Logiciels RH : Lucca veut s'imposer auprès des ETI avec ses solutions « à la carte »

Après avoir levé 65 millions d’euros en 2022 et enregistré une croissance de 43% par rapport à l’année précédente, Lucca constate une hausse de sa clientèle de l’ordre de 80% en ce début d’année. Le mois dernier, l'entreprise parisienne a été sélectionnée par la mission French Tech pour rejoindre le label FT 120. Alors que le secteur de la tech coupe dans ses effectifs, l’entreprise mise, elle, sur 180 recrutements, contre 150 initialement prévus en 2023.
Pauline Chateau
Lucca compte désormais 6.400 clients, dont 25% de la French Tech, contre 5.300 un an plus tôt.
Lucca compte désormais 6.400 clients, dont 25% de la French Tech, contre 5.300 un an plus tôt. (Crédits : Lucca)

Deezer, Pernod Ricard, Michel et Augustin, Square Habitat... La liste des clients de Lucca s'allonge. L'entreprise compte désormais 6.400 clients, dont 25% de la French Tech, contre 5.300 un an plus tôt.

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Pour rappel, l'éditeur de logiciels propose aux entreprises des solutions d'automatisation des processus de ressources humaines, afin de simplifier la gestion administrative (notes de frais, gestion du temps, entretiens annuels...). Une dizaine de solutions, parfois sous forme de suites, sont disponibles sur abonnement, et dont le prix évolue en fonction de l'effectif du client. Un modèle en Saas (software-as-a-service) qui leur permet de proposer des solutions « à la carte ».

Un objectif de 450 salariés atteint

Après vingt ans d'existence et d'autofinancement, l'entreprise parisienne a levé 65 millions d'euros, sans dette bancaire, l'an dernier, auprès du fonds d'investissement One Peak Partners. Au total, 35 millions d'euros ont ainsi été directement injectés dans l'activité de Lucca. « La levée de fonds nous permet de prendre davantage de risques », avance Gilles Satgé, PDG de Lucca auprès de La Tribune.

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L'éditeur de logiciels a également pu accélérer ses recrutements. Une centaine de salariés ont été intégrés l'an dernier, « permettant d'atteindre un effectif de 450 salariés ». « Nous avons aussi pu faire une campagne de marque pour gagner en visibilité », complète le PDG. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits. En 2022, Lucca a enregistré un chiffre d'affaires de 29,1 millions d'euros et un revenu annuel récurrent de 28,4 millions d'euros, en hausse de 43% par rapport à 2021.

Hausse des investissements en R&D

L'entreprise estime ainsi que sa stratégie de solution « ciblée pour un besoin » est confirmée, à l'opposé de la concurrence, qui se concentre sur le marché du tout-intégré, autour de la paie.

« Il est beaucoup trop compliqué de vouloir tout faire soi-même : les sujets sont trop variés, considère Gilles Satgé. En outre, les logiques RH et paie ne sont pas les mêmes : la paie est extrêmement complexe, elle est réalisée une fois par mois et elle est orientée vers le passé. A l'inverse, les RH sont dans une logique de projection vers l'avenir (le recrutement, les congés), avec des démarches en temps réel. Vouloir mêler les deux, c'est prendre le risque de collision, et le blocage de certaines fonctionnalités RH. »

En 2023, Lucca va continuer ses investissements en R&D, afin de viser le segment haut de marché (ETI). Une boutique en ligne réunissant tous ses services doit ouvrir d'ici le mois de juin.

« Début 2023, la croissance est de l'ordre de 55-60%, voire de 80% en termes de signatures », se réjouit déjà Gilles Satgé, qui espère ainsi consolider sa place de leader sur le marché. Face à lui, le poids lourds Cegid, ainsi que d'autres solutions RH et de paie en pointe sur certains de ses segments (Payfit, Nibelis et Workday ou Cornerstone du côté des Américains).

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500 candidatures spontanées

Même son de cloche sur le front du recrutement, et ce, dans un contexte marqué par une vague de licenciements massive dans le secteur de la tech. « Nous avions misé sur 150 recrutements : a priori, ce sera davantage 180 collaborateurs (développeurs, chefs de produit, commerciaux et consultants) », abonde le PDG.

Malgré une guerre des talents accrue sur ces profils, Lucca veut tirer son épingle du jeu. En 2023, la société parisienne a été sélectionnée par la mission French Tech pour intégrer le label gouvernemental FT120 - destiné aux startups en forte croissance, et ce, alors que l'éditeur accumule déjà vingt ans d'expérience.

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« Nous avons gagné en visibilité, appuie Gilles Satgé. Nous avons remarqué un afflux de candidats : dans la foulée de l'annonce, nous avons eu 500 candidatures spontanées. » Lucca vante également des pratiques RH innovantes, notamment via une politique de transparence salariale absolue. Un salarié de Lucca peut consulter le salaire de son collègue via l'outil Pagga. L'entreprise a également banni tout salaire variable pour les commerciaux, estimant qu'il « compromet l'esprit d'équipe ». Lucca vise les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025, soit une croissance de 50% par an.

Pauline Chateau

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