
L'intelligence artificielle va-t-elle supprimer des emplois à la pelle ? Les fantasmes vont bon train, mais la réalité semble plus nuancée. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par l'institut OpinionWay pour la plateforme collaborative pour les entreprises Slack. Réalisée sur un échantillon représentatif de 1603 salariés dans des entreprises du secteur privé en France, celle-ci se penche sur la perception, l'utilisation et l'impact de l'IA générative en entreprise, du point de vue des cols blancs comme des cols bleus.
Gain de productivité
Surprise : c'est bien le gain d'efficacité qui ressort de l'expérience des salariés avec l'intelligence artificielle. Selon les résultats de l'étude, 73% des cols blancs déclarent que l'IA est la technologie la plus efficace pour leur permettre de gagner du temps. Les travailleurs manuels sont également 64% à partager la même opinion. De même, plus de la majorité des salariés affirment être plus productifs grâce à l'IA (63% des cols blancs et 48% des cols bleus). L'IA s'apprécie en somme comme un outil visant à s'occuper des tâches les plus souvent fastidieuses, pour se concentrer sur les missions à valeur ajoutée.
Et ce gain de temps serait d'ailleurs non négligeable. Toujours selon les résultats de l'étude, l'intelligence artificielle ferait gagner 6 heures par semaine en moyenne aux cols blancs et 5 heures aux cols bleus. Les actifs sont en conséquence plutôt enthousiastes : une large majorité pense que l'IA représente une avancée majeure pour la société (70% des cols blancs, 62% des cols bleus).
Le monde du travail transformé ?
Nombre d'entreprises ont intégré l'IA générative au sein de leurs outils de travail : Slack notamment, en proposant l'application SlackGPT conçue en partenariat avec Open AI, entreprise leader sur le marché. Avec ce nouvel outil, il est par exemple possible de demander à l'IA de faire des résumés de fils de discussion, de préparer des briefs clients, d'aider à la rédaction. En somme d'« optimiser le temps » des salariés, et de « rendre le travail plus fluide » commente Nicolas d'André, Directeur de Slack France.
En 2020, le Conseil d'orientation de l'emploi (COE) avançait que 10% des emplois étaient vulnérables face au développement de l'intelligence artificielle, et 50% seraient fortement impactés par son utilisation sans pour autant disparaître. De quoi nourrir les angoisses de certains secteurs. Parmi les métiers particulièrement inquiets, ceux de la bureautique, des banques et assurances, ou encore des médias.
Mais comme toute révolution technologique, le développement de l'IA générative pourrait être à l'origine de nouveaux emplois, comme le montre l'enthousiasme pour les « développeurs en prompt ». En 2010 par exemple, le lancement du tout premier iPhone avait initié un mouvement de créations de nouveaux emplois, tel que développeur d'applications mobiles. En 2017, une étude du fabricant informatique Dell et du think tank « l'Institut du Futur », concluait déjà que la robotisation et l'intelligence artificielle devraient profondément transformer le monde du travail : 85 % des emplois de 2030 n'existeraient pas encore selon cette étude.
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