Les réseaux sociaux retirent des milliers de contenus illicites liés aux émeutes

Mis en cause par de nombreux responsables politiques dans la violence des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel les réseaux sociaux ont, à la demande du Ministère délégué au Numérique, retiré de nombreux contenus illicites comme des appels à la violence ou des données personnels de policiers.
Face à leur responsabilité pointée du doigt, les réseaux sociaux retirent les contenus illicites liés à aux émeutes après la mort de Nahel.
Face à leur responsabilité pointée du doigt, les réseaux sociaux retirent les contenus illicites liés à aux émeutes après la mort de Nahel. (Crédits : Reuters)

La responsabilité des réseaux sociaux dans la violence des émeutes à la suite de la mort de Nahel a largement été pointée du doigt par les responsables politiques. Aussi, les plateformes ont « très rapidement retiré des milliers de contenus illicites et suspendu des centaines de comptes » à la demande de l'Etat, a indiqué, mercredi, le ministère délégué au Numérique. Une victoire pour le chef de l'Etat qui entendait contraindre ces acteurs à « organiser le retrait des contenus les plus sensibles ».

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Les plateformes s'organisent

Chez TikTok, les moyens de modération ont été particulièrement renforcés pendant les émeutes, a indiqué son porte-parole. « Nous menons une modération automatique des contenus illicites, renforcée par des modérateurs humains. En raison de la nécessité urgente en France, nous avons renforcé nos efforts de modération », a-t-il précisé.

Lorsqu'un procureur ou la police demande le retrait d'un contenu, ils utilisent un formulaire particulier et leur demande est traitée très rapidement, « cela peut être en moins d'une heure », a-t-il ajouté, en citant les appels à la violence, la divulgation de données personnelles ou encore des vidéos avec armes et appels à la vengeance. TikTok a toutefois indiqué n'avoir jamais été confronté à des demandes de blocage de fonctionnalités, hypothèse suggérée par le gouvernement mercredi.

Snapchat a également indiqué avoir « une tolérance zéro pour le contenu qui encourage ou incite à la haine ou à un comportement violent » et assuré que « lorsque nous trouvons ce type de contenu - soit par détection proactive, soit lorsqu'il nous est signalé - nous le supprimons » mais qu'il « autorise les contenus qui rapportent factuellement une situation ».

« Depuis mardi, nous examinons de manière proactive la Snap Map (qui géolocalise des sites d'émeutes) et plus particulièrement le contenu lié aux émeutes et supprimons le contenu qui enfreint nos directives », a ajouté Snapchat.

Meta a aussi précisé qu'il « interdit tout contenu qui incite à la haine et la violence » et a « mis en place une cellule de veille dès le milieu de la semaine pour agir le plus vite possible ».

Dans le viseur du gouvernement

La responsabilité des plateformes dans la diffusion de messages appelant à la violence a été mise en cause par le gouvernement dès le début des émeutes. Notamment par Emmanuel Macron qui a pointé du doigt le « rôle considérable » joué par « les plateformes et les réseaux sociaux ».

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Les représentants du ministère de l'Intérieur (plateforme Pharos) et de la Justice (procureur) ont, en conséquence, adressé aux grandes plateformes - Twitter, TikTok, Meta (Facebook et Instagram) et Snapchat - des centaines de réquisitions portant sur les contenus illicites. Dans le viseur du gouvernement, les appels à la violence ou encore la divulgation de données personnelles de policiers. La collaboration avec les plateformes s'est « très bien passée », s'est félicité le ministère, en soulignant la rapidité des décisions de retraits.

Vendredi les représentants de TikTok, Snapchat, Twitter et Meta avaient été convoqués par Jean-Noël Barrot et Gérald Darmanin. « Nous leur avons mis une énorme pression pour qu'ils suppriment les contenus illicites et ils ont répondu très rapidement aux réquisitions », a souligné le ministère. Le gouvernement avait également demandé à ces plateformes « la plus grande vigilance sur leurs fonctionnalités qui peuvent être dévoyées pour porter atteinte à l'ordre public », a précisé Jean-Noël Barrot mercredi.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 07/07/2023 à 8:54
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Il faudrait peut être, aussi, faire le ménage dans les médias mainstream pour éviter que l'info ne soit que des interprétations et services "après-ventes" ! ;-)

à écrit le 06/07/2023 à 19:54
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Couper les RS était un leurre. Comme prévu, 3 jours après que j'ai dit que les réseaux sociaux étaient la cible, "Macron souhaiterait les couper". Notez le petit jeu de l'opposition "indignée". L'étape d'après: "on ne va pas couper mais on peut.....

à écrit le 06/07/2023 à 19:06
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Par contre, les gosses et les adolescents peuvent continuer à se faire harceler jusqu'au drame, sans que les services du gouvernement bouge une oreille? En bien.

le 06/07/2023 à 21:19
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Rien n'oblige personne à être présent sur les réseaux sociaux cela relève de la liberté individuelle de chacun ; adultes, enfants, parents et rare n'est pas le cas où certains en viennent à clôturer leurs comptes ..

le 06/07/2023 à 22:07
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@Idx. Depuis 2020, c'est quoi le concept de liberté individuelle et les droits fondamentaux en France?

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