Des centaines d'opposants à l'implantation d'entrepôts Amazon ont défilé samedi en France

Plusieurs centaines de militants se sont rassemblés samedi dans plusieurs villes de France pour protester contre Amazon, notamment près du Pont-du-Gard, où le géant américain de vente par correspondance projette d'installer un entrepôt de 38.000 m2. Mais aussi près de Nantes, Perpignan et dans le Grand Est.
Sylvain Rolland
(Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Pour protester contre le projet d'ouverture d'un nouvel entrepôt de 38.000 mètres carrés à Fournès (Gard), près du Pont-du-Gard et à proximité du joyau du patrimoine mondial, des associations ont tenté de mobiliser les troupes. Quelque 800, selon les gendarmes, à 1.400 personnes, selon les organisateurs, sont venues planter samedi des arbustes devant deux grandes banderoles proclamant "Stop Amazon" "Ni ici, ni ailleurs".

Ils ont également formé une chaîne humaine pour montrer l'emprise du projet prévu le long de l'autoroute A9 sur 14 hectares. Des ballons multicolores flottant à 18 mètres montraient sa hauteur, équivalente à un immeuble de cinq étages.

Lire aussi : Amazon veut construire jusqu'à 35 sites de distribution en France sur les trois prochaines années

"Pas des petites luttes isolées"

"Ca fait deux ans que des citoyens de Fournès et des environs luttent contre l'implantation d'un énorme entrepôt d'Amazon. Au début ils étaient un peu seuls contre tous mais ont réussi à freiner le projet grâce à des recours juridiques" toujours en cours, a expliqué à l'AFP Raphaël Pradeau, porte-parole national d'Attac.

"On veut montrer que ce ne sont pas des petites luttes isolées et que l'on peut mobiliser des centaines de personnes qui sont prêtes à revenir sur place pour empêcher des travaux", a-t-il ajouté, annonçant une nouvelle mobilisation le 29 mai.

Un peu plus loin, Sarah Latour, 38 ans, est venue avec ses deux fils de 8 et 6 ans qui s'affairent joyeusement à planter un fragile arbousier sur le terrain en friche sur lequel poussaient auparavant des vignes depuis arrachées.

"Ces arbustes que nous plantons aujourd'hui, c'est un symbole de vie par rapport à la bétonisation que pratique Amazon", explique la mère de famille ardéchoise qui "ne veut pas de ce modèle néfaste" pour ses enfants.

Autre manifestation près de Nantes, dans le Haut-Rhin, en Moselle et près de Perpignan ce samedi

Environ 200 personnes ont aussi participé samedi matin à un rassemblement à Carquefou, dans la banlieue de Nantes, devant un entrepôt logistique Amazon, selon les organisateurs.

"On dénonce le fait qu'Amazon détruise plus d'emplois qu'il n'en crée et qu'il s'agit d'emplois précaires qui rendent malades, notamment en terme de troubles musculo-squelettiques", a déclaré à l'AFP Sophie Jallier, porte-parole du collectif pour cet événement.

A Ensisheim, dans le Haut-Rhin, une manifestation a aussi rassemblé une centaine de personnes contre l'implantation d'un entrepôt géant sur un terrain de plus de 15 hectares d'anciennes terres agricoles. "Amazon, Vampire Fiscal", "Stop Amazon", "Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs", proclamaient les banderoles.

A Augny, en Moselle, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur un rond point devant le site de l'ancienne base aérienne de Frescaty qui doit accueillir un site Amazon.

"Nous estimons qu'il est encore temps de s'y opposer et d'envisager une reconversion du site", a commenté Charlotte Leduc, militante Attac Moselle, parlant d'un projet "déjà amorcé".

Une cinquantaine d'opposants à l'installation d'une plateforme Amazon à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) se sont également réunis sous la pluie devant l'hôtel d'agglomération de Perpignan-Méditerranée.

Pour Eric Barbier, d'Alternatiba Pyrénées-Orientales, Amazon pratique "une concurrence déloyale à l'égard des commerces qui paient leurs impôts en France". Par ailleurs, dénonce-t-il, "la plupart des travailleurs sont en contrat précaire, embauchés en période de pointe comme lors du Black Friday ou à Noël et on les jette ensuite".

