Grande recomposition en vue dans le secteur des télécoms. Bouygues Telecom est entré en discussion avec son rival Free afin de lui céder son réseau de 15.000 antennes dont une partie en 4G. C'est ce qu'indique Olivier Roussat, le patron de l'opérateur, dans une interview au Journal du Dimanche parue ce 9 mars. L'opération pourra se monter jusqu'à 1,8 milliard d'euros.
Lever l'incertitude sur le rachat de SFR
Celle-ci est conditionnée à l'acquisition de SFR que sa maison-mère Vivendi souhaite céder et qui intéresse également Numericable. Si Bouygues remporte la partie, la cession de ses antennes permettrait de "lever la principale incertitude qui pesait"sur le projet de rachat de SFR par Bouygues et le rendrait "acceptable pour l'Autorité de la concurrence", a pointé Olivier Roussat.
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Ce dernier affirme qu'une éventuelle fusion avec l'opérateur appartenant actuellement à Vivendi "ne provoquera aucun départ" parmi les employés des deux entreprises, au contraire. De nouveaux investissements dans les réseaux internet et mobiles permettraient de créer de l'emploi.
Pas d'augmentation de capital pour Illiad
De son côté, Illiad, la maison-mère de Free, a confirmé l'accord passé avec Bouygues Télécoms pour une cession d'une partie du réseau de ce dernier "conditionnée à l'achat de SFR par Bouygues" et à l'obtention des autorisations nécessaires. Cette transaction serait financée grâce aux "ressources propres et bancaires" du groupe, sans augmentation de capital, précise Illiad dans un communiqué publié en fin de matinée ce dimanche. Le groupe y justifie d'ailleurs cette opération:
Dans une configuration de marché revenu à trois acteurs, cette opération permettrait à Free Mobile d'accélérer sa dynamique commerciale ambitieuse au bénéfice du consommateur dans un contexte de concurrence par les infrastructures en renforçant considérablement son autonomie et son portefeuille de fréquences.
Montebourg préfère un marché à trois opérateurs
Un tel mariage aurait en effet pour conséquence de redessiner le paysage des télécoms français, avec trois opérateurs (Orange, Free et Bouygues-SFR) au lieu de quatre. Une perspective accueillie positivement par le ministre du Redressement productif. "Si on revient à trois, on est plus fort que si on subsiste à quatre" a déclaré Arnaud Montebourg au Parisien/Aujourd'hui en France. Ce dernier a dit souhaiter la fin de la guerre des prix entre opérateurs. "La concurrence par la destruction s'arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobile tout en maintenant des prix bas", a-t-il pointé.
Le ministre a mis l'accent sur la nécessité de préserver les emplois:
la ligne rouge est claire : ce sera zéro plan social, zéro plan de départs volontaires, zéro licenciement.
(Article créé le 9/03/2014 à 9h33, mis à jour à 14h30)
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