Législatives : les circonscriptions à suivre en Île-de-France au second tour

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES. Avec 97 circonscriptions sur 577, réparties dans sept départements et la ville de Paris, les représentants de la région-capitale auront du poids à l'Assemblée nationale. D'ici au second tour du 19 juin, La Tribune vous propose les batailles qui s'annoncent cette semaine, de la capitale à la Seine-et-Marne, en passant par la Seine-Saint-Denis.
César Armand
(Crédits : © Jacky Naegelen / Reuters)

Région la plus peuplée de France, l'Île-de-France est, par définition, la région qui compte le plus d'électeurs (15% des 48.953.984 inscrits sur les listes électorales) et le plus de circonscriptions (97 sur 577).

Lors du premier tour des élections législatives ce 12 juin, les Franciliens se sont plus légèrement mobilisés que le reste des Français : 48,59% de participation contre 47,51% au niveau national. Logiquement, l'abstention y a été moins forte en région-capitale : 51,41% contre 52,49% pour la France entière.

Un tiercé de tête qui diffère du reste du pays

Autre différence avec le reste du pays: les résultats. Sur le territoire national, la coalition de la majorité baptisée Ensemble, qui regroupe Agir (Franck Riester, ministre de l'Attractivité et du Commerce extérieur) - Horizons (Edouard Philippe) - MoDem (François Bayrou) - Renaissance (ex-En Marche!), est arrivée, d'un cheveu, devant les partis Europe-Ecologie-Les Verts - France Insoumise - Parti communiste - Parti socialistes regroupés sous la bannière Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale). Suivent le Rassemblement national (ex-FN), Les Républicains et Reconquête, la formation politique d'Eric Zemmour.

Or, en Île-de-France, la Nupes arrive devant la coalition Ensemble, avec 32,9% des voix contre 28,61%. Les Républicains se hissent, d'un pouce, à la 3e place devant le RN, 4e, avec 10,64% des suffrages versus 10,51%. En cinquième place, pas de changement: Reconquête est 5e avec 5,01%, soit même 0,17 points de plus que dans le reste du pays (4,84%). Revue de détail.

A Paris, le duel des Sandrine Rousseau tourne court

Dans la capitale, qui compte 18e circonscriptions sur les 97 de l'Île-de-France, 11 méritent de s'y attarder, outre les victoire dès le premier tour des insoumises Sonia Chikirou (6e circo), Sarah Legrain (16e circo) et Danièle Obono (17e circo). Dans la 1re (1er, 2e, 8e et partie du 9e arrondissement), le marcheur Sylvain Maillard, élu dès le premier tour en 2017, arrive 14,75 points devant Thomas Luquet de la Nupes.

Dans la 3e (partie du 17e et partie du 18e), c'est, en revanche, plus compliqué pour le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guerini. Le délégué général de la République en marche, député sortant, est en retrait de 6,16 points par rapport à sa concurrente de la Nupes, Léa Balage el Mariky.

Dans la 4e circo (partie du 16ème et partie du 17ème), la co-fondatrice d'En Marche, Astrid Panosyan-Bouvet créé la surprise en arrivant devant la députée (LR) sortante, Brigitte Kuster, avec 12 points devant. Dans la 5e (3e et 10ème), celle qu'occupait Benjamin Griveaux, son ex-suppléante Elise Fajgeles arrive, a contrario, 18 points derrière le candidat de la Nupes, Julien Bayou, secrétaire national d'Europe-Ecologie-Les Verts.

Dans la 7e circonscription (4e, partie du 11e, partie du 12e), c'est aussi compliqué pour le ministre chargé de l'Europe, Clément Beaune, qui accuse 5,40 points de retard sur l'avocate insoumise Caroline Mecary. Dans la 9e (partie du 13e), la finaliste de la primaire EELV, Sandrine Rousseau, termine à 42,90% devant le député (LREM) sortant Buon Tan. Pour l'anecdote, Sandrine Rousseau, du Mouvement de la ruralité, n'a obtenu que 1,88% des voix.

Dans la 11e circo (partie du 6e, partie du 14e), l'adjointe (PS) d'Anne Hidalgo, Olivia Polski, et la députée (MoDem) Maud Gatel, conseillère de Paris, font jeu égal avec 37,57% pour la première et 37,30% pour la seconde. En arbitre, la présidente (LR) de la commission des finances de la ville de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée (12,20%).

Dans la 12e, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, députée sortante, devance de 17,17 points sa rivale de la Nupes, Céline Malaisé, présidente du groupe communiste au conseil régional. Dans la 14e circonscription (partie du 16e), celle de feu Claude Goasguen, son successeur à la mairie du 16ème, l'avocat (LR) Francis Szpiner accuse 6 points de retard sur le marcheur Benjamin Haddad.

