Des industriels chinois s'opposent à l'arrivée de Seb dans leur pays

Deux concurrents du groupe chinois d'électroménager Supor demandent aux autorités de la concurrence de leur pays d'empêcher l'acquisition de ce dernier par le Français Seb.

Seb va-t-il pouvoir acheter la firme chinoise Supor comme il en a l'intention? Le projet annoncé la semaine dernière par le fabricant français d'électroménager - mais qui est soumis à l'agrément des autorités chinoises - se heurte à l'hostilité d'autres professionnels chinois du secteur, qui demandent aux pouvoirs publics de leur pays de bloquer l'opération.

Les sociétés Double Happiness et ASD, qui occupent les deuxième et troisième places sur le marché chinois des autocuiseurs - juste derrière Supor - ont annoncé aujourd'hui qu'elles allaient saisir les autorités de la concurrence chinoises du projet de rachat de Supor par le groupe français. L'opération, d'un montant de 240 millions d'euros, vise à donner à Seb une place de premier plan sur le marché chinois et à lui permettre d'accélérer sa croissance sur les marchés des pays émergents.

Mais les concurrents de Supor ne l'entendent pas ainsi. Selon Chen Meirong, vice-président d'ASD, interrogé par Reuters, "nous souhaitons que l'autorité de régulation oppose son veto. Nous ne sommes pas contre les coentreprises mais contestons vivement les prises de contrôles par des étrangers". Pour le dirigeant d'ASD, "il n'y a absolument rien qui justifie qu'on cède à des étrangers le contrôle de marques bien de chez nous comme ASD ou Supor. On se débrouille très bien sans eux".

Le projet d'acquisition de Seb intervient dans un contexte de sensibilité croissante de la Chine aux investissements venus de l'étranger. Les inquiétudes chinoises se concentraient jusqu'ici pour l'essentiel sur les secteurs plus ou moins stratégiques, concernant la sécurité ou l'industrie lourde. Mais les concurrents de Supor veulent faire jouer la fibre patriotique également dans ce secteur. "Bien sûr, Supor ne fabrique pas des équipements de construction et son rachat par Seb ne mettrait pas en danger la sécurité économique de la Chine. Il n'empêche, cela pourrait acculer beaucoup d'autres fabricants chinois d'articles culinaires à la faillite, avec la perte de centaines d'emplois", a souligné Chen Meirong.

Seb, qui prévoit de financer cette acquisition entièrement par endettement, veut détenir à terme entre 51 et 59% de Supor. Le groupe français prévoit que ce dernier sera consolidé dans ses comptes à partir de 2007 et que l'opération aura un impact relutif dès l'année prochaine.

A la Bourse de Paris, l'action Seb cède 0,54% à 92 euros mercredi en fin d'après-midi.

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