Les recrutements des cadres devraient bondir en 2018

Les recrutements de cadres pourraient atteindre jusqu'à 251.000 en 2018 selon l'Association pour l'emploi des cadres (APEC). Malgré un ralentissement de l'activité en début d'année, les prévisionnistes restent confiants sur les perspectives d'embauche.
Grégoire Normand
En 2017, les embauches de cadres ont déjà bondi de 9,7% par rapport à 2016, avec un total de 240.100 recrutements.
En 2017, les embauches de cadres ont déjà bondi de 9,7% par rapport à 2016, avec un total de 240.100 recrutements. (Crédits : Reuters//Gonzalo Fuentes)

L'embellie se poursuit pour les cadres. Selon les derniers chiffres de l'association pour l'emploi des cadres publiés ce jeudi 5 juillet, le nombre de recrutements augmenterait de 4,5% en 2018 pour atteindre 251.000 embauches. Après une année 2017 exceptionnelle avec le recrutement de 240.000 cadres, les entreprises "se retrouvent dans l'obligation de recruter pour poursuivre leur développement", a expliqué le directeur général de l'organisation Jean-Marie Marx, lors de la conférence de presse. "Ces niveaux élevés traduisent un marché de l'emploi cadre dynamique et des besoins plus importants en compétences cadres pour accompagner les transformations en entreprise", a-t-il ajouté.

260.000 recrutements d'ici 2020

Après une croissance du PIB à 2,3% en 2017, les dernières estimations de l'Insee (1,7%) et de la Banque de France (1,8%) indiquent que l'activité devrait ralentir cette année. Les derniers chiffres du premier semestre montrent que la croissance a marqué le pas et que le chômage devrait ralentir moins vite que l'année précédente. Malgré ce tassement anticipé de la croissance, les membres de l'APEC sont optimistes. Le scénario retenu par l'organisation est celui d'une "croissance installée" qui resterait bien orientée et oscillerait entre 1,9% et 1,6% à l'horizon de la prévision (2020). En s'appuyant sur des simulations, les spécialistes de l'emploi cadre prévoit 255.200 (+1,7%) recrutements de cadres en 2019 et 260.000 en 2020 (+1,9%).

"Ces niveaux élevés traduisent un marché de l'emploi cadre dynamique et des besoins plus importants en compétences cadres pour accompagner les transformations en entreprise," résume Jean-Marie Marx.

Outre les facteurs de croissance, l'association explique que les entreprises devraient encore profiter d'une demande toujours bien orientée et de conditions de financement favorables. Ce qui leur permettrait de maintenir à un haut niveau leurs intentions d'investissement et d'embauches. Ils évoquent également les performances à l'international des entreprises françaises qui pourraient s'améliorer par de récents gains de productivité.

Des prévisions révisées à la baisse

En dépit de ces annonces favorables, les prévisionnistes de l'APEC ont revu à la baisse leurs perspectives de recrutement. Au mois de février dernier, l'association avait évoqué une fourchette de recrutement entre 248.000 et 271.000 pour cette année. Ce qui signifie que les experts ont plutôt retenu les estimations basses de leurs projections de l'hiver dernier. D'ailleurs, si la part des entreprises ayant recruté au moins un cadre a atteint 62% à la fin du second trimestre 2018 (chiffre record depuis début 2016), la part des entreprises prévoyant d'embaucher un cadre au cours du troisième trimestre 2018 devrait baisser à 56% contre 59% au T2 et 58% au T3 2017.

Lire aussi : Les perspectives de recrutement des cadres atteignent des sommets en 2018

Par ailleurs, de nombreux aléas économiques, financiers et politiques pourraient considérablement changer ces perspectives. En effet, de nombreuses incertitudes relatives au prix de l'énergie et du pétrole, au marché des changes ou aux tensions sur l'appareil productif pourraient peser sur l'activité. L'escalade des tensions commerciales et la montée des mesures protectionnistes des deux côtés de l'Atlantique pourraient également avoir un impact sur les perspectives des entreprises exportatrices qui se sentent de plus en plus inquiètes dans un climat international tendu.

Lire aussi : Le protectionnisme de Trump inquiète les industriels français

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Méthode : depuis 2016, le champ de l'enquête de l'Apec sur les perspectives de l'emploi cadre a évolué : la base de référence des effectifs salariés repose désormais sur les données issues de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), qui comprend notamment les entreprises avec participation de l'État.

Grégoire Normand

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Commentaires 4
à écrit le 10/07/2018 à 23:01
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Et le recrutement des non cadre va diminuer?

à écrit le 06/07/2018 à 23:01
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Des niveaux élevés de recrutements qu'on ne retrouvera jamais dans les salaires ... J'ai fait mes petits calculs , -20% de pouvoir d'achat pour les ingénieurs débutants en 20 ans .... stop ou encore ...

le 10/07/2018 à 23:02
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Si les ingénieurs arrêtait de postuler à des postes de BTS ils gagneraient plus !

à écrit le 05/07/2018 à 18:35
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"Ces niveaux élevés traduisent un marché de l'emploi cadre dynamique et des besoins plus importants en compétences cadres pour accompagner les transformations en entreprise," résume Jean-Marie Marx". En gros, sachant parler anglais pour délocalise...

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