Dans la 15e (partie du 20ème), l'insoumise Danièle Simmonnet, investie par la Nupes, prend 30 points d'avance sur la députée socialiste sortante Lamia EL Aaraje. Et ce malgré le soutien, pendant la campagne, des éléphants Lionel Jospin et Bernard Cazeneuve, anciens Premiers ministres. Dans la 18e, enfin, l'animateur télé insoumis Aymeric Caron prend dix points d'avance sur le sortant Pierre-Yves Bournazel d'Ensemble, éphémère candidat d'Agir à la mairie de Paris.

En Seine-et-Marne, le fief de Christian Jacob en sursis

Dans le 77, 5 circonscriptions sont intéressantes. Dans la 2e, le maire (Horizons) de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, affrontera la candidate de la Nupes. Dans la 3e circonscription, Elodie Gérôme-Delgado de la Nupes tentera de battre le sortant (LR) Jean-Louis Thiériot, successeur de Yves Jégo (UDI), démissionnaire, et éphémère président du département de Seine-et-Marne.

Dans la 4e, celle du président des Républicains Christian Jacob qui ne se représente pas, la maire du Plessis Feu Aussoux et conseillère régionale Isabelle Perigault, est 10 points derrière le candidat du Rassemblement national, Aymeric Durox. Dans la 5e circo, le ministre (Agir-Ensemble) de l'Attractivité et du commerce extérieur Franck Riester aura, en face, François Lenormand du RN. Dans la 11e, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, fera face à Charlyne Péculier (Ensemble).

Dans les Yvelines, la ministre Yael Braun-Pivet bien placée

Dans le 78, 4 circonscriptions sont à regarder. Dans la 2e, le sortant Jean-Noël Barrot (MoDem), missionné par l'ex-Premier ministre Jean Castex, arrive 12,22 points devant la Nupes. Son nom circule pour entrer au gouvernement à la mi-juin.

Dans la 5e, la ministre des Outre-Mer, Yaël Braun-Pivet, ex-présidente de la commission des lois de l'Assemblée, prend 13,03 points sur la Nupes. Dans la 7e, l'ex-ministre de la Ville, Nadia Hai, est, de 2 petits points en tête sur la Nupes. Dans la 12e, enfin, le maire de Poissy, Karl Olive, qui a accueilli le premier meeting du président-candidat Macron, surpasse de 14,75 points sa rivale de la Nupes.

Dans l'Essonne, la ministre Amélie de Montchalin sur le gril

Dans le 91, six circonscriptions sont à suivre au second tour. Dans la 1re (Evry-Corbeil), le candidat d'Ensemble est devancé par la candidate de la Nupes. En 2017, cette dernière avait été battu sur le fil par Manuel Valls, investi par la République en marche. Après un intermède barcelonais, ce dernier, investi par Ensemble, a été battu dès le premier tour de l'élection des Français de l'Espagne et du Portugal par le député marcheur sortant. Ce dernier affrontera la Nupes au second tour, c'est-à-dire jusqu'au mercredi 15 juin midi, heure de Paris.

Dans la 2e circonscription (Etampes-Mennecy), le maire (UDI) de Mennecy, premier vice-président de l'association des maires d'Île-de-France et vice-président du conseil régional, s'y voyait déjà. Il est distancé par la candidate de la Nupes et du RN. Dans la 5e, l'ex-Marcheur Cédric Villani, investi par la Nupes, fait mieux que... le directeur général d'En Marche, Paul Midy.

Dans la 6e circonscription (Massy-Palaiseau), une membre du gouvernement Borne est en difficulté. La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, arrive 7 points derrière le candidat de la Nupes Jérôme Guedj. De 2011 à 2015, ce dernier a été président (PS) du département, et, de 2012 à 2014, en tant que suppléant du ministre de la Ville, François Lamy, a fait partie des députés frondeurs à la politique de François Hollande.

Dans la 7e, l'ex-maire le plus jeune de France en 2014, Robin Reda, élu député LR en 2017 mais investi par Ensemble en 2022, arrive 2ème derrière la Nupes. Dans la 8e, l'ex-candidat Debout la France à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, est en tête devant la Nupes.

Dans les Hauts-de-Seine, le fils devrait siéger avec le père gersois

Dans le 92,9 circonscriptions restent à surveiller pour le 19 juin. Dans la 1re (Colombes Nord-Est/Nord-Ouest, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne), la communiste sortante, Elsa Faucillon, investi par la Nupes, obtient 54,26% des voix, mais moins de 25% des inscrits, la contraignant à un second tour.

Dans la 3e circonscription (La Garenne-Colombes et Courbevoie-Est), la candidate d'Ensemble, une ex-LR, termine un point devant le candidat des Républicains. Dans la 4e (Nanterre-Suresnes) et la 5e (Clichy/Levallois-Perret), les députées de la majorité présidentielle terminent en tête, mais sont talonnées par la Nupes.

