Espagne : Le saoudien STC devient le premier actionnaire de Telefonica dans un contexte de forte concurrence

Le géant espagnol des télécoms affirme qu’il s’agit d’une opération « amicale ». Elle intervient alors que le marché des télécoms se consolide de l’autre côté des Pyrénées, avec la fusion attendue entre l’antenne locale d’Orange et son rival MasMovil.
Pierre Manière
(Crédits : JUAN MEDINA)

Le marché espagnol des télécoms est décidément en plein chambardement. Alors qu'Orange Espagne et MasMovil attendent le feu vert de la Commission européenne pour se marier et accoucher du numéro deux du secteur, le leader Telefonica change d'actionnaire de référence. Mardi soir, le saoudien Saudi Telecom Company (STC) a annoncé avoir pris une participation de 9,9% dans l'opérateur historique, contre un chèque de 2,1 milliards d'euros.

L'opération est présentée comme « amicale » par Telefonica. STC annonce vouloir profiter du « potentiel » des réseaux Internet fixe et mobiles de ce géant des télécoms, présent en Espagne, mais aussi au Royaume-Uni et en Amérique du Sud. STC, champion de la téléphonie en Arabie saoudite, assure qu'il n'a pas l'intention de prendre le contrôle de Telefonica. S'il souhaite augmenter sa participation, il lui faudra, de toute façon, décrocher le feu vert du gouvernement espagnol, en vertu d'une nouvelle législation visant à protéger les entreprises stratégiques. Avec 9,9% du capital, STC devient le premier actionnaire de Telefonica, devant le groupe bancaire BBVA (4,87%), et le fonds américain BlackRock (4,48%).

L'arrivée d'un dauphin aux reins solides

L'opération intervient à un moment important pour Telefonica. Ce dernier est d'abord confronté à une dette colossale de plus de 27 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires annuel de 40 milliards d'euros. Telefonica doit aussi composer, depuis des années, à une très forte concurrence sur le marché espagnol. Surtout, son état-major attend non sans inquiétude l'arrivée d'un solide dauphin et rival sur ce secteur, avec le mariage attendu entre Orange Espagne et MasMovil.

Rien ne dit, toutefois, que cette fusion sera autorisée par Bruxelles. La Commission européenne doit se prononcer dans les jours qui viennent sur ce deal. En juin dernier, elle a souligné que ce mariage pourrait accoucher d'effets négatifs « considérables » pour la concurrence, et notamment entraîner des « hausses de prix substantielles ». Orange, pour sa part, s'est dit « confiant » concernant « l'issue du processus ».

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 06/09/2023 à 19:10
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