
Les requêtes n'en finissent pas de pleuvoir. Depuis que le premier moteur de recherche au monde a créé et mis en ligne un formulaire le 30 mai dernier au nom du "droit à l'oubli" prescrit par la Cour européenne de Justice, Google croule sous les demandes.
12.000 requêtes en une journée
Au premier jour, ils étaient 12.000 internautes à demander le retrait d'un lien vers une page indésirable générée par une recherche sur leur nom, puis 41.000 le 2 juin au soir. Et selon l'agence Reputation VIP, cela ne serait que le début. Son PDG, Bernard Girin, cité par l'AFP, prédit ainsi:
"Il y aura 500.000 à 1 million de demandes d'ici un an."
Et Stéphane Alaux, dirigeant de Net'Wash cité par l'AFP de renchérir:
"Il y aura une énorme file d'attente"
D'où la question, qui semble légitime, du traitement de ces dossiers. Cité par l'agence, Olivier Andrieu, éditeur du site spécialisé Abondance, s'interroge:
"Comment Google pourra-t-il traiter ces centaines de milliers de demandes qui chacune prendront du temps, ne serait-ce que pour vérifier l'identité du demandeur ? Cela semble impossible! Pourquoi Google a-t-il mis en place ce formulaire si vite, sans avoir fixé de procédure ?"
Effacer le lien mais pas le contenu
Pour rappel, Google a mis en place un comité pour se fixer des règles, avec un rapport prévu pour "début 2015". Albéric Guigou, co-fondateur de l'agence Reputation Squad, prévient :
"Cela va dans le bon sens, c'est une première étape, mais ce n'est pas une révolution car l'e-réputation se joue désormais énormément sur les réseaux sociaux. En outre, des sites référençant ces informations se débrouilleront pour réapparaître"
Mais pour Olivier Andrieu, le problème est ailleurs:
"Le vrai droit à l'oubli est la suppression du contenu. Les moteurs peuvent oublier, mais le web n'oubliera pas."
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