Boeing nomme le dixième PDG de son histoire

Après trente ans de bons et loyaux service pour l'avionneur américain, Dennis Muilenburg, entré comme stagiaire, accède au poste de directeur général. Jim McNerney restera toutefois président jusqu'en 2016, pour assurer une transition en douceur.
Dennis Muilenburg, qui a dirigé la division Défense, Espace et Sécurité de Boeing, va rejoindre le conseil d'administration et prendre le poste de PDG

L'avionneur Boeing a pris les marchés de court mardi en annonçant que son PDG Jim McNerney, 65 ans, allait céder la direction générale à compter du 1er juillet à Dennis Muilenburg, 51 ans, son numéro deux actuel et directeur des opérations. Jim McNerney, qui a dirigé Boeing ces dix dernières années, restera toutefois président du conseil d'administration. Il est pour l'instant prévu qu'il continue d'exercer cette fonction jusqu'à son départ à la retraite en février 2016, a précisé le constructeur aéronautique.

"Afin d'assurer une transition fluide (...) Jim McNerney va rester employé de Boeing (...) et continuera à défendre des sujets importants pour les clients, les partenaires et les parties prenantes de Boeing aux Etats-Unis et dans le monde", écrit le groupe de Chicago dans un communiqué.

Transition en douceur

Dennis Muilenburg, qui a dirigé la division Défense, Espace et Sécurité de Boeing, va rejoindre le conseil d'administration et va prendre dans la foulée la président exécutive lorsque Jim McNerney deviendra président du conseil.

"C'était le bon moment. Le conseil estime que la nouvelle génération des leaders est prête", a indiqué à l'AFP, John Dern, un porte-parole. Le groupe, qui avait lancé une procédure destinée à assurer la succession de Jim McNerney avait arrêté son choix fin 2013 en propulsant Dennis Muilenburg numéro deux du groupe et vice-président du conseil d'administration. L'idée, selon John Dern, était de le préparer à prendre en douceur les rênes du groupe.

C'est une consécration pour ce diplômé en aéronautique et astronautique, entré chez Boeing comme stagiaire en 1985. Il en a vite gravi les échelons pour devenir aujourd'hui le dixième patron de l'histoire du constructeur aéronautique. Dennis Muilenburg a notamment travaillé sur le projet d'avion supersonique "High Speed Civil Transport".

A Wall Street, le titre Boeing perdait 0,37% à 143,89 dollars vers 22H10 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

Un groupe prospère

Jim McNerney laisse un groupe en bonne santé. Sous son règne, les revenus ont quasi doublé, à près de 91 milliards de dollars en 2014. Le groupe a enregistré un bénéfice net de 1,33 milliard de dollars au premier trimestre pour un chiffre d'affaires de 22,15 milliards (en hausse de 8%). Le carnet de commandes s'élevait à la fin du trimestre à 495 milliards de dollars, dont 5.700 appareils civils à produire, soit environ huit ans de production assurée au rythme actuel.

     Lire : 2014, Boeing réalise la meilleure performance commerciale de son histoire

Il a aussi amélioré les marges du groupe en insistant sur la réduction des coûts. Celles-ci tournent autour de 10% quand le rival Airbus est à entre 6 et 7%. Jim McNerney, qui lorgnait sur la direction de General Electric avant de se rabattre à contrecœur sur Boeing, est aussi crédité d'avoir signé de contrats à long terme avec les syndicats.

Redresser la barre du Dreamliner

Reste une tâche que Dennis Muilenburg doit mener à bien : développer l'expansion de l'avion de nouvelle génération 787 "Dreamliner", dont la conception a coûté quelque 50 milliards de dollars d'après les calculs des analystes. Entré en service fin 2011 il a accumulé les problèmes, notamment d'incendies de batteries, au début de sa commercialisation et reste confronté à une hausse de ses coûts de production censés pourtant diminuer lorsqu'un appareil a atteint sa pleine phase de production.

Le successeur de Jim McNerney devrait poursuivre sa stratégie, a-t-on assuré chez Boeing.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 24/06/2015 à 9:05
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Le résultat comptable de Boeing n'a aucune signification, Boeing utilise une méthode non-GAAP pour amortir ses coûts de production. Le 787 présente une ardoise de 30Mds de € qui sont constatés avion par avion au moment de la production sur une base d...

le 24/06/2015 à 10:54
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Ah oui, j'ai oublié de dire que je ne sers à rien!

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