Fini l'époque où Cellnex, le mastodonte des tours de téléphonie mobile, rachetait des actifs à tour de bras sur le Vieux Continent, en profitant allègrement des taux bas. Aujourd'hui, le groupe espagnol, dont la dette avoisine les 17,6 milliards d'euros, n'a qu'une priorité : la réduire, coûte que coûte, pour améliorer sa note de crédit. D'après le journal Cinco Dia, qui cite des sources anonymes, Cellnex souhaiterait céder, au moins en partie, ses activités en Autriche et en Irlande.
Ces opérations se situent dans le sillage d'autres ventes. En septembre dernier, l'entreprise a annoncé la vente d'une participation de 49% dans ses activités en Suède et au Danemark à Stonepeak, un fonds américain spécialisé dans les infrastructures, pour 730 millions d'euros. Auparavant, en France, le groupe espagnol a vendu 2.353 pylônes de téléphonie mobile à une autre « tower company » (« towerco »), l'américain Phoenix Tower International, et à Bouygues Telecom. Ce qui lui a permis d'encaisser 631 millions d'euros.
Cellnex réduit ses pertes
À en croire Cellenex, cette stratégie s'avère payante. Au troisième trimestre, le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires en hausse, à 3 milliards d'euros, depuis le mois de janvier. Celui-ci progresse de 17% par rapport à la même période l'an passé.
En parallèle, Cellnex a diminué ses pertes. Celles-ci se sont élevées à près de 200 millions d'euros, soit 55 millions d'euros de moins par rapport à l'an dernier. La hausse des taux plombe aujourd'hui le groupe espagnol. Environ 25% de sa dette est en effet à taux variable, le reste étant à taux fixe.
Cellnex possède, à ce jour, un parc de plus de 111.500 tours télécoms en Europe, dont plus de 23.000 en France, 22.000 en Italie, 16.000 en Pologne ou encore 13.000 au Royaume-Uni. Il loue cette infrastructure aux opérateurs télécoms, pour y déployer leurs réseaux mobiles. Cellenex mise notamment sur l'essor de la 5G pour doper ses ventes. De fait, cette technologie oblige les opérateurs à densifier leurs réseaux, et font ainsi appel aux services des « towercos ».
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