Carbon Bee aide à réduire les pesticides dans les champs

La start-up, basée dans la Drôme, a conçu une technologie permettant d’observer les cultures et d’appliquer des produits phytosanitaires avec parcimonie. Cette solution, qui participe à la transition écologique en réduisant le recours à la chimie dans l’agriculture, est en cours de déploiement, notamment en Europe de l’Est.
(Crédits : DR)

Au sein du parc d'activité de Rovaltain, non loin de Valence, le groupe Carbon Bee, membre de la communauté du coq vert de Bpifrance, et sa filiale Carbon Bee AgTech, créés en 2015, a développé un œil intelligent, doté d'une caméra hyperspectrale, auquel s'ajoute un algorithme d'apprentissage machine (machine learning en anglais). « Cet œil permet de détecter plus de choses qu'un œil humain, en particulier les couleurs. Quant à notre algorithme de machine learning, il est breveté et a la capacité d'apprendre avec très peu de données et d'exemples », affirme Gérald Germain, fondateur de Carbon Bee et de sa filiale dédiée à l'Agritech, un secteur en pleine expansion ces dernières années, qui met les nouvelles technologies au service d'une agriculture plus raisonnée. Et dans ce domaine, la jeune pousse n'est pas en reste.

Sa solution, baptisée SmartStriker, s'insère sur les machines de pulvérisation agricole pour identifier les éventuelles maladies et repérer les mauvaises herbes (adventices), qui nuisent aux rendements des agriculteurs. « Aujourd'hui, pour nourrir la planète, il est très important de détruire les mauvaises herbes et de maintenir un taux d'adventices le plus bas possible, à la fois dans l'agriculture conventionnelle et biologique. Toutefois, il n'est pas nécessaire de pulvériser des herbicides partout dans un champ. Et notre technologie permet d'en mettre le minimum aux endroits adéquats, ce qui revient à effectuer des frappes chirurgicales plutôt que des frappes lourdes », explique ce fils d'agriculteur, qui a longtemps été choqué par les épandages massifs observés durant son enfance. Ainsi, les réductions de produits phytosanitaires se situent entre 40 % et 90 %, en fonction des cultures et du taux d'infestation. De quoi baisser les charges financières des agriculteurs, tout en limitant la pollution des sols et les pertes de la biodiversité.

Une solution qui séduit en Europe de l'Est

Au départ, la société a logiquement démarré par la France, d'abord avec des drones, avant de nouer des partenariats avec des fabricants de machines de pulvérisateurs, des agriculteurs et même les grands groupes de l'industrie phytosanitaire. Mais avant d'y parvenir, elle a pu compter sur le soutien de Bpifrance, qui a cru très tôt au projet en tant que banque du climat des entreprises françaises : « Nous avons été accompagnés dès le début avec des aides à l'innovation, qui ont permis de lancer notre aventure et de financer notre R&D, alors que notre secteur n'était encore qu'à ses prémices », se remémore le dirigeant.

Désormais, elle se développe en Europe de l'Est, dans les anciens Kolkhozes de l'ex-URSS, qui ont la particularité d'avoir des superficies démesurées, parfois 1 million d'hectares, alors que l'exploitation moyenne plafonne à 87 hectares en France. « Nos premières ventes sont en cours et de nombreux clients potentiels sont intéressés, car notre solution leur permettra de réduire leurs coûts », indique Gérald Germain. Outre l'Est, Carbon Bee AgTech lorgne l'Ouest dans un avenir proche. Il faut dire que le continent américain constitue un marché gigantesque, les OGM étant très consommateurs de produits chimiques. D'ici là, le groupe - qui compte 20 collaborateurs - prévoit un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros cette année et de 10 millions l'an prochain, tout en songeant à lever des fonds pour sa filiale, afin de financer son déploiement à l'international.

Pour connaître l'accompagnement de Bpifrance sur la transition écologique et énergétique et découvrir la communauté du coq vert, cliquez ici.



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Commentaire 1
à écrit le 19/07/2021 à 19:23
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Voyez les recherhches de Philip Callahan sur l'utilisation de lumiere infra rouge pour controler les insectes - brouiller leur systeme de navigation et reproduction. Tres efficace, controlable, pas de l'empoisonnement de l'environnement.

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