Journal Le Monde : Pigasse se dit favorable à un "droit d'agrément", mais sous conditions

Matthieu Pigasse s'est déclaré samedi, dans une lettre aux salariés du Monde, favorable sous conditions à un "droit d'agrément" pour un nouvel actionnaire majoritaire, refusant toutefois un "droit de répudiation" qui permettrait aux salariés de le choisir directement.
Mattieu Pigasse est sorti de son silence dans une lettre au conseil d'indépendance du Monde.
Mattieu Pigasse est sorti de son silence dans une lettre au conseil d'indépendance du Monde. (Crédits : Christian Hartmann)

"C'est moi qui ai proposé ce droit d'agrément, j'y suis évidemment favorable. On en discute encore les modalités", a déclaré à l'AFP Matthieu Pigasse, l'actionnaire majoritaire du groupe Le Monde. Face aux inquiétudes sur l'indépendance du journal, l'investisseur a assuré "solennellement" qu'il resterait l'actionnaire majoritaire de sa part du Monde, qu'il codétient avec l'investisseur tchèque Daniel Kretinsky via la société LNM.

"Je n'ai pas l'intention ni l'objectif de céder le cocontrôle du Monde"

Dans sa lettre au pôle d'indépendance, qui regroupe salariés, journalistes et lecteurs, Matthieu Pigasse refuse cependant que soient ajoutées à ce cadre "déjà sans précédent des clauses telles que le droit d'agrément devienne en réalité un droit de répudiation, et même en pratique une clause d'inaliénabilité".

En cas de désaccord sur le nouvel actionnaire majoritaire, le pôle d'indépendance "entend fixer lui-même le prix de revente et passer par un expert indépendant. Ce n'est pas possible", a souligné Matthieu Pigasse.

Les journalistes du groupe Le Monde (le quotidien, Télérama, Courrier International) avaient fait part de leur inquiétude dans une tribune face à une éventuelle prise de contrôle du Monde par l'entrepreneur tchèque Daniel Kretinsky, soutenus vendredi par quelque 500 personnalités. Les discussions pourraient reprendre en début de semaine.

Pigasse et Kretinsky devraient boucler d'ici la fin de l'année le rachat des parts du groupe espagnol Prisa, montant à 46% du capital de LML, la société qui contrôle 75% du capital du quotidien.

Si ce mouvement est surtout symbolique, car il ne changerait pas leur pouvoir économique du fait du statut de LML, il romprait l'équilibre qui prévalait depuis la recapitalisation en 2010 par le trio Xavier Niel - Pierre Bergé - Matthieu Pigasse.

"Je n'ai ni l'intention et ni l'objectif de céder le contrôle de LNM et le cocontrôle du Monde", a déclaré Matthieu Pigasse samedi. "Le nouvel actionnaire est minoritaire et passif. Il a les droits d'un minoritaire, ni plus ni moins".

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Commentaires 3
à écrit le 16/09/2019 à 16:24
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Face à l'obscurantisme propagandiste nihiliste de la télévision la presse écrite qui est directement liée à internet en plus qu'elle le veuille ou non, ferait mieux de changer d'alliée et au lieu de rester cette sous fifre méprisée de la télé pourrai...

à écrit le 15/09/2019 à 7:46
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Bailleur est maître. Que les journalistes eux même financent leur canard, s'ils veulent en être propriétaires!

à écrit le 15/09/2019 à 6:49
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Peut-être faudrait-il arrêter de subventionner ces journaux qui sous la coupe des milliadaires ne produisent aucune info qui ne soit en leur défaveur mais plutôt en leur faveur ces journaux ne permettent plus le débat, on retrouve toujours les mêmes...

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