Cellnex, l’ogre espagnol des tours télécoms, accélère les acquisitions

La « tower co » profite à plein des besoins de cash des opérateurs télécoms en rachetant à tour de bras leurs parcs de tours de réseau mobile sur le Vieux Continent.
Pierre Manière
Depuis le début de l’année, Cellnex a dépensé la bagatelle de 6,9 milliards d’euros, essentiellement pour racheter des parcs de tours, en France, en Pologne, au Royaume-Uni et au Portugal.
Depuis le début de l’année, Cellnex a dépensé la bagatelle de 6,9 milliards d’euros, essentiellement pour racheter des parcs de tours, en France, en Pologne, au Royaume-Uni et au Portugal. (Crédits : DR)

Le contexte est plus que jamais profitable à Cellnex. Sur le Vieux Continent, les grands opérateurs télécoms sont malmenés en Bourse et en quête de cash pour déployer de couteux réseaux de fibre, la 4G, et désormais la 5G. Beaucoup n'hésitent plus, en conséquence, à céder certains actifs importants : leurs précieux parcs de tours télécoms. Il s'agit des pylônes sur lesquels sont greffés leurs antennes de communication mobile qui permettent, in fine, d'apporter la 3G, la 4G ou la 5G dans les territoires. Cellnex, de son côté, est prêt à mettre le prix pour mettre la main dessus, et fait chauffer le chéquier depuis plusieurs années.

Le groupe espagnol multiplie les acquisitions. Ce mercredi, il a confirmé, dans un communiqué, qu'il était en négociations avec le hongkongais Hutchinson, le propriétaire de l'opérateur Three Mobile au Royaume-Uni, pour lui racheter des tours en Europe. Quelques 29.100 mâts sont notamment concernés. L'opération pourrait atteindre 10 milliards d'euros, précise le Financial Times.

Des mâts qui valent de l'or

Le mois dernier, le groupe espagnol s'est entendu avec Iliad pour prendre une participation majoritaire dans la « tower co » de Play, son nouvel opérateur polonais, contre 800 millions d'euros. Ce n'est pas la première fois que les deux groupes font affaire. L'an dernier, Cellnex a récupéré 8.000 tours télécoms d'Iliad en France et en Italie pour environ 2 milliards d'euros. Dans l'Hexagone, le groupe espagnol s'est aussi rapproché de Bouygues Telecom en 2017, en raflant, en deux fois, 3.600 de ses tours pour plus d'un milliard d'euros. A l'époque, l'état-major de Bouygues Telecom expliquait que ces toits-terrasses constituaient des « infrastructures passives, comprenant des pylônes, mâts et autres barrières électriques », lesquels ne sont pas, à leurs yeux, « différenciantes ». Bouygues Telecom garde le droit d'utiliser ces pylônes, et y conserve toutes ses infrastructures « actives », c'est-à-dire les antennes qui permettent de fournir la 3G ou la 4G aux abonnés.

Depuis le début de l'année, Cellnex a dépensé la bagatelle de 6,9 milliards d'euros, essentiellement pour racheter des parcs de tours, en France, en Pologne, au Royaume-Uni et au Portugal. Il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Cet été, il a levé 4 milliards d'euros, via l'émission de nouvelles actions, pour poursuivre ses acquisitions. A ce jour, Cellnex dispose déjà de plus de 50.000 tours télécoms en Europe. A ses yeux, ces actifs valent de l'or puisqu'avec la 5G, les opérateurs auront besoin, dans les années à venir, de densifier considérablement leurs réseaux et d'installer davantage d'antennes.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.