Comme cela était à prévoir après les déclarations de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine,  les mauvais chiffres du chômage aux Etats-Unis et les inquiétudes continue entourant la Grèce, le marché parisien a succombé jeudi à un accès d'angoisses. A la clôture, le CAC 40 a terminé sur un repli de 2,16 % à 3787,79 points.

Pa de doute donc sur l'état d'esprit des investisseurs au lendemain de l'intervention de Ben Bernanke. Et pourtant, il y a encore quelques mois les propos de patron de la Fed et l'annonce d'éventuelles nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine auraient suscité un regain d'enthousiasme de la part des marchés.

Mais cette période est révolue et les investisseurs font désormais preuve d'une plus grande sobriété, se montrant plus sensibles aux perspectives de croissance de l'économie américaine qu'à l'éventualité d'une prolongation d'abondance de liquidités sur le marché. Il faut dire que l'anticipation d'une croissance économique désormais comprise entre 2,7 et 2,9 % contre plus de 3 % auparavant a de quoi refroidir les ardeurs.

Ce d'autant que les dernières statistiques américaines publiée jeudi ont alimenté les craintes sur le sujet de la croissance de la première économie mondiale. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté plus que prévu lors de la semaine au 18 juin (429.000 inscriptions contre 415.000 attendues par les économistes) et la progression, en rythme annualisé, des ventes de logements neufs en mai a été plus de trois fois moins importante qu'anticipé (+2,1 % contre 7,3 % attendu).

Ce sujet n'est pas le seul à mettre la pression sur les places financières. Les inquiétudes portant sur le moteur économique chinois ont semé auparavant le doute. En juin, l'expansion de l'activité manufacturière est tombée à son plus bas niveau près d'un an.

Du côté de l'agenda, le marché ne semble pas attendre grand chose de la réunion des dirigeants de l'Union Européenne ce soir à Bruxelles. En attendant, le sujet de la Grèce a continué d'alimenter les plus grande craintes, ce alors que les pays de la zone ont entamé des discussions avec les banques et les assureurs pour les mettre à contribution dans cette affaire.

Valeurs en baisse

Toujours pénalisés par la révision à la baisse du secteur des semi-conducteurs, STMicroelectronics a enregistré (de loin) la plus forte baisse du CAC 40 avec un plongeon de 5,47 %.

Bien entendu dans le contexte entourant les négociations relatives à la Grèce, le compartiment bancaire a également été malmené. Avec une baisse de 3,86 %, BNP Paribas a enregistré la troisième plus forte baisse de l'indice suivi de près par Crédit Agricole qui en a cèdé 3,75 %, Société Générale 3,55 % et Natixis 3,45%.

Les valeurs cycliques ont également été à la peine à l'image de Saint-Gobain qui cède 3 %, Bouygues 1,89 %, Air Liquide 2,29%.

Valeur en hausse

Seule valeur à afficher une progression à la clôture du marché, EADS a gagné 0,78 %. Le consortium européen bénéficie du flux toujours abondant de commandes pour Airbus dans le cadre du Salon du Bourget. Dernière information en date : selon l'agence Bloomberg, AMR, maison mère d'American Airlines, serait en discussion avec Airbus pour l'achat d'au moins 100 appareils.

Hors CAC

Air France a cèdé 3,36 % après avoir été dégradé par Crédit Suisse. La banque est ainsi passée de "surperformance" à "sous-performance" sur le titre.

Pétrole et devises

Du côté des devises, la monnaie unique a continué sa glissade face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,416 dollar.

Les cours du pétrole étaient également en très nette baisse. Le baril de Brent de la Mer du Nord reculait dans le même temps de 6,20 % à 108,01 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 91,15 dollars (-4,26%).