La Bretagne choisit Hugues Meili, un patron 3.0 pour son agence de Développement Innovation

L'agence économique de Bretagne se réforme en s'ouvrant plus aux entreprises et au marché. La Région vient de nommer à la tête de Bretagne Développement Innovation (BDI) un patron de SSII qui saura accompagner la transition numérique de l'agence. La feuille de route de celle-ci est centrée sur quelques secteurs clés (EMR, cybersécurité...), et le directoire n'est désormais composé que de chefs d'entreprise. Pour une action collective plus forte ?
Hugues Meili, homme du numérique et patron de la pépite rennaise Niji, vient de succéder à Guy Canu, lequel avait présidé l'instance pendant six ans.

A nouveau président, nouveau profil et nouvelle orientation. L'agence de développement économique bretonne, Bretagne Développement Innovation (BDI), se réorganise et clarifie ses missions. Après avoir jeté les fondements de la « Glaz Economie », l'actuelle stratégie économique de la région, axée sur une dizaine de secteurs clés  (agro-agri, numérique, maritime, EMR, smart grids...) et sur le croisement des filières, BDI change de président et de directoire. Hugues Meili, homme du numérique et patron de la pépite rennaise  Niji (voir encadré ci-dessous), vient de succéder à Guy Canu. Ce spécialiste des énergies nouvelles via sa société Neworld Energies a présidé l'instance pendant six ans.

Cette nomination coïncide avec la constitution d'un nouveau directoire, désormais uniquement composé de chefs d'entreprise, et une clarification des missions de BDI. L'entité se transforme en une « agence de moyens » et va concentrer son action sur quelques grands programmes structurants pour l'économie bretonne : EMR, cyber, course au large, aéronautique, défense et sécurité. Sans oublier la promotion économique via la marque Bretagne. Cette évolution s'inscrit dans les orientations économiques votées par le Conseil régional lors de sa session de juin dernier : priorité est donnée à l'anticipation et à la réactivité pour faire face à la transition de l'économie.

Et notamment à la transformation numérique. Hugues Meili, qui explique vouloir "servir le développement économique et de l'innovation en Bretagne autrement qu'à travers ses seules entreprises", défend lui aussi le croisement des filières d'excellence, nécessaire à la création d'activités nouvelles.

Transition énergétique et agriculture du futur

« Il faut mettre l'accent sur la transformation numérique des principaux secteurs économiques de notre territoire, en se focalisant sur les axes stratégiques de prospective et de développement définis par l'exécutif régional", précise le nouveau président de BDI. "Il s'agit aujourd'hui de les décliner en créant le plus possible de valeur économique sur le terrain, de faire en sorte que le collectif des entreprises, incarné par un directoire élargi, entraîne le renforcement de chaque entreprise actrice de l'économie, et de continuer à irriguer cette dernière d'une pratique adaptée de l'innovation."

Pour le nouveau président, il ne s'agit plus par exemple de traiter de l'énergie en général, mais du croisement de l'énergie et du numérique dans le cadre de la transition énergétique.

« Pas plus qu'il ne s'agit de traiter de l'automobile intrinsèquement, mais du croisement de l'automobile, de la transition énergétique et du numérique. L'agriculture et l'agroalimentaire doivent aussi créer des ponts avec le numérique car la mutation de ces deux secteurs fondamentaux  est nécessaire. »

Une équipe de dirigeants féminisée

Pour apporter un regard prospectif sur les grands secteurs d'avenir retenus par la Région, l'agence, forte de 40 salariés et d'un budget de 4,5 millions d'euros, va s'appuyer aussi sur son nouveau directoire. Les technopôles et autres structures publiques n'y sont plus représentés au profit d'une équipe de 14 dirigeantes et dirigeants (4 auparavant) largement renouvelée et féminisée et qui se caractérise par une diversité d'activités et de parcours.

Représentatif des 14 territoires bretons, des secteurs de l'industrie et des services, des petites et des plus grandes entreprises, le directoire intègre ainsi cinq femmes: Claudine Josso (Josso Bois), Marie-Laure Collet (Abaka), Emmanuelle Legault-Cadiou (Cadiou Industrie), Lena Roudaut (MovieUp) et Delphine Rault (Grand Ouest Etiquette). Siègent à côté d'elles les patrons d'AQ Business Partners, d'Armor Meca, de BA Systèmes, de SII, de Nautix, de Siepel et de Réso Elec. Guy Canu reste membre du directoire de BDI. Le président de région, Jean-Yves Le Drian, lui a par ailleurs confié la co-présidence de la future conférence régionale de l'économie, dont la première édition se tiendra au printemps prochain.

« Ces chefs d'entreprise garantissent un ancrage pratique plus fort, ajoute Hugues Meili. Il faut y voir le souci d'une plus grande opérationnalité ainsi que d'une capacité prospective collective encore plus importante. »

Par Pascale Paoli-Lebailly, 
correspondante Bretagne pour La Tribune

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ENCADRE

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Niji : en croissance, l'entreprise s'implante à Lyon

La transition numérique au service des entreprises, c'est le dada de Niji. Fondée il y a 15 ans, l'entreprise de conseil et services numériques présidée par Hugues Meili revendique un portefeuille de près de 200 clients, grands comptes et ETI (EDF, Total, Orange, SFR, Monoprix, M6...),  dans des secteurs comme la banque, les assurances, les télécoms, les médias, la distribution. Implantée à Rennes, Paris, Nantes et Lille, Niji s'ouvre aussi à l'industrie, et annonce son implantation ce mois-ci à Lyon, terre des laboratoires pharmaceutiques et de l'automobile. La société qui fournit plus de 600 dispositifs digitaux et plus de 100 applis mobiles à ses clients par an emploie aujourd'hui 500 personnes pour un chiffre d'affaires de 42 millions d'euros en 2016, en hausse de 20% par rapport à 2015. Son périmètre comprend aussi les filiales Kurmi Software et Ikumbi Solutions. Le recrutement de 150 nouveaux talents est annoncé pour 2017. Niji indique « lier son développement à sa capacité d'anticiper les tendances du marché ». Les innovations technologiques, le design des applications mobiles et des dispositifs multi-écrans ainsi que leurs évolutions sont notamment testées, élaborées et intégrées au sein de sa Digital Factory. Adepte de l'open innovation, Niji héberge deux startups dans le cadre de l'accélérateur Breizh Lab : Dazzl (édition et diffusion de vidéos en temps réel) et WeLoveCustomers (publicité géolocalisée). P.P.-L.

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Commentaires 4
à écrit le 21/02/2017 à 7:03
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Un patron 3.0 ?? Mais non maintenant, c'est un patron 5.0 LOL. Bon sérieusement, arrêtez de nous faire croire que un patron 3.0 va être meilleur qu'un patron classique. C'est pas le 3.0 qui est important, mais la considération qu'il a envers ses empl...

à écrit le 17/02/2017 à 11:02
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3.0 ? ... On parle de révolution 4.0 dans le monde... Encore en retard ? ... Cette annonce, on est bien en 2017 en France ou y a une faille spatio temporelle dans ce coin du monde ?

le 17/02/2017 à 14:48
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c'est sûr que ça change tout, cette dénomination ! :-) si tu veux on peut leur dire de mettre 10.0

le 19/02/2017 à 8:46
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Bah pour parler la même langue et se comprendre, c'est essentiel, ces dénominations correspondent à quelques choses, ce n'est pas pour faire beau. :) Encore des personnes ignorants tout ce qui se cache derrière ces versions.

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