Dans un communiqué, la direction d'Amazon France a estimé que le groupe est "devenu une cible pour certaines organisations qui souhaitent faire connaître les causes qu'elles représentent". Elle rappelle que "plus de 11.000 entrepreneurs et commerçants français s'appuient sur Amazon pour développer leurs activités et leurs emplois", ajoutant que les 9.300 personnes qu'elle emploie "s'accompagnent d'un salaire et d'avantages sociaux compétitifs ainsi que d'excellentes opportunités de carrière", et invitant "chacun à comparer ces rémunérations et avantages sociaux avec le secteur".

Sylvain Rolland

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Commentaires 13
à écrit le 02/02/2021 à 17:33
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La France devrait se féliciter de sa position géographique pour accueillir des centres logistiques générateurs d'activité économique et d'employabilité de personnels qui ne sont ni fonctionnaires , ni propriétaires agricoles , ni cadres d'entreprises...

le 21/04/2021 à 17:34
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et plus de camions sur les routes si les entrepôts sont loin.

à écrit le 01/02/2021 à 10:24
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Moi j'aime bien notre pays, on râle quand Amazon veut ouvrir une plateforme logistique qui va créer quelques emplois, et on râlerait si ces emplois étaient supprimés par l'annonce de fermeture de cet entrepôt et le chômage que cela imposerait... Déj...

à écrit le 31/01/2021 à 11:44
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Amazon, un long et large ! fleuve tranquille... Émile !

à écrit le 31/01/2021 à 11:01
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Défiler pour empêcher Amazon de s’implanter dans un endroit cela va-t-il changer le système non. Amazon continuera à distribuer en France depuis d’autres plateformes implantées en Europe. Le premier confinement a été révélateur de cette possibilité. ...

à écrit le 31/01/2021 à 10:54
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Amazon est une zone de non droit, le summum du pire que peut créer le "capitalisme mondialisé, décomplexé". Des chaînes de production à la commercialisation des produits vendus sur Amazon, ce n'est qu'une litanie d'exploitation des êtres humains. E...

le 31/01/2021 à 11:56
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Votre commentaire m’a interpellé car aujourd’hui travaillé dans un monde hyper concurrentiel ne permet plus de « flâner » pour narrer son WE ou autres. Aujourd’hui et surtout depuis l’inventions du chronomètre le salarié est contrôlé autant dans sa c...

le 31/01/2021 à 18:12
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Bientôt, même plus de travailleurs 'esclaves', car tout y sera automatisé.

le 01/02/2021 à 10:27
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Le souci "Amazon" et ces impôts pour parler plus clairement n'est pas un souci d'Amazon mais de nos gouvernements successifs qui font les lois et lui permettent de pas payer les impôts... Désolé mais si les GAFA font ce qu'ils veulent la faute ce jou...

à écrit le 31/01/2021 à 10:14
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En parlant d'Amazon : C’est une très grosse prise qui a été réalisée par les policiers de la BAC (brigade anticriminalité). Mercredi 27 janvier, à 5h30, ils ont interpellé cinq intérimaires qui travaillaient sur le site Amazon Logistique de Saran,...

à écrit le 31/01/2021 à 9:15
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Et ils ont raison, les entrepôts amazon se rapprochant dangereusement des conditions de travail des bangladais qui finissent brûlés dans leurs usines. Plutôt de vouloir taxer les gafam afin de faire gagner toujours plus ceux qui n'en ont pas besoin o...

le 01/02/2021 à 6:29
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Taxer les gafam... il faudrait les taxer fort pour que ça change. Si c’est 2 ou 3% c’est le marchand marketplace / le client qui paieront.

le 01/02/2021 à 8:40
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Taxer est la marque des faibles, si vous voulez continuer cette médiocrité européenne exposant des dirigeants politiques incompétents et idiots c'est bien vous faites comme vous voulez mais c'est totalement improductif comme raisonnement, à tel point...

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