La Bourgogne-Franche-Comté s’engage pour la relocalisation industrielle

Un écosystème, une méthode, des outils, l’Accélérateur de relocalisation a été lancé en 2021 par le gouvernement. Ce dernier est déployé sur les territoires via les Chambres de commerce et d’industrie de quatre régions pilotes, dont la Bourgogne-Franche-Comté. Explications.
Montage du robot collaboratif Morphose dans l'usine MS-Innov à Belfort. Seuls 3 composants sur 2.200 sont fabriqués en Chine et au Japon.
Montage du robot collaboratif Morphose dans l'usine MS-Innov à Belfort. Seuls 3 composants sur 2.200 sont fabriqués en Chine et au Japon. (Crédits : MS-Innov)

Pourquoi nos entreprises s'approvisionnent-elles autant à l'étranger ? Cette question est revenue dans les consciences suite à la crise du Covid et à la guerre en Ukraine. C'est à la demande de Roland Lescure, ministre chargé de l'Industrie, que les CCI ont été missionnées pour accompagner la réindustrialisation de la France dans leur Contrat d'Objectif et de Performance 2023-2027. Celui-ci prévoit notamment la création d'un accélérateur pour accompagner cette réindustrialisation dans chaque région dès 2023.

Cette initiative, baptisée « L'Accélérateur relocalisation », vise à rassembler des industriels, startups, designers ayant le désir de diversifier leurs activités, tout en contribuant à un projet de relocalisation ou de production industrielle en France. « L'objectif de ce programme est de créer une dynamique sur les territoires afin de trouver de nouvelles sources d'approvisionnement locales », résume Christian Arbez, directeur général de la CCI de Belfort.

Le rôle des CCI élargi

« Jusqu'à présent nous avons essentiellement accompagné les entreprises sur leur problématique d'approvisionnement en organisant des rencontres visant à favoriser des mises en relation entre fournisseurs et donneurs d'ordre », explique Thierry Buatois, président de la CCI de Bourgogne-Franche-Comté. « Nous voulons aller encore plus loin en apportant un dispositif plus complet et un véritable soutien aux entreprises pour les aider à reconstituer leur chaîne d'approvisionnement », poursuit-il.

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La CCI de Bourgogne-Franche-Comté étant l'une des quatre régions porteuses avec les Hauts-de-France, l'Île-de-France et la Normandie. Depuis la rentrée, deux écoles ont été mises à contribution : l'École supérieure des technologies et des affaires (ESTA) de Belfort et l'université technologique de Belfort-Montbéliard (UTBM). Près de soixante-dix étudiants ont lancé les travaux préparatoires en concevant des études de marché pour innover et repenser les produits.

Les Chambres de Commerce et d'Industrie ainsi que leurs partenaires (Région, agence de développement, Bpifrance...), se sont lancées sur l'identification de partenaires capables de recomposer la chaîne d'approvisionnement entière de l'amont (matière première) à l'aval (distribution), au niveau local, pour concrétiser les projets.

Une dizaine de projets retenus

Au niveau de la région, une dizaine de projets ont été sélectionnés pour intégrer l'accélérateur. « L'idée est de relocaliser la production de pièces stratégiques, telles que des pièces d'usinage, des capteurs, ou encore de la cobotique », explique Christian Arbez. « La sécurisation de l'approvisionnement en France peut se faire de trois manières : soit en modifiant des process, en innovant sur des produits, ou en créant de nouveaux partenariats régionaux », poursuit-il.

Parmi les entreprises retenues, on compte, par exemple, BH2M qui assure la maintenance de centrales hydrauliques, Nidec qui vise à rendre plus compétitives ses activités d'usinage, Aeris Greentech qui veut créer une fonderie de pointe, Eurosit qui envisage de relocaliser sa fabrication de chaises de bureau, l'entreprise Parco, qui réfléchit à une stratégie de distribution pour son vélo électrique ou encore MS-Innov, qui fabrique des robots collaboratifs. « L'enjeu de la relocalisation est de se dire : « soyons maîtres de nos délais et plus en conscience avec nos partenaires sur nos objectifs environnementaux », souligne Julien Morel, dirigeant de MS-Innov.

Davantage de composants électroniques français

Son robot collaboratif - qui accompagne les opérateurs dans leurs gestes répétitifs - est constitué à 40% de composants français et à 80% de composants européens. Seuls trois composants sur 2.200 présents dans le robot, sont aujourd'hui fabriqués en Chine et au Japon, car introuvables en France ou en Europe. « Grâce à ce programme, nous visons 100% de composants - au moins - européens pour 2024 », confie Julien Morel. Pour cela, le chef d'entreprise met en place deux stratégies. La première, est d'identifier les acteurs qui auraient les mêmes besoins de composants sur le territoire. La seconde, est de sélectionner les acteurs capables de les fabriquer.

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Le premier événement, sous forme de « hackathon » se déroulera, à Belfort, les 7 et 8 décembre. L'ensemble des acteurs impliqués sur ces projets se réuniront pour travailler sous forme d'ateliers intensifs, conclus par une présentation des projets et une remise de prix par les partenaires de l'opération.

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Commentaire 1
à écrit le 20/11/2023 à 21:01
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des pilotes grenelle, dans un grand cadre de tolerance bienveillante juste et reenchantee!!!!!!!!!!! he, votre novlangue, ca marche pour les reunions de baveux!!!!!!! quand t'as une boite et que tu dois poser des centaines de milliers d'euros sur la ...

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