Infogrames s'effondre en Bourse

L'action Infogrames plonge à la Bourse de Paris. Les investisseurs sont inquiets sur l'avenir de l'éditeur français de jeux vidéo, au lendemain de la présentation de son plan de réduction de sa dette massive.

Le titre Infogrames a clôturé en chute libre de 31,91% à 0,32 euro à la Bourse de Paris, après avoir perdu près de 47% en début de matinée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les investisseurs ne sont pas convaincus par le plan de restructuration présenté hier par l'éditeur français de jeux vidéo pour réduire sa lourde dette. La cotation du titre, qui a été suspendue lundi matin, a repris sur un véritable effondrement vers 9h45, car l'action a été réservée à la baisse pendant quarante-cinq minutes en raison d'un afflux massif d'ordres de ventes. Les analystes financiers sont inquiets. Brice Marie d'Exane BNP-Paribas, interrogé par l'AFP, juge ainsi que le plan de restructuration de la dette est insuffisant et estime que "les perspectives d'activités paraissent faibles, tandis que les coûts du groupe restent élevés, ce qui implique que le groupe continuera à brûler des liquidités jusqu'à ce qu'un plan de restructuration opérationnelle en profondeur soit mis en place".

Le plan de restructuration présenté par certains comme le plan de la dernière chance pour Infogrames, est composé d'une augmentation de capital et d'une offre d'échange sur les Océanes du groupe. Dans une première étape, l'éditeur français de jeux vidéo va procéder à une augmentation de capital de 74 millions d'euros. Après cette opération prévue si tout va bien avant le 30 décembre prochain, la dette sera de 126 millions d'euros contre 191,4 millions d'euros au 30 juin dernier.

Puis, Infogrames lancera une offre publique d'échange simplifiée (OPE) visant les obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes, les Océanes 2003-2009. Si toutes les Océanes sont apportées à l'offre, la dette serait alors réduite à 24 millions d'euros.

Ce plan de restructuration de la dette s'inscrit dans la foulée du plan d'action annoncé en février dernier par Infogrames. Il s'est déjà traduit par une renégociation de la dette bancaire et par des cessions d'actifs. Le groupe estime que "ces mesures vont permettre de mettre fin à la procédure d'alerte engagée par les commissaires aux comptes et d'assurer la continuité d'exploitation de l'entreprise". Outre la réduction de sa dette, Infogrames a également besoin d'argent frais pour investir dans de nouveaux jeux vidéo.

Ce plan de restructuration devrait entraîner une dilution des actionnaires actuels. Bruno Bonnell, PDG d'Infogrames, a indiqué hier au cours d'une conférence de presse que ce plan, s'il est totalement appliqué, pourrait donner 49% du capital de la société au fonds d'investissement britannique Bluebay Asset Management qui est le fonds de garantie de Bank of America, le principal banquier du groupe français. Bruno Bonnell s'est par ailleurs félicité du fait que ce plan "donne une vraie chance de rebond à Infogrames". Il faut dire que la société en a bien besoin.

Infogrames souffre d'une conjoncture difficile actuellement. Les consommateurs réservent leurs achats pour la période des fêtes de noël. Ils attendent les nouvelles consoles, la PS3 de Sony et la Wii de Nintendo, en fin d'année, qui devraient redonner un dynamisme au marché. En attendant, les ventes d' Infogrames sont à la peine, elles ont chuté de 32% sur l'exercice 2005-2006. Et même si au premier trimestre Infogrames indiquait que la restructuration de sa filiale américaine en difficultés Atari était en bonne voie, la morosité est toujours au rendez-vous. En août dernier, Infogrames a enregistré une chute de 20% de son chiffre d'affaires au premier trimestre de son exercice 2006-2007 (clos fin juin), à 44,4 millions d'euros contre 55,5 millions un an plus tôt.

Par ailleurs, Infogrames a annoncé aujourd'hui après la reprise de cotation de son titre, qu'il va proposer lors de sa prochaine assemblée annuelle un regroupement d'actions, à raison d'une action nouvelle pour cent actions, après réduction préalable du nominal de celles-ci à 0,01 euro.

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