Pour Google, "il y a encore un rôle pour les magasins" physiques

Le patron de Google France, Nick Leeder, a exprimé sa vision de l'avenir du (e)commerce face à des professionnels du secteur réunis ce jeudi à Monaco. Ces cinq phrases tirées de sa présentation ont particulièrement retenu l'attention du public.
Marina Torre
Google s'est offert le plus grand stand du salon E-Commerce One to One, à Monaco, et l'intervention de Nick Leeder ce 19 mars était attendue comme l'événement de ces trois jours.

Google s'étale sur le plus grand stand du salon E-commerce One to One (18-20 mars 2015, à Monaco). Au Forum Grimaldi, en marge des rencontres e-commerce "one to one", une centaine d'exposants présentent services d'analyses de données, systèmes de livraison et autres produits marketing à des distributeurs en phase de digitalisation.

Le moteur de recherche américain occupe une place centrale parmi ces pros du clic, la "keynote" de son dirigeant pour la France, Nick Leeder, ce 19 mars, étant même présentée comme l'un des clous de ces trois jours. Aucune nouveauté de produit ni annonce tonitruante dans son discours en français teinté d'accent américain. Mais quelques analyses sur l'avenir du commerce qui ont parfois fait réagir le public. En voici une sélection.

  • "Même si on croit énormément au digital, il y a un rôle pour les magasins"

Sans se présenter comme un commerçant, Nick Leeder s'est mis pour l'occasion "dans les chaussures d'un commerçant". Il a tout de même introduit son discours en rappelant que son groupe lui-même se met de plus en plus à agir comme tel. Il participe même au mouvement qualifié d'"un peu rétro" de ces "pure players" qui se mettent à ouvrir des magasins. "On entend des rumeurs à propos d'Amazon; et Spartoo a ouvert un magasin", souligne-t-il.

>>Lire : Pourquoi Google cherche tant à rivaliser avec Amazon dans le e-commerce

Une semaine plus tôt, Google a ouvert sa première boutique au monde à Londres. Depuis un an, le groupe expérimente en outre des espaces de vente dans des Fnac en France.

  • "Il n'y a probablement pas de choix plus personnel dans la vie des gens que de trouver un compagnon mais on voit aujourd'hui que les jeunes sont très contents de trouver des gens sur Tinder. Puis, cela se transforme en transaction dans la vie réelle."

Évoquant l'aspect très intime de cet objet qui nous côtoie désormais 24 heures sur 24, Nick Leeder a plusieurs fois cité Tinder. Le nom de cette application mobile destinée aux rencontres qui connaît un vif succès, en particulier auprès des jeunes, est d'ailleurs revenu plusieurs fois dans les propos du responsable. Tout comme Uber, l'application qui a ébranlé le modèle économique des taxis.

Le point commun entre Uber et Tinder? Ceux qui les utilisent le font très régulièrement, parfois plusieurs fois par jour dans le cas de Tinder. Ce qui tendrait à accréditer l'idée que cet outil spécifique, présentant un coût de développement plus ou moins important, vise essentiellement un public déjà acquis. Pour les autres, le patron de Google en France préconise plutôt le "m-site" (la version mobile du site Internet) avec, bien sûr, l'option "transaction" incluse.

  • "Les Français ont raison, ils ne travaillent pas le samedi"

Google a analysé le comportement de ses moteurs de recherche par les utilisateurs français lors d'événements particuliers, notamment la Saint-Valentin. Cette année, cette fête prisée des commerçants tombait un samedi, jour où les utilisateurs se trouveraient moins fréquemment à proximité d'un écran d'ordinateur que les autres jours de la semaine.

Or, en cas de besoin, les consommateurs auraient "l'habitude de recourir à l'écran le plus proche". En l'occurrence, il s'agissait de celui d'un mobile pour une bonne partie d'entre eux.

D'après l'analyse du moteur de recherche, 38% des requêtes pour les fleurs sont passées par le mobile ce jour-là. Cette analyse venait appuyer une démonstration sur l'importance de développer des outils de géolocalisation afin d'être repérable avec un appareil mobile à tout instant.

  •  "On veut qu'Internet soit plus naturel et présent quand on le veut, et invisible quand on ne le veut pas"

Sollicité pour commenter l'échec des Google Glass, Nick Leeder a soupiré:

"Si les gens savaient toutes les choses qu'on essaie et qui ne fonctionnent pas... c'est tous les jours."

Il justifie cependant la démarche qui présidait au développement des lunettes connectées en expliquant le but final: rendre l'accès au Web la plus "naturelle" possible.

D'où la volonté de développer les interactions avec la voix, puisque sortir son téléphone "160 fois par jour" ou "commander avec les doigts, ce n'est pas naturel du tout".

  • "Les changements sont assez massifs, mais les fondamentaux du commerce, que vous connaissez tous par cœur, vont rester les mêmes".

Nick Leeder laisse tout de même une question en suspens : faut-il ou pas aligner les prix pratiqués en magasins physiques sur ceux appliqués en ligne, souvent bien moins élevés?

Marina Torre

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