Au temps des offres "triple play" (téléphone, Internet et télévision) qui font les choux gras des écrans publicitaires, et du dégroupage total qui permet de s'affranchir de l'opérateur historique, l'abonnement téléphonique de France Télécom a tendance à disparaître des esprits. Pourtant, pour les millions d'abonnés au vieux fil de cuivre, la prochaine facture aura un goût plus amer. L'abonnement téléphonique a augmenté de 1 euro le 1er juillet, passant de 13,99 à 15 euros.

La nouvelle n'est pas une surprise, dans la mesure où elle résulte d'un accord conclu à l'arraché début 2005 entre l'ancien patron de France Télécom, Thierry Breton, et l'ex-ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian. En échange d'une hausse de 23% de l'abonnement, France Télécom concédait une baisse de 26% du prix des communications. Cette hausse devait se dérouler en trois étapes: le prix a été porté une première fois à 13,99 euros, contre 13 euros en mars 2005. L'an prochain, il augmentera encore de 1 euro et atteindra alors 16 euros.

Les opérateurs alternatifs, par la voix de leur association, l'Aforst, ont rappelé leur mécontentement face à cette nouvelle hausse. Certes, pour eux, c'est du pain béni pour convaincre de nouveaux clients d'adopter des offres "triple play", très en vogue. En revanche, protestent-ils, impossible, au temps de la concurrence, de proposer un abonnement téléphonique seul qui pourrait concurrencer celui de France Télécom. Or, argumentent-ils, tout le monde n'a ni les moyens ni l'envie d'adhérer à des offres complètes. Si en théorie, les concurrents de FT ont la possibilité de vendre de l'abonnement téléphonique seul, en pratique ils assurent que c'est impossible en raison des prix de gros pratiqués par l'opérateur historique. Dans son communiqué, l'Aforst estime donc qu'"au moins la moitié des Français reste toujours prisonnière de l'abonnement téléphonique de France Télécom et de ses hausses de prix".

"Compte tenu du prix trop élevé du dégroupage total, les opérateurs alternatifs ne peuvent proposer au public que des offres enrichies du type 'triple-play' ", continue l'association. Actuellement, France Télécom vend sa prestation de dégroupage total 9,50 euros et l'abonnement en gros 11,70 euros, des tarifs encore trop élevés pour les opérateurs alternatifs.