Exposition universelle : 1 - JO : 0

Jean Christophe Fromantin, le député maire de Neuilly, est en train de réussir son pari d’imposer la candidature du Grand Paris pour l’Exposition Universelle de 2025. Le soutien économique et politique est de plus en plus fort. Il est en tout cas, plus visible que celui pour une candidature du Grand Paris aux pour les Jeux Olympiques qui est, elle, en train de s’enliser.

 

« Il faut arrêter d'opposer les projets, l'Exposition Universelle ne peut pas se faire au détriment des Jeux Olympiques ».

N'empêche ! Luc Carvounas, sénateur socialiste du Val de Marne et pilier historique de la candidature de la France à l'Exposition universelle de 2025, a beau s'en défendre, l'IFOP a réalisé à la demande d'Expofrance 2025, une enquête aux résultats sans appel : 36% des Français souhaitent une candidature à la seule Exposition universelle, 33% souhaitent une double candidature, mais seulement 18% désirent une candidature aux seuls Jeux Olympiques.

Pour Jerome Fourquier de l'IFOP :

 « Les Français ont compris que les Jeux coutaient très cher et Sotchi les a renforcés dans leur conviction. Surtout, ils savent que ça ne laisse trace, hormis des pistes de bobsleigh. »

 

Une Expo qui fait consensus 

Ce sentiment semble d'ailleurs partagé par la classe politique qui s'avère au fil du temps beaucoup plus frileuse sur les JO que sur l'Expo. Trois raisons à cela. La première : les JO sont chers alors que Jean Christophe Fromantin, initiateur de cette candidature, veut monter l'Exposition Universelle sur les infrastructures et les lieux à venir du Grand Paris sans recourir à la manne publique. Tout en autofinancement.

Son comité de soutien de grandes entreprises est d'ailleurs suffisamment impressionnant pour que l'économiste Christian de Boissieu, grand pourfendeur de la dette publique et vice président du comité de candidature, se sente rassuré. Il est d'ailleurs d'une prudence de sioux sur la question :

« Je suis incapable de chiffrer aujourd'hui les retombées économiques de l'Exposition universelle et j'envie les économistes capables de chiffrer l'effet attendu du Pacte de responsabilité sur la croissance en 2017. Mais je suis persuadé qu'ils seront extrêmement lourds avant, pendant et après. »


Le « après » résume la deuxième raison de la préférence pour l'Expo : elle laisse des traces. De la Tour Eiffel au Grand Palais, les Expositions universelles marquent toujours Paris.  94% des Français pensent qu'elle « permet au pays de faire connaitre ses technologies, ses savoir faire, sa culture et de véhiculer une image positive à l'extérieur ». Avec les Jeux c'est plus dur.

 

Les JO, un cadeau empoisonné  

Les élus, même ceux fascinés par Londres 2012, le savent. Jean Louis Missika, bras droit à la mairie de Paris de Bertrand Delanoë puis d'Anne Hidalgo, avait un jour de tension pendant la campagne municipale, laché :

« J'ai sablé le champagne lorsque nous n'avons pas eu les JO de 2012. J'étais peut être le seul à la Mairie. Mais je préfère avoir investi un milliard dans les nouvelles technologies que dans les JO ».

D'ailleurs « les Jo de Londres ont été déficitaires et toutes les entreprises qui se sont s'implantées, Google en premier, seraient de toute façon venues, JO ou pas ! » Jean Louis Missika le dit vertement mais Anne Hidalgo n'est pas franchement en désaccord en avec lui.

D'où la troisième raison : Jean Christophe Fromantin porte et fait porter par de plus en plus d'élus et de chefs d'entreprise son idée, alors que les JO ne sont incarnés par personne. Denis Masseglia le président du Comité National Olympique est assis sur le dossier et rien n'avance. De toute façon le CNOSF n'a pas un centime ni d'équipe dédiée sur la question, aucun leader sportif mondialement connu ni aucun politique ne s'empare du sujet et Bernard Lapasset, missionné pour une éventuelle candidature parisienne a laissé tomber l'affaire il y a quelques semaines.

 

Les JO, un défi insurmontable pour Paris

De plus une candidature aux JO est extrêmement compliquée. les obtenir éventuellement en 2028, il faudrait concourir pour ceux de 2024 qui, eux, seront très probablement octroyés à une ville américaine : les Etats-Unis avec leur sponsors (Coca Cola, Mac Donald ou General Electric) et leurs chaines télé (NBC) sont inévitables s'ils décident de se présenter pour 2024. Mais comme le Comité Olympique donne rarement les Jeux à une ville qui n'a pas été candidate la fois d'avant et montré son intérêt fort, il va falloir quand même candidater contre les Etats-Unis en sachant qu'on va perdre. Guère motivant : trouver des talents sportifs, économiques et politiques capables de déposer une candidature en 2015, de surmonter un échec lors de la désignation de 2017 pour 2024 et de tenir jusqu'en  2021 pour être choisi comme ville hôte de 2028, c'est un défi quasi insurmontable dans un Grand Paris qui se cherche toujours

Il est donc probable que la candidature à l'Exposition Universelle va lentement et surement s'imposer : elle a un sens économique dans le Grand Paris, gauche et droite sont main dans la main et le monde économique l'appuie. Une rareté.

 

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Commentaires 3
à écrit le 04/05/2014 à 14:55
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Il y a juste un tout petit problème. Une autre ville est candidate pour l'exposition universelle de 2025, à savoir... Londres ! Et vu comme les Français sont nuls en lobbying mondial, alors que Londres est une impressionnante machine à propagande et ...

à écrit le 01/05/2014 à 9:51
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ENCORE DES DÉPENSES Pharaoniques , ont sortiras d'une dette pour rentré dans une autre , nos politique nous ruinent

à écrit le 30/04/2014 à 17:45
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le tout est de prévoir l'utilisation des bâtiments après l' exposition universelle....!! ne pas faire comme à Séville où plusieurs sites sont à l'abandon et en friches.....!!!!

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