Google : les nouveautés ne font pas que des heureux

Ce nouveau dispositif du moteur de recherche a été pensé pour lutter contre le fléau du spam. Premiers perdants, les agrégateurs de contenus tels que les comparateurs de prix.
La Tribune Infographie

Ouf, l'ouragan Panda est passé. Le dispositif de filtrage, lancé en début d'année aux États-Unis, au printemps au Royaume-Uni, et cet été en France, afin d'améliorer la qualité des résulats de recherche de Google, n'a pas tout dévasté. Officiellement, Panda a touché entre 6 % et 9 % des requêtes en France, et 12 % dans les pays anglo-saxons. Aux États-Unis, les fermes de contenu (qui généraient des articles copiés ailleurs) ont été éliminées des résultats de recherche. En France, les comparateurs de prix ont perdu beaucoup d'audience.

En réalité, la mesure de l'impact réel de Panda est un véritable casse-tête. Ainsi, il n'y a pas eu qu'une seule vague, mais plusieurs. « On a connu la quatrième mise à jour le 13 octobre dernier », indique Olivier Andrieu, spécialisé dans le référencement et auteur d'un ouvrage sur le sujet. L'objectif de Google : corriger des bugs et enrayer l'action des « black hats », ces spécialistes du référencement dont le sport préféré est de contourner les règles de l'algorithme du moteur pour faire remonter au maximum leurs sites dans Google. Ils s'opposent aux « white hats » qui, eux, respectent les règles.

Décrié à son arrivée, Panda était pour Google une nécessité après la mise en place d'une nouvelle indexation du Web en juin 2010 (baptisée projet Caffeine). « Caffeine leur a permis d'indexer beaucoup plus de pages. Mais ils se sont rendu compte que cette indexation faisait remonter énormément de spams aux États-Unis », indique Olivier Andrieu.

Ainsi, pour un grand nombre de requêtes, apparaissaient d'abord des pages remplies de publicité, ayant simplement aspiré des informations venues d'ailleurs, noyant les sites réellement recherchés par les internautes. Un spam gênant pour le moteur de recherche, attaqué par son concurrent Bing (Microsoft), qui gagne des parts de marché, mais aussi par Facebook, qui propose une nouvelle façon d'accéder à l'information sur Internet.

Nombreux subterfuges

Panda s'inscrit dans une stratégie globale d'intensification de la lutte contre le spam. Car, pour apparaître en bonne place sur les pages de recherche, les « black hats » utilisent de nombreux subterfuges. Avec le « content spinning », strictement interdit par Google, ils génèrent des pages à la chaîne, réécrivant automatiquement un texte avec des synonymes. Le « scrapping » leur permet d'écrire des milliers de commentaires partout sur la Toile, incluant chaque fois un lien vers le site Web qu'ils souhaitent voir remonter sur Google. Très en vogue aussi, le « paid linking », qui consiste à acheter des liens vers son propre site. « Pour éviter Panda, il faut avoir un nombre suffisant d'articles, un texte sans publicité à l'intérieur et un nombre suffisant de mots. À 20 ou 30 mots, Google considère que ce n'est pas pertinent », explique Olivier Andrieu.

Reste la question essentielle : pour la première fois, Google a expliqué que certains sites étaient pertinents et d'autres pas. Mais un prescripteur qui contrôle en France 90 % du marché peut-il avoir droit de vie ou de mort sur Internet ?

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Commentaires 3
à écrit le 03/11/2011 à 14:06
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On ne peut que s'inquiété de la façon dont Google s'appuie sur la domination pour asseoir encore plus sa domination. Certains chercheurs les accusent depuis longtemps de truquer les résultats de recherche pour favoriser leurs propres services. En mêm...

à écrit le 31/10/2011 à 18:33
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"Personnellement, j'utilise Bing. Pourquoi ?" est ce... de la pub déguisée ? Méfiance !

à écrit le 31/10/2011 à 12:16
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Personnellement, j'utilise Bing. Pourquoi ? Simplement, google est devenu un monstre. Il connait vos mails, ce que vous cherchez, les sites que vous visitez (à travers la publicité adsense). De plus, pour moi, Panda a été créé pour déscendre les com...

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