En Belgique, les ambitions d'Orange sont contrariées par le fonds Polygon. Cet actionnaire minoritaire d'Orange Belgium, à hauteur de 5,3%, est bien décidé à mettre des bâtons dans les roues du géant français des télécoms. Ce dernier a levé le voile, ce mardi, sur une OPA visant à rafler les 47% de sa filiale belge qu'il ne possède pas encore. Orange a fixé un prix par action de 22 euros. Approuvé par l'autorité des marchés financiers, celui-ci est jugé « attractif » par le géant français des télécoms. « Cette opération offre à tous les actionnaires d'Orange Belgium une opportunité unique de monétiser immédiatement leur participation », juge l'opérateur dans un communiqué. Le prix, argue Orange, « fait notamment ressortir des primes de 36%, 48%, 49% et 38% respectivement par rapport au dernier cours de clôture et aux cours moyens pondérés par les volumes sur les trois mois, six mois et douze mois précédant l'annonce de l'opération ».
Problème : Polygon ne l'entend pas de cette oreille. A ses yeux, ce prix est bien trop bas. « Cette offre revient à sous-évaluer substanciellement la société Orange Belgium », peste-t-il dans un communiqué, assurant qu'il n'apportera pas ses actions. Polygon estime, en outre, que les tours de réseau mobile d'Orange Belgium ne sont pas suffisamment valorisées dans l'offre d'Orange. « Nous assimilons pour notre part le portefeuille de tours à un Picasso des plus précieux, souligne le fonds. Si Orange réussit son offre publique d'achat au prix actuel, les actionnaires d'Orange Belgium qui l'accepteront perdront la valeur du Picasso que détient la société. »
« Pas de valeur cachée »
De son côté, Orange affirme que « s'agissant des tours, il n'existe pas de valeur cachée ». Alors que l'opérateur a récemment créé TOTEM, une TowerCo (Tower Company), pour y loger plusieurs milliers de tours télécoms en France et en Espagne, et ainsi doper leur rentabilité en partageant ces actifs avec d'autres opérateurs, il indique que la situation est différente en Belgique. Selon Orange, pas question de vendre ses tours télécoms belges ou de les intégrer à TOTEM. « En Belgique, l'ensemble des opérateurs bénéficient de la réglementation qui prévoit une obligation de partage des sites d'antennes à un tarif réglementé depuis 2008 », justifie le groupe français.
Malgré les critiques, Orange compte rester droit dans ses bottes. Celui-ci « n'a pas l'intention de modifier le prix de son offre », précise-t-il dans son communiqué. L'ennui, c'est qu'Orange a besoin des actions de Polygon pour retirer, comme il le souhaite, Orange Belgium de la Bourse. Pour l'heure, toute entente semble exclue.
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