Zoos et parcs animaliers aux aguets

SÉRIE D'ÉTÉ – Centre-Val de Loire (2/4). Le ZooParc de Beauval, dans le Loir-et-Cher, et la réserve zoologique de la Haute-Touche, dans l’Indre, ont rouvert depuis début juin. Les conséquences de la crise sanitaire sont essentiellement financières pour le premier, tandis qu’elles touchent à la mission pédagogique du second.
Rodophe Delord, fer de lance de la réouverture des lieux touristiques en Centre-Val de Loire.
Rodophe Delord, fer de lance de la réouverture des lieux touristiques en Centre-Val de Loire. (Crédits : Reuters)

550 000 entrées perdues en deux mois et demi. Rodolphe Delord, propriétaire du ZooParc de Beauval qui couvre 40 hectares à Saint-Aignan-sur-Cher, a fait ses comptes. Exploitant d'un des tout premiers sites touristiques de la région avec 1 600 000 visiteurs par an, plus de 900 salariés et 35 000 animaux de 800 espèces différentes, le dirigeant anticipe une baisse de 40 % de son chiffre d'affaires cette année, pour 70 millions d'euros en 2019. Un manque à gagner que Rodolphe Delord espère minorer grâce au bon redémarrage de la fréquentation depuis le 2 juin, date de la réouverture. « Si juin a été calme, le mois de juillet est excellent, se félicite l'exploitant de Beauval. Touristes et habitants de la région ont envie de prendre l'air et redécouvrir les grands espaces mis à leur disposition en France. C'est l'effet bénéfique du confinement. »

Durant la crise sanitaire, Rodolphe Delord avait été aux premières loges du lobbying engagé par la filière pour accélérer la réouverture des lieux touristiques. Il s'était ainsi adressé directement à Emmanuel Macron lors la visioconférence organisée le 24 avril et a obtenu une date avancée pour le redémarrage de l'activité. Premier effet du trou d'air, le ZooParc de Beauval a largement baissé cette année le recrutement de personnels saisonniers, sans jamais rogner sur les équipes de soigneurs d'animaux.

Lire aussi : Pourquoi le zoo de Beauval tire la sonnette d'alarme

S'adapter aux règles sanitaires

Avec 65 000 visiteurs seulement, la réserve zoologique de la Haute-Touche, qui se déploie sur 436 hectares à Azay-le-Ferron, lui aussi vu sa fréquentation redémarrer lentement en juin avant d'accélérer en juillet. « Nous avons même progressé de 27 % par rapport à 2019, remarque le directeur du parc Roland Simon. En tant qu'établissement du Musée national d'Histoire naturelle (MNHN), le dommage se situe avant tout sur le plan pédagogique dans la mesure où notre vocation n'est pas commerciale et financière. Les mois d'avril, mai et juin sont traditionnellement dévolus aux groupes scolaires qui ont été absents. » Petit Poucet par rapport à la grosse machine qu'est le zoo de Beauval (31 salariés permanents et 700 000 euros de chiffre d'affaires réalisé en 2019), Haute-Touche a également freiné les recrutements de CDD.

Les deux réserves ont dû également s'adapter en urgence aux nouvelles conditions d'exploitation engendrées notamment par les règles de distanciation sanitaire. L'équipe pédagogique, qui traditionnellement organisait des ateliers pour les jeunes publics autour des animaux du parc de la Haute-Touche, déambule désormais parmi les visiteurs afin d'éviter tout rassemblement. « Nous avons trouvé ce subterfuge afin de maintenir, autant que faire se peut, l'enseignement au sein de notre conservatoire riche de 1500 animaux de 130 espèces différentes, assure Roland Simon. Si nous avons dû par ailleurs arrêter nos animations comme le goûter des lémuriens et le médical-training des pandas, et restreindre la restauration, la Haute-Touche limite au maximum les contraintes. Aucun masque n'est requis à l'extérieur, car, grâce à son étendue, on s'y croise peu ou pas. » Le ZooParc de Beauval a de son côté accru la fréquence des animations avec cinq spectacles d'otaries et trois d'oiseaux. « L'objectif est de moins concentrer les spectateurs, explique Rodolphe Delord qui a équipé son établissement de 80 bornes de gel hydroalcoolique. Dans le même sens, nous avons aussi élargi les amplitudes horaires d'ouverture. »

Tirer les enseignements

Guettant avec inquiétude un éventuel rebond de l'épidémie de Covid-19 qui viendrait remettre en cause l'équilibre précaire retrouvé depuis quelques semaines, les deux exploitants assurent vouloir tirer profit de la période exceptionnelle. A l'instar des autres établissements du MNHN (zoo de Vincennes, Jardin des plantes, etc.), Haute-Touche est sollicitée par sa maison mère pour restituer à l'automne son retour d'expérience pendant et après la crise sanitaire. A Beauval, gestionnaire de flux touristiques important, on compte également tirer les enseignements du Covid-19 afin de mieux fluidifier l'afflux de visiteurs à l'avenir.

Lire aussi : Covid-19 : le tourisme français accuse de pertes d'au moins 30 à 40 milliards d'euros

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Commentaire 1
à écrit le 17/08/2020 à 12:17
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Le zoo parc de Beauval se situe a saint Aignan sur cher et non selles sur cher

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