Les smartphones devraient poursuivre leur percée en Afrique

Selon Deloitte, le nombre d’utilisateurs de smartphones devrait continuer à progresser en Afrique. Le cabinet d’audit et de conseil juge que d’ici à 2020, 660 millions d’africains devraient être équipés, contre 336 millions en 2016.
Pierre Manière
Selon le think tank Idate, le marché des terminaux pèsera 79 milliards d’euros en Afrique en 2020, contre 60 milliards en 2017.
Selon le think tank Idate, le marché des terminaux pèsera 79 milliards d’euros en Afrique en 2020, contre 60 milliards en 2017. (Crédits : DR)

Dans le monde, le marché des smartphones a pour la première fois reculé l'an dernier. Malgré cela, l'Afrique devrait voir son nombre d'utilisateurs fortement progresser ces prochaines années. Selon une étude publiée mi-avril par Deloitte, « 660 millions d'Africains devraient ainsi être équipés d'un smartphone » d'ici 2020, « contre 336 millions en 2016 ». « Cela représentera un taux de pénétration de près de 55%, poursuit le cabinet d'audit et de conseil, et près d'un demi-milliard d'accès Internet se fera alors via smartphone. »

Toujours selon Deloitte, « 67% des utilisateurs de téléphones mobiles en Afrique déclarent être susceptibles d'acheter un smartphone dans les 12 prochains mois ». « La connectivité (75%), l'autonomie (67%) et la mémoire interne de l'appareil (65%) sont les fonctionnalités qui motivent le plus le choix pour l'achat d'un smartphone », juge le cabinet.

--

Deloitte Afrique

(Crédits: Deloitte)

--

En d'autres termes, les ventes de smartphones auraient, semble-t-il, encore de beaux jours devant elles en Afrique, alors qu'elles ralentissent voire diminuent dans les pays les plus développés, dans des marchés jugés matures où les populations sont déjà très équipées. Les projections de Deloitte sont ainsi en ligne, par exemple, avec celles du think tank Idate, spécialisé dans les télécoms et les nouvelles technologies. Dans son ouvrage "Digiworld Yearbook 2017", ses spécialistes estiment ainsi que le marché des terminaux pèsera 79 milliards d'euros en Afrique en 2020, contre 60 milliards en 2017. Pendant cette période, l'Afrique sera la seule zone géographique à se montrer en croissance. Puisque dans le même temps, l'Amérique du Nord verra son marché des terminaux diminuer de 1 milliard d'euros, à 176 milliards. Idem pour l'Europe (-4 milliards d'euros à 171 milliards) ou l'Amérique latine (-2 milliards d'euros à 62 milliards).

« Sur le plan géographique, toutes les régions sont en dynamique positive avec une mention particulière pour l'Afrique/Moyen-Orient, toujours en phase d'équipement intensif », écrivent les spécialistes de l'Idate.

Ralentissement du passage aux smartphones

Si l'Afrique semble encore avoir le vent en poupe côté ventes de smartphones, reste que les industriels ont, semble-t-il, encore du pain sur la planche pour poursuivre leur conquête de ce marché. Selon plusieurs spécialistes, les fabricants vont notamment devoir faire encore des efforts sur le prix et la qualité de leurs terminaux pour séduire les consommateurs. Ainsi, Anshul Gupta, directeur de la recherche chez Gartner, soulignait récemment que l'an dernier, moins d'utilisateurs de « "feature phones" (des mobiles classiques) étaient passés au smartphone, en raison du manque de smartphones 'ultra-low-cost' de qualité ».

Les industriels sont bien conscients de cet enjeu. Ainsi, début 2016, Orange s'est allié avec Google pour commercialiser des smartphones 3G incluant certains services du géant américain. À l'instar de Google Search, Youtube et Google Maps.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 23/04/2018 à 20:29
Signaler
sauf que peu d’africains ont les moyens de s’offrir un abonnement Orange, un marché ultra dominé par le prépayé, les clients vont d’un opérateur à l’autre au gré des promos, bref un très gros investissement là bas mais la question de la rentabilité v...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.