Nokia fait démentir ses détracteurs. Les résultats du premier trimestre du Finlandais ont balayé les doutes des analystes, qui s'inquiétaient d'une stratégie qui engendrait une forte croissance en volume mais guère en valeur. Aujourd'hui, le leader mondial des fabricants de portables a affiché une croissance de 21% à 1 milliard d'euros de son bénéfice net.

Ses ventes ont bondi de 30% en valeur sur an, à 5,8 milliards d'euros, et de 40% en volume à 75,1 millions d'unités. Le fabricant de téléphones portables est même venu narguer son grand rival américain, Motorola, sur son marché domestique. Nokia a doublé ses ventes aux Etats-Unis avec 8,4 millions de téléphones vendus pour un chiffre d'affaires de 934 millions d'euros (+88%). Le marché a applaudi ces résultats, Nokia s'est adjugé à la clôture de la Bourse d'Helsinki 5,57% à 18,40 euros.

Dans le haut de gamme, où pourtant l'équipementier finlandais avait perdu du terrain depuis deux ans, le groupe se réjouit du succès de ses nouveaux produits. "Je suis ravi que notre stratégie de viser des nouveaux segments de marchés marche bien, comme le prouve le succès de notre terminal multimédia Nokia N70, le plus fort générateur de revenus pour Nokia ce trimestre et le numéro un mondial pour le WCDMA (UMTS, téléphonie mobile de 3e génération)", a commenté le PDG, Jorma Ollila.

L'équipementier finlandais a aussi profité d'une forte croissance du marché des téléphones portables en 2006. Dans sa dernière étude, Strategy Analytics indique que les ventes mondiales ont atteint un record au premier trimestre avec 230 millions d'unités (+31% sur an). Pour le cabinet, à ce rythme, les ventes devraient atteindre un milliard d'unités à la fin de l'année, contre 817 millions en 2005.

Nokia a tiré profit de cette dynamique de marché sur la période. Il a grignoté du terrain sur le premier trimestre détenant 35% de parts de marché aujourd'hui, contre 33,3% attendus par les analystes. Avec Motorola, ils se partagent à présent 53% du marché mondial creusant un peu plus l'écart avec leurs concurrents, Samsung, LG ou encore Sony Ericsson.

De fait, le leader mondial va poursuivre sa stratégie jusque-là critiquée, à savoir accentuer encore ses positions dans les pays émergents, qui certes disposent d'un faible pouvoir d'achat mais représentent un réservoir de croissance future et lancer de nouveaux produits plus haut de gamme dans les pays matures. "Cette année nous estimons que la croissance du secteur proviendra à 70% des marchés émergents. Nous avons l'intention de maintenir notre leadership sur ces marchés à croissance rapide, ou être concurrentiel dans les produits d'entrée de gamme est crucial pour le succès futur de Nokia", affirme Pekka Kallasvuo, successeur désigné de Jorma Ollila, qui prendra ses fonctions en juin.