Coworking : Softbank injecte 1 milliard de dollars pour l'expansion de WeWork

WeWork poursuit sa croissance sur les chapeaux de roue. La licorne américaine, créée en 2010, revendique 200 immeubles de bureaux partagés. Un chiffre qu'elle souhaite doubler d'ici la fin de l'année. Si son chiffre d'affaires a augmenté de 113% au deuxième trimestre, pour s'établir à 421,6 millions de dollars, ses pertes restent colossales.
Anaïs Cherif
WeWork est présent en France depuis avril 2017, comme ici, dans le 9e arrondissement de Paris.
WeWork est présent en France depuis avril 2017, comme ici, dans le 9e arrondissement de Paris. (Crédits : WeWork)

WeWork continue de brûler du cash à toute allure. Pour financer son expansion internationale, la société de bureaux partagés a annoncé jeudi avoir obtenu 1 milliard de dollars en obligations convertibles auprès du conglomérat japonais SoftBank. La pépite américaine, fondée à New York en 2010 par Adam Neumann et Miguel McKelvey, a trouvé dans Softbank, qui investit à tout-va dans les entreprises innovantes, un allié de poids pour accélérer sa conquête du monde. Depuis sa création, WeWork a levé au total 9,1 milliards de dollars. Le géant japonais SoftBank avait déjà investi 4,4 milliards de dollars en capitaux propres dans la licorne américaine en août dernier, lui permettant ainsi d'acquérir deux sièges à son conseil d'administration.

Cette nouvelle entrée d'argent devrait permettre à WeWork d'acquérir de nouveaux bâtiments et de moderniser les bureaux existants. Car la société s'étend à tout-va. Rien qu'en 2017, l'entreprise a ouvert 90 bureaux. Avec plus de 200 immeubles à son actif, l'entreprise souhaite doubler ce chiffre d'ici la fin de l'année. WeWork a déjà déployé ses bureaux à louer dans près de 80 villes (contre 50 il y a un an) et 26 pays (contre 16 il y a un an), dont les États-Unis, la France depuis avril 2017, le Royaume-Uni, l'Allemagne, Israël, le Canada, la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie ou encore le Mexique. Fin 2017, l'entreprise employait 4.000 personnes. Ses bureaux accueillent 268.000 utilisateurs chaque jour dans le monde.

| Lire aussi : Coworking : WeWork, les secrets d'une expansion hors du commun

Des pertes toujours colossales

Ce succès est attribué à son positionnement et sa proposition de valeur. Contrairement à ses concurrents, WeWork ne se définit pas comme une société de services, mais comme une entreprise technologique. Ainsi, elle ne loue pas seulement des bureaux partagés, mais une "plateforme communautaire mondiale". Conséquence : son taux d'occupation est passé de 74% au début de l'année 2017 à 84% à la fin du deuxième trimestre 2018. Non cotée en Bourse, WeWork n'est pas obligée de dévoiler ses performances financières - un exercice auquel elle se livre pourtant depuis un an.

La société américaine revendique un chiffre d'affaires de 421,6 millions de dollars pour le deuxième trimestre - soit un bond de 113% par rapport à l'année dernière. Mais les pertes, elles, continuent aussi de s'accroître. WeWork enregistre une perte de 723 millions de dollars pour le premier semestre de l'année - c'est trois fois plus que celle enregistrée il y a un an à la même période.

"Il y a un décalage entre le moment où nous dépensons de l'argent et le moment où nous commençons à générer des revenus à partir de nos locaux", a déclaré au Wall Street Journal le directeur financier de WeWork, Artie Minson.

Toujours selon le Wall Street Journal, la société déclare augmenter ses taux d'occupation et ses marges lorsque les bureaux sont ouverts depuis plus d'un an. Sa croissance accélérée peut donc peser sur ses résultats. Autre inquiétude : WeWork enregistre également un revenu par utilisateur plus faible, en baisse de 6,2% en 2017 pour s'établir à 6,9 dollars. En cause : l'expansion de la société américaine dans des marchés plus abordables, comme le Mexique... qui permettent aussi de diminuer le coût de construction par bureau. Avec un chiffre d'affaires en hausse permanente, Artie Minson se veut rassurant auprès de Bloomberg :

"Tous ces éléments vous donnent l'assurance de vouloir aller plus vite."

Anaïs Cherif

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