La TPE Dtix veut étendre son offre de data center de proximité

L’entreprise Dtix investit 3,5 millions d’euros dans un second data center à Chalon d’ici la fin de l’année, après Dijon en 2021. L’idée est de créer un maillage sur l’ensemble du territoire afin d’être au plus proche de ses clients privés et publics.
Pour que les serveurs fonctionnement correctement, la température optimum doit être comprise entre 24 et 25 degrés.
Pour que les serveurs fonctionnement correctement, la température optimum doit être comprise entre 24 et 25 degrés. (Crédits : Amandine Ibled)

« 34% des datacenters se trouvent en Île-de-France et concentrent la quasi-totalité des flux », selon une étude publiée en 2021 par le Global Security Mag. Un chiffre qui a fait réagir Jean-Michel Lefaure, gérant de Planet Bourgogne, qui a décidé en 2020 de co-créer avec la PME Info Project, tous deux spécialisés dans les services informatiques : DTIX. « L'idée était de créer une société de location d'espace pour implanter les serveurs des entreprises locales », précise Jean-Michel Lefaure. Autrement dit : un datacenter de proximité. Le premier a vu le jour à Dijon en 2021, avec une capacité de 120 baies informatiques - sorte de box pouvant héberger plusieurs serveurs - ce qui représente environ 80 structures.

« C'est peu comme un hôtel ultrasécurisé »

« C'est un site qui fonctionne en autonomie 24h/24 », explique Jean-Michel Lefaure. « Chaque client possède un badge biométrique et doit passer plusieurs sas de sécurité, individuellement, pour accéder à ses serveurs », poursuit-il. À Dijon, il y a trois salles de machines. Le client peut louer soit une salle complète, soit une « suite », ce qui équivaut à 14 baies informatiques. « C'est peu comme un hôtel ultrasécurisé... Nous louons des chambres mais nous ne rentrons pas dans celles qui sont occupées. Nous ne connaissons pas le compte tenu, ni même le nombre de sites Internet qu'un client peut héberger », assure le fondateur.

Constituée de deux salariés avec le directeur développement, DTIX ne communique pas encore de chiffre d'affaires.

Ce type de datacenter vise des entreprises qui ont suffisamment d'informatique en interne pour être externalisé. Il peut s'agir soient d'industriels ou de startups, de sociétés de services informatiques, d'opérateur télécom qui ont besoin de mailler leurs réseaux, ou encore des institutionnels tels que les métropoles, les départements, les régions, etc... « Dijon Métropole, avec son projet de ville connectée « ON Dijon », générera de plus en plus de données locales, sur son éclairage par exemple, qui n'auront pas forcément lieu d'être stockées à l'autre bout du monde », remarque Jean-Michel Lefaure. L'entrepreneur souhaitait également que le datacenter de Dijon ait un positionnement de qualité et de sécurité haut de gamme et soit capable d'accueillir des Organismes d'Importance Vitale (OIV) qui stockent des données nominatives, tels que les hôpitaux et les banques. Ces organismes disposent donc d'une salle particulière sur le site avec une protection qui répond aux normes spécifiques d'hébergement de données de santé.

Le système de freecooling au Datacenter de Dijon

Diminuer son empreinte carbone et sa facture d'énergie

Délocaliser son serveur peut avoir aussi un avantage au niveau énergétique. « Ce qui coûte le plus cher, c'est de réussir à garder à la bonne température les serveurs », confie Jean-Michel Lefaure. Pour que les serveurs fonctionnement correctement, la température optimum doit être comprise entre 24 et 25 degrés. Elle peut toutefois atteindre 28 degrés. Au-delà, les serveurs s'éteignent... La maîtrise de l'énergie, plus que n'importe où, est donc le nerf de la guerre dans un datacenter ! Le bâtiment de Dijon est géré en freecooling, c'est-à-dire en circuit fermé. Ce qui permet de maintenir un certain niveau de température pour les serveurs. A l'intérieur, chaque couloir est confiné pour éviter les déperditions. Jean-Michel Lefaure a également déplacé les serveurs de sa société Planet Bourgogne. « Avec les mêmes serveurs, j'ai pu économiser 20% d'énergie sur ma facture », constate-il. Une étude a été réalisée avec l'Adem pour calculer les économies d'énergie et les diminutions d'émissions de CO2. « Si un datacenter, avec cette taille, était rempli (30% de remplissage actuellement, ndlr), l'économie d'énergie globale serait de 3.000 MGW par an, soit à peu près 190 tonnes de CO2 évitées pour 100 baies informatiques », précise Jean-Michel Lefaure.

Le site de Chalon sera le premier implanté en Saône-et-Loire. Ce datacenter chalonnais sera une réplique du dijonnais, mais en plus modeste. Il disposera de 80 baies informatiques sur 300 m2 de superficie. À court termes, les associés visent un développement sur la région Grand Est et Rhône-Alpes. Ce qui permettrait de créer un maillage de proximité sur le territoire et d'enrichir l'offre avec plusieurs sauvegardes possibles à moins de 100 kilomètres les unes des autres.

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