La part des ménages français détenant un crédit a atteint un de ses plus bas niveaux depuis 20 ans à la fin 2010. C'est en tout cas ce que révèle une étude conduite par l'institut TNS Sofres pour l'observatoire des crédits aux ménages et la fédération bancaire française. L'enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 12.000 ménages, dont 8.813 ont répondu dans les délais. Le taux de détention par les ménages d'au moins un crédit est en effet en recul de 1,3 point à 49,5 % en 2010 par rapport à 2009, soit 13,72 millions de ménages. Cette baisse est attribuable à la chute des crédits à la consommation, selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université de Paris-X Nanterre.

L'utilisation des crédits à la consommation pour financer « des dépenses de loisirs, de vacances, voire de consommation », a fortement reculé. 13,8 % des ménages en détenaient au moins un en 2010, contre 15,8 % en 2009. Michel Mouillart attribue plus précisément la baisse du crédit à la consommation à un moindre usage des cartes de magasin ou grande surface, « la quasi-totalité du recul tient au repli rapide de l'utilisation de ces cartes » explique-t-il. 6,8 % des ménages en détenaient en 2010 contre 9,6 % en 2008. La baisse est de la détention de crédits à la consommation est plus importante chez les moins de 30 ans : 33,8% en 2010 contre 37,8 % en 2009. Les jeunes, pourtant considérés comme ayant « un comportement de cigale », voient leur rapport aux crédits à la consommation se modifier. « Près de 90 %, précise le professeur d'économie, des crédits à la consommation accordés aux jeunes financent un projet durable », comme l'achat d'un véhicule (68,8 %) ou d'un bien d'équipement de la maison (20,7 %). De manière plus générale, « il y a une responsabilisation des ménages et des établissements bancaires vers le financement de projet », estime Michel Mouillart. Ce qui lui fait dire que le rapport aux crédits des ménages s'améliore.

Accès à la propriété

Pour la première fois depuis 15 ans, le nombre de ménages détenant un crédit immobilier (30,5 %) est supérieur à celui ayant un crédit à la consommation (30,1 %). En effet, le nombre de crédits immobiliers détenus par les ménages s'est stabilisé à 8,45 millions. La tendance est à « la poursuite de l'accès à la propriété » : 1,24 million de crédits visant un accès à l'habitat ont été accordés en 2010, soit une hausse de 21 % par rapport à 2009. Les crédits d'accès à la propriété représentent 53 % des crédits immobiliers obtenus en 2010 mais ne sont pas revenus à leur niveