
Le compte n'y est pas. Voici la teneur du dernier observatoire de l'Arcep, le régulateur des télécoms, concernant le déploiement des réseaux de fibre en France. Dans cette étude publiée ce jeudi, l'institution présidée par Laure de La Raudière se fend d'un nouveau coup de gueule. Elle constate une chute préoccupante du rythme des déploiements par les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. L'Arcep ne le précise pas, mais c'est bien l'objectif de « la fibre pour tous » en 2025, promis par Emmanuel Macron, qui semble s'éloigner.
D'après l'Arcep, 36,2 millions de locaux sont aujourd'hui raccordables à la fibre, sur les 43,8 millions recensés. Au total, 83% des Français peuvent bénéficier de cette technologie au deuxième trimestre, soit deux points de plus qu'au trimestre précédent. Mais ce n'est pas assez, insiste le régulateur. « Au cours du deuxième trimestre, 870.000 locaux supplémentaires ont été rendus raccordables à la fibre, soit 20% de moins que sur la même période de l'année précédente », précise-t-il.
« Chute de déploiement »
L'Arcep déplore, en particulier, « la chute de déploiement » dans les villes et zones moyennement denses. Dans ces territoires qu'Orange et SFR auraient déjà dû couvrir en intégralité, seuls 130.000 locaux ont été rendus raccordables, « soit une baisse de moitié par rapport à la même période l'an passé ». « Il faut remonter à 2014 pour observer une progression trimestrielle aussi faible dans ces zones », renchérit le régulateur.
L'autre problème concerne les zones dites « très denses », en clair les grandes villes et les périphéries des grandes agglomérations. Ici aussi, le rythme des déploiements « demeure très insuffisant ». L'Arcep a décompté 50.000 nouveaux locaux raccordables, « soit une baisse de près de moitié par rapport à la même période l'an passé ». L'ennui est que dans ces territoires, les Orange SFR, Bouygues Telecom et Free n'ont, à ce jour, aucune obligation de déploiement...
Vers un nouvel accord avec les opérateurs ?
Le dossier est suivi de près par le gouvernement. L'exécutif négocie aujourd'hui avec les opérateurs pour s'assurer que la promesse d'une France totalement fibrée en 2025 soit bien tenue. Il n'exclut pas, au passage, de sanctionner certains opérateurs. Orange figure notamment dans son viseur, dans la mesure où l'opérateur n'a pas respecté ses engagements de couverture dans les zones moyennement denses.
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