Dans la 6e circonscription (Puteaux, Neuilly-sur-Seine, Courbevoie Ouest), l'ex-conseillère de Nicolas Sarkozy, élue députée (LR) en 2017 et investie par Ensemble en 2022, devance le candidat de la Nupes. Dans la 7e (Rueil-Malmaison, Garches et Saint-Cloud), le candidat d'Ensemble, Pierre Cazeneuve, fils de... Jean-René, président (LREM) de la délégation aux collectivités de l'Assemblée, dépasse le candidat de la Nupes.

Dans la 10e circonscription (Boulogne-Billancourt-Sud/Vanves/Issy-les-Moulineaux), le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a failli être réélu dès le premier tour à 48,06%, la candidate Nupes étant à 30,75%. Dans la 11e (Bagneux, Malakoff, Montrouge), à l'inverse, la questeure (LREM) de l'Assemblée, Lauriane Rossi, est, distancée par la Nupes de quasi 13 points (44,98% contre 36,11%). Dans la 13e circo enfin, celle de feu Patrick Devedjian, la porte-parole de Renaissance, Maud Bregeon, finit 1ère devant la Nupes, reléguant chez les éliminés l'ex-secrétaire général de l'association des maires de France, le maire (UDI) de Sceaux, Philippe Laurent.

En Seine-Saint-Denis, la Nupes à tous les étages

Dans le 93, mis à part la réélection directe d'Alexis Corbière dans la 7ème circonscription (Montreuil), six circos manifestent de l'intérêt. Dans la 1re, l'insoumis sortant Eric Coquerel obtient 53,79% des voix mais doit attendre le 19 juin pour se qualifier, faute d'avoir glané 25% des inscrits le 12. Idem dans la 2e avec le communiste Stéphane Peu qui remporte 62,85% des suffrages mais seulement 20,1% des inscrits.

Dans la 3e circo, là encore, la Nupes est en tête avec Thomas Portes, syndicaliste cheminot, porte-parole de Sandrine Rousseau lors de la primaire EELV avant de rejoindre les insoumis, 9 points devant le marcheur sortant Patrice Anato. Dans la 4e, la bataille fera rage entre deux communistes: Soumya Bourouaha, investie par la Nupes, prend 13 points de plus sur le maire de Stains, Azzedine Taibi, candidat dissident.

Dans la 5e, l'avocate de Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido, talonne de 4 points (37,9%) le président de l'Union des démocrates et des indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde (33,41%), député sortant. Dans la 11e circo, la sortante, Clémentine Autain, candidate de la France Insoumise aux régionales 2021, fait figure de favorite avec 46,15% des voix.

Dans le Val-de-Marne, Maracineanu touchée mais pas coulée

Dans le 94, 6 circonscriptions sont à suivre. Dans la 2ème, La responsable du programme "L'Avenir en commun" de Jean-Luc Mélenchon, Clémence Guetté, fait deux fois plus de suffrages (47,46%) que le marcheur sortant (22,98%) Jean-François Mbaye. Dans la 3e circo, le rapporteur général du budget à l'Assemblée et candidat LREM aux régionales de 2021, Laurent Saint-Martin, est, lui, distancé de 6,05 points par l'insoumis Louis Boyard, ancien président du syndicat lycéen UNL.

Dans la 5e, la Nupes toujours, via Julien le communiste Julien Léger, prend 2,13 points à l'ancien conseiller de Gérald Darmanin, Mathieu Lefevre, candidat d'Ensemble. Dans la 6e, le marcheur sortant Guillaume Gouffier-Cha, auteur d'un rapport parlementaire sur le vélo et d'une loi sur la métropole du Grand Paris, fait jeu égal avec May Bouhada de la Nupes (36,40% versus 36,26%).

Dans la 7e, l'ancienne ministre des Sports va devoir nager plus fort d'ici au second tour. Roxana Maracineanu laisse 14 points devant l'insoumise Rachel Keke. Dans la 8e, l'ex-ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, est, elle, éliminée avec 18,93%, le sortant (LR) Michel Herbillon affrontant le Nupes Erik Pagès (28,16%).

Dans le Val-d'Oise, Pupponi en difficulté, Taché en facilité

 Dans le 95, 3 circonscriptions sur 10 s'avèrent utiles à suivre. Dans la 8e, l'ancien président (PS) de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, François Pupponi, successeur de DSK à la mairie de Sarcelles, qui brigue un nouveau mandat pour Ensemble, est 13 points derrière Carlos Martens Bilongo de la Nupes.

Dans la 9e, la Nupes est aussi devant, mais cette fois contre le Rassemblement national, la députée (LREM) Zivka Park, qui plaidait la cause de Gonesse auprès du gouvernement, ayant été battue. Dans la 10e, l'ex-marcheur Aurélien Taché, investi par la Nupes, est, lui, en revanche, 9 points devant son adversaire d'Ensemble, Victorian Lachas.

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