Alfa Romeo 4C Spider : un cabriolet sportif à l'état sauvage

La marque italienne a conçu un incroyable cabriolet sportif sur des bases extrêmement rudimentaires. Sans chichis ni compromis, le 4C Spider est un fauve qui soumet son conducteur à des caprices que d'autres marques jugeraient anachroniques. Le conducteur, lui, retrouve un agrément de conduite authentiquement sportif, qu'on aurait pu croire disparu avec la mode actuelle des assistances de conduite à gogo. C'est un pari risqué pour Alfa Romeo, mais accompli avec brio!
Nabil Bourassi
L'Alfa Romeo 4C Spider a été lancée mi-2015, un an après la version coupé.

Imaginez-vous face à une bête sauvage... Belle et indomptable, racée et authentique à la fois! L'Alfa Romeo 4C Spider ne se laisse pas apprivoiser facilement, et jamais ne se soumet! Elle fait fi des dernières modes de la connectivité, et autres semi-autonomie! Même la direction assistée ne trouve pas grâce à ses yeux face à son obsession de sensations, dans la pure tradition des voitures sportives! Des caprices? Oui, sûrement... Beaucoup même! Mais c'est le prix pour monter à bord du plus radical des cabriolets sportifs du marché! Un pur bonheur pour les amateurs avisés!

Une robe de haute-couture italienne

Il suffit de la voir - et de l'entendre! - pour comprendre à qui nous avons affaire! Sa robe aux allures de sportive italienne donne immédiatement le ton! Depuis les feux avant jusqu'au coffre arrière, la 4C montre ses muscles tout en atténuant la résistance à l'air, grâce à ses lignes fluides et fuyantes mais également grâce à ses prises d'air! Impossible de ne pas voir une parenté avec la marque qui, il y a peu encore, était cousine d'Alfa Romeo au sein du groupe FCA, Ferrari bien sûr ! En réalité, Alfa Romeo renoue avec son ADN sportif, et la filiation de la 4C remonte à la 8C, lancée en 2007 mais en série limitée.

Et la 4C ne s'encombre pas de détails pour se mettre au diapason des technologies actuelles. Achetez donc une bonne carte Michelin car, de GPS, elle est dépourvue. Ayez un bon coup de main pour tourner le volant car, de direction assistée, ce cabriolet ne dispose pas. Sans parler de l'absence de silencieux de pot d'échappement, qui vous fera remarquer partout où vous irez. Ainsi, le conducteur est à la merci du tempérament de cette voiture et doit lui-même s'adapter, renoncer à ses habitudes confortables pour mieux se challenger. La 4C célèbre le retour du plaisir de conduire sans artifices et sans chichis!

[ VIDEO 2'56" : Un tour (et quelques figures!) avec le pilote de F1 Giancarlo Fisichella ]

Petit moteur mais belle performance

Pour cela, elle s'arme d'une motorisation 4 cylindres de 240 chevaux, même si ses concurrentes offrent parfois jusqu'au double ! Cela n'empêche pas cette italienne de revendiquer un 0 à 100 km/ en 4,5 secondes seulement, soit une performance dans le haut du panier ! Le couple moteur donne une bonne réactivité à la 4C, pratique en dépassement. Mais cette réactivité est fortement gênée par l'embrayage automatique, dont les rapports sont plutôt longs. En fin de rapport, le basculement à la vitesse supérieure traine, le moteur crie et sa réactivité est retardée. Dommage, parce que c'est tout ce qui manquait pour faire de la 4C une super sportive. Même les suspensions sont excellentes : elles donnent le meilleur d'Alfa Romeo en termes de sensations fortes, sans pour autant rendre la route désagréable.

Rappelons toutefois que l'Alfa Romeo 4C est disponible depuis 2013 sous sa forme coupé, et que nous présentons ici sa version cabriolet, lancée fin 2015. Elle acquiert dès lors une fonctionnalité estivale appréciable. Certes, son toit ne se découvre pas automatiquement. Ce serait déroger à son radicalisme revendiqué. Il faut bien quelques minutes pour déclipser, dévisser et remballer ce toit en toile que l'on range dans ce coffre déjà minuscule juste derrière le moteur - de fait, à cause de la chaleur, évitez d'y placer tout produit frais.

Un intérieur rudimentaire

L'accès à la cabine de pilotage ne fait pas davantage de compromis. Le chassis est très bas, et il faut à moitié se contorsionner pour s'installer à bord. Mais une fois assis, on est plutôt bien installé, l'assise est confortable. Le système de climatisation est manuel, l'autoradio semble tout droit sorti des années 1990, et ne cherchez pas la boîte à gants. Une fois encore, le conducteur de 4C n'est pas là pour son petit confort mais pour trouver des sensations fortes. En revanche, les deux places sont enchassées dans une cellule carbone qui permet de renforcer la sécurité, mais également d'alléger le poids de la voiture.

Car si l'Alfa Romeo 4C a fait les choix les plus rudimentaires en termes d'équipements, la marque italienne n'a pas hésité à utiliser les matériaux les plus récents pour alléger au maximum cette voiture - que ce soit pour le moteur, en grande partie en aluminium, ou le chassis, qui mêle alu et fibre de carbone. Ce bolide est même équipé de vitres de 4 mm d'épaisseur seulement... Au final, la 4C n'affiche que 900 kilos sur la balance, une différence de plus de 400 kilos avec la Porsche Boxster dont il se dit qu'elle est sa concurrente la plus directe.

Une grille tarifaire prohibitive ?

Et c'est là que le bât blesse... Car si Alfa Romeo a réussi à conceptualiser une nouvelle sportive sur la thématique de l'authenticité, la 4C ne résiste pas à l'exercice impitoyable de la comparaison. Ainsi, la Porsche Boxster qui affiche 265 chevaux avec un six cylindres et n'a pas lésiné sur les moyens en matière d'équipements, affiche des tarifs autrement moins élevés. Alors que la grille tarifaire de la 4C spider démarre à 73.000 euros, on peut se payer une Porsche Boxster à partir de 55.000 euros... Aïe !

Autrement dit, l'acheteur de l'Alfa Romeo 4C Spider n'est pas seulement fortuné, il adhère totalement à cette philosophie d'authenticité sans compromis. Il rêve de plaisir de conduite et rejette ce qu'il considère comme des gadgets et même le blason prestigieux d'une allemande.

Qu'on aime ou pas, Alfa Romeo a très bien calibré son produit et a été jusqu'au bout de son concept. Voilà sa réussite !

Alfa Romeo 4C Spider

Alfa Romeo 4C Spider

Alfa Romeo 4C Spider

Alfa Romeo 4C Spider

Nabil Bourassi

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 01/08/2016 à 9:52
Signaler
C'est un beau véhicule, ça change quand même de tout ces coupés allemands particulièrement à la mode mais particulièrement fadent qui arpentent nos routes. Très chère en effet par contre...

à écrit le 31/07/2016 à 2:49
Signaler
Superbe voiture, j'ai eu l'occasion d'en entendre chanter une, le 4 cylindres chante presque comme un V8. Impressionnant. Dommage pour le prix en effet, ca en fait un jouet onéreux...mais terriblement desirable.

à écrit le 30/07/2016 à 13:05
Signaler
Tres tentante jusqu'au moment où je lis la grille tarifaire... Pour le coup la petite Porsche est une affaire en or!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.