
Comme l'année dernière, les Français sont appelés à la sobriété énergétique pour cet hiver. Et les clients d'Engie et d'EDF seront récompensés s'ils baissent leur consommation d'électricité. Depuis le lundi 2 octobre, les premiers peuvent s'inscrire à « Ecodefi », un service qui leur permet de gagner 4 euros par défi et jusqu'à 40 euros en cumulé.
La contrepartie ? Réduire leur consommation sur dix jours entre le 15 octobre et le 15 avril. Des opérations similaires sont lancées auprès des artisans, commerçants ou professions libérales (l'écodéfi des pros), ainsi que des « écodéfis collectifs », entre les habitants de deux villes similaires par exemple.
EDF, de son côté, prévoit une opération « les défis utiles », qui ouvrira début novembre pour inciter les particuliers à réduire leur consommation jusqu'au 28 février. Les consommateurs les plus sobres seront récompensés par des places aux épreuves des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain, dont EDF est un des sponsors.
« Cette année, les défis seront ouverts à tous les clients d'EDF qui ont le tarif commercial » (excluant ceux au tarif bleu réglementé), met en avant l'entreprise.
Le but de ces opérations est de pouvoir soulager le système électrique sur des périodes de pointe. « Ecodefi est une incitation pour nos clients à consommer moins quand le système électrique en a le plus besoin », a ainsi expliqué Claire Gerbaud-Ndomba, directrice marketing France, citée dans un communiqué de l'entreprise.
Entre 8% et 10% de baisse en 2022
L'an dernier, lors d'une première opération sobriété baptisée « mon bonus Engie », les participants avaient consommé en moyenne 8% de moins que les clients Engie non-inscrits, indique le groupe. Le challenge d'EDF avait, lui, attiré plus de 6.000 inscrits sur les 30.000 clients adhérents à son « club oxygène ». Quelque 3.187 d'entre eux avaient baissé leur consommation de 10% entre le 21 décembre et le 19 mars 2023, a indiqué EDF.
De façon plus générale, en 2022, la consommation finale d'électricité des Français a baissé de près de 5% par rapport à 2021, à 414 térawattheures contre 435 TWh, indique le bilan « Chiffres clés de l'énergie » publié par le ministère de la Transition énergétique fin septembre. Une réduction qui a concerné tous les secteurs, du particulier à l'industrie en passant par le tertiaire. Il faut dire que les foyers et entreprises du pays avaient une épée de Damoclès au-dessus de leur toit : le risque de coupures d'électricité. Un scénario finalement évité pas seulement grâce à la sobriété de la population. Le pays a augmenté sa production au fil de l'hiver à mesure que son parc nucléaire a pu être relancé, et a également importé de l'électricité de ses voisins.
Pour le gestionnaire du réseau français de haute tension RTE, la consommation des Français en 2022 s'est élevée à 460 TWh, selon un rapport qui affine ses projections sur les 12 prochaines années, publié lui aussi fin septembre. RTE estime qu'elle devrait d'ailleurs augmenter dans les années à venir : il table sur une consommation annuelle d'électricité comprise entre 580 et 640 TWh dans le pays à horizon 2035. Une augmentation rapide qui représente un défi pour la souveraineté énergétique, notamment à la saison froide, quand plus de monde se chauffera à l'électrique.
Une électricité toujours plus chère
À voir maintenant si cette sobriété se ressentira dans le porte-monnaie des Français. Car les prix des tarifs réglementés de l'électricité augmentent - ils ont connu une hausse de 15% en février 2023 puis de 10% en août - et le bouclier énergétique mis en place à l'automne 2021 va progressivement disparaître. « Pour 2024, effectivement, nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique, mais Bruno Le Maire l'a bien dit, le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% (...) au 1er février et sur l'ensemble de l'année 2024 », a assuré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur l'antenne de CNews-Europe 1 à la mi-septembre.
(Avec AFP)
Sujets les + commentés