Le ministre Jean-Noël Barrot propose à Sam Altman, le fondateur de ChatGPT, de venir travailler en France

Sam Altman, démis de ses fonctions de patron d'OpenAI, la startup américaine à l'origine de la plateforme d'intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT, a été invité à venir travailler n France par le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot.
Jean-Noël Barrot, lors du dernier Tech for Future, organisé par La Tribune
Jean-Noël Barrot, lors du dernier Tech for Future, organisé par La Tribune (Crédits : DR)

Si Sam Altman n'est plus en odeur de sainteté chez OpenAI, il est en revanche le bienvenu en France. Ce samedi, au lendemain de son éviction brutale à la tête de la startup californienne à l'origine de la plateforme d'intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT, la star de la Silicon Valley a été invité à venir travailler dans l'Hexagone par Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé du Numérique.

« Sam Altman, son équipe et leurs talents sont les bienvenus s'ils le souhaitent en France où nous accélérons pour mettre l'intelligence artificielle au service du bien commun », a-t-il écrit sur le réseau X (anciennement Twitter).

Lire aussiCoup de tonnerre, Sam Altman, le créateur d'OpenAI et de ChatGPT débarqué à effet immédiat

Une déclaration qui intervient au lendemain du lancement en France de Kuytai, un laboratoire « à but non lucratif » dédié à la recherche « ouverte » en IA. Créé par deux grands patrons, Xavier Niel (Iliad) et Rodolphe Saadé (CMA CGM, propriétaire de La Tribune) ce laboratoire doté de 300 millions d'euros nourrit l'ambition, par exemple, de créer son propre modèle de langage. Soutenu par Emmanuel Macron qui est intervenu par vidéo lors de l'annonce du lancement vendredi le laboratoire compte également Eric Schmidt, ancien patron de Google, dans son trio de cofondateurs.

Lire aussiKyutai : Xavier Niel, Rodolphe Saadé et Eric Schmidt lancent un OpenAI à la française

La France veut faire émerger des « champions nationaux »

L'équipe de Kuytai est constituée d'un groupe de chercheurs qui ont déjà travaillé pour les grands acteurs de la tech, comme Facebook, Google ou Apple. Le Français Yann LeCun, directeur du laboratoire d'intelligence artificielle de Facebook, fait partie de son conseil scientifique, avec d'autres chercheurs internationaux. Dans la course à l'IA, la France souhaite faire émerger des « champions nationaux », a commenté Jean-Noël Barrot.

Kyutai s'ajoutera aux centres de recherche en intelligence artificielle installés à Paris par de grands groupes mondiaux. En 2015, Facebook y a ouvert un grand centre sous l'impulsion de Yann LeCun, expert IA de Meta et pionnier du « machine learning » qui a fondé l'IA moderne. DeepMind, filiale de Google, et sa maison mère Alphabet ont eux aussi ouvert des centres de recherche dans la capitale française, de même que le japonais Fujitsu, le coréen Samsung et l'américain IBM.

Recherche mathématique de haut niveau

Autres atouts, la France dispose d'une recherche mathématique de haut niveau et d'une grosse puissance de calcul. Son supercalculateur Jean Zay, qui a permis de créer le grand modèle de langage Bloom, doit recevoir de l'Etat 50 millions d'euros supplémentaires.  En revanche, les financements des startups françaises sont encore très loin des moyens des « big tech » américaines, dont OpenAI, financée par Microsoft.  Hors le laboratoire Kyutai, qui n'est pas présenté comme une entreprise, Mistral, la startup française la plus richement dotée, n'a levé que 105 millions d'euros, quand la championne allemande Aleph Alpha vient d'en lever 500 millions. Selon la presse anglo-saxonne, Mistral serait cependant en train de lever 400 millions d'euros, information que son patron Arthur Mensch s'est refusé à commenter vendredi.

Sujet en pointillé, le futur règlement européen sur l'IA qui pourrait imposer aux IA génératives un régime strict d'autorisation, ce qui inquiète les entreprises américaines et européennes. Emmanuel Macron a de nouveau plaidé vendredi pour une approche libérale et favorable à l'innovation, « non punitive » pour les entreprises.

Lire aussi« La France à elle seule peut se hisser parmi les leaders mondiaux de l'intelligence artificielle » (Xavier Niel, Iliad)

Lire aussi« Non, il ne faut pas interdire ChatGPT » (Jean-Noël Barrot, ministre de la Transition numérique)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 20/11/2023 à 16:56
Signaler
Même lorsqu'il s'agit d'IA , je constate que McRon et il en est de même des yankees sont dans leur monde néolithique, càd libéral, autrement dit capitaliste. On n'a beaucoup de mal a en sortir, technologie avancée ou pas !

à écrit le 19/11/2023 à 9:44
Signaler
L'idée n'est pas mauvaise mais je suis à peu près certain que les meilleurs éléments ne sont pas ceux qui passent sur les écrans.

à écrit le 18/11/2023 à 22:56
Signaler
Ici on déteste les gens qui réussissent et qui gagnent de l'argent. Ils sont montrés du doigt, toujours suspects. On n'aime ici que des fouteux qui gagnent plus que des pdg de grosses boîtes avec énormément de responsabilité. Que voulez vous que ce g...

à écrit le 18/11/2023 à 20:03
Signaler
"au service du bien commun" J'ai eu une... .. à la lecture de ces quelques mots.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.