque. Il accorde sa confiance en acceptant massivement le chômage partiel et il prend le risque financier. Il va à l'essentiel. Nous sommes finalement en train d'assister à un moratoire sur les surenchères règlementaires pourtant chères à notre pays. Si nous voulons vraiment de ce monde nouveau et meilleur, l'Etat ne fera pas l'économie de son propre aggiornamento. Nous avons besoin d'agir avec plus de simplicité pour recouvrer plus d'efficacité et plus de souveraineté économique.

Avec cette crise, nous sommes au cœur même de ce qu'est l'essence de l'entrepreneur : un acteur sociétal engagé qui propose des solutions nouvelles en tirant les enseignements des expériences passées. Nos sociétés, partout dans le monde ont à leur actif de très belles réussites. Mais nous devons également constater nos échecs. Il serait inopportun de revenir en arrière ou de faire une pause pour aller vers un monde que nous avons en partage et que nous voulons meilleur.

Lire aussi : Covid-19: une cellule de soutien psychologique créée pour les chefs d'entreprise

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Commentaires 2
à écrit le 01/05/2020 à 12:01
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«  pour une société mondiale numérique « ? Est ce un monde meilleur ? Aucune société saine ne peut se construire sur « sur la souffrance et la peur des humains «  A ce jour nous ignorons si ce virus vient de l’espace ? Ou de la terre ? Ou d’un la...

à écrit le 27/04/2020 à 17:08
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Comment faites vous pour être en forme avec un virus en pleine pandémie ?

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