Hermès s'envole en Bourse et riposte à LVMH

Hermès a attendu dimanche pour répliquer à LVMH (qui a pris 14,2% de son capital) en soulignant qu'il est inattaquable grâce à sa structure de commandite par action. L'action s'envole de 15% ce lundi et passe les 200 euros.

Déjà en hausse de quelque 90% depuis le début de l'année, le titre Hermès a continué à grimper pour afficher ce lundi à la clôture un bond de 15,12% à 202,85 euros. L'action a touché un nouveau plus haut historique en séance à 207,75 euros.  La valeur se paie désormais plus de cinquante fois les bénéfices attendus.

Dans le même temps, LVMH a bondi de 2,38% à 116 euros pour signer la plus forte hausse du CAC 40.

Hermès a annoncé dimanche, en réaction à la prise d'une participation de 14,2% de son capital par LVMH (prêt à monter à 17% via des instruments financiers), que son actionnariat familial restait "parfaitement uni" et que son statut de société en commandite par actions permettait de garantir son indépendance. "Le maintien du contrôle à long terme de la société Hermès est garanti par son statut de société en commandite par actions", affirme le groupe de luxe dans un communiqué publié dimanche soir.

Il ajoute que les actionnaires familiaux du groupe sont "parfaitement unis pour la poursuite d'un projet d'entreprise commun" et qu'"aucun projet de cession significative de capital" n'est envisagé. Il souligne que son entrée en Bourse, qui remonte à 1993, "permet aux investisseurs qui le souhaitent d'entrer de façon minoritaire dans le capital" et que la société "a toujours eu et entend toujours avoir le plus grand respect pour ses actionnaires".

Hermès, qui compte parmi les rares groupes de luxe encore indépendants, est contrôlé à 70% par ses actionnaires familiaux descendants d'Emile Hermès. Considéré comme un des joyaux du secteur du luxe, qui a fait la preuve d'une remarquable résistance pendant la crise, le fabricant des célèbres sacs Kelly ou carrés de soie a toujours attisé les convoitises.

ATYPIQUE

LVMH, numéro un mondial du luxe, a annoncé samedi être entré au capital d'Hermès à hauteur de 14,2% - un contrat d'instruments financiers lui permettra de monter à 17% - tout en assurant ne pas vouloir prendre le contrôle du célèbre sellier mais vouloir en être un "actionnaire de long terme" et "contribuer à la préservation du caractère familial et français qui est à l'origine du succès mondial de cette marque emblématique".

Propriétaire des champagnes Moët et Chandon, du cognac Hennessy, des marques Dior et Louis Vuitton, LVMH ne précise pas auprès de qui il a acquis ces blocs d'actions, actionnaires familiaux ou investisseurs institutionnels. Cette acquisition devrait relancer les spéculations sur les intentions du numéro un mondial du luxe. En 1990, au terme de trois ans de bataille acharnée, Bernard Arnault avait finalement emporté le contrôle de LVMH. Il avait commencé à en ramasser des titres après le krach boursier de 1987.

Cette entrée surprise survient alors que le marché s'interrogeait sur l'évolution boursière du titre Hermès. Des rumeurs récurrentes circulent sur le marché concernant l'évolution du groupe de la rue Saint-Honoré, incitant ses dirigeants à réitérer l'attachement des actionnaires familiaux au capital de l'entreprise.

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