
280 millions d'euros, pour 5.800 sinistres déjà déclarés. Plus d'une semaine après le début des violences urbaines, consécutives à la mort du jeune Nahel (17 ans), tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, le 27 juin dernier, France Assureurs a dressé un premier bilan des dégâts provoqués par les émeutes. « La facture va être beaucoup plus élevée qu'en 2005 », a averti Florence Lustman, sa présidente, au micro de France info, le 4 juillet.
Cette facture, « ce sont les assureurs qui vont la régler sur la base des garanties qui figurent dans les contrats », a-t-elle expliqué. Selon un premier décompte du week-end dernier, réalisé par le ministère de l'Économie, pas moins d'une dizaine de centres commerciaux, 200 magasins de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et 250 agences bancaires auraient été pillés.
Si les violences urbaines ont touché de nombreux territoires, le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a affirmé qu'il « ne s'est rien passé [dans sa région, ndlr] en dehors de Marseille. En dehors de cette ville, il n'y a pas eu de commerce cassé, pas de maire attaqué ». Au micro de La Tribune ce vendredi, à l'occasion des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Renaud Muselier indique ne pas avoir analysé les raisons pour lesquelles son territoire a été épargné et le « tourisme n'a pas été impacté ». « Cela signifie que chez nous, vous êtes tranquilles », s'est-il félicité.
Une triple fracture à l'origine des émeutes
Pour la cité phocéenne, en revanche, le président de la région PACA reconnaît une situation dramatique, décrivant « des hordes de sauvages [qui] ont pillé 400 commerces ». Il estime que la violence des émeutes vient en partie du fait que « nous sommes passés d'une société collective, où nous avions l'armée et autres, à une société individualiste puis à une société égoïste ».
« Nous sommes face à une fracture sociale dans les quartiers, républicaine avec certains Français qui ont une mauvaise relation avec le drapeau français, et sur la compréhension de la laïcité », a-t-il complété.
Cette déclaration intervient alors qu'Emmanuel Macron a annoncé mardi dernier une « loi d'urgence » pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les émeutes, ouvrant plusieurs chantiers avec une « priorité absolue », le rétablissement d'un « ordre durable ».
Devant les maires de plus de 300 communes réunis à l'Elysée, le chef de l'Etat s'est d'abord dit « très prudent » sur la perspective d'un retour au calme, tout en considérant que le « pic » des premiers soirs était « passé ». Il a donc confirmé des « moyens exceptionnels » pour garantir « l'ordre durable, républicain » et « maintenir l'effort et la pression », notamment les 13 et 14 juillet, autour de la fête nationale.
Sujets les + commentés