Branle-bas de combat ! La bataille de la 5G est lancée entre Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Malgré la crise du coronavirus, leurs troupes sont mobilisées pour déployer la nouvelle génération de communication mobile. Un impératif pour ferrer au plus vite des clients, voire en chiper à la concurrence. Ce jeudi, l'Arcep, le régulateur des télécoms, a fait le point sur les déploiements. Sans surprise, c'est Iliad (Free) qui fait la course en tête. L'opérateur de Xavier Niel a ouvert commercialement quelques 5.640 sites 5G. Free qui revendique le « plus grand réseau 5G de France » dans ses publicités, se situe loin devant Bouygues Telecom (avec 1.500 sites), SFR (793 sites) et Orange (742 sites).
Un tel écart signifie-t-il que les rivaux du « trublion des télécoms » sont à la traîne ? Non. Le diable est dans les détails : si Iliad dispose d'un grand nombre de sites 5G, c'est parce qu'il utilise largement ses fréquences basses, en bande 700 MHz, sur ses antennes existantes pour proposer cette technologie. Or ces fréquences ont la particularité de porter loin, mais n'offrent qu'un débit limité. A contrario, Orange est l'opérateur qui dispose du moins de sites 5G. Mais il est celui qui en a le plus équipés en bande 3,5 GHz (579). Or ces fréquences, dites hautes, offrent des débits très supérieurs. Bouygues Telecom et SFR ont opté pour une stratégie différente. Ils sont ceux qui disposent du plus de sites 5G utilisant des fréquences « intermédiaires », dans les bandes 1.800 MHz et 2.100 MHz. Ici, les débits sont supérieurs à ceux des bandes 700 ou 800 MHz, mais inférieurs à ceux de la bande 3,5 GHz.
Le consommateur sera le juge de paix
Ces considérations techniques liées aux déploiements illustrent les stratégies des opérateurs. Iliad a fait le choix de bénéficier rapidement d'une couverture importante du pays, en contrepartie de performances a priori moindres que la concurrence. En parallèle, le bébé de Xavier Niel a d'emblée cassé le prix de la 5G, en l'incluant directement et sans surcoût dans son forfait de référence à 19,99 euros. A l'inverse, Orange préfère déployer plus lentement cette technologie, mais en offrant, à chaque fois, une haute qualité de service. Le choix d'Iliad agace Orange et SFR. En se gardant de citer nommément Free, ces deux opérateurs ont plusieurs fois alerté sur la possibilité qu'un acteur déploie une sorte de « 5G dégradée » en utilisant largement des fréquences basses, pour revendiquer, d'un point de vue marketing, une couverture plus grande du territoire auprès du grand public.
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Rien ne dit, toutefois, que les opérateurs camperont sur leurs positions dans les mois qui viennent. Si la 5G de Free fait un tabac auprès des consommateurs, les autres opérateurs devront probablement changer leur fusil d'épaule. A l'inverse, si les clients jugent que les performances de la 5G de l'opérateur de Xavier Niel ne sont pas à la hauteur, ce dernier reverra peut-être ses plans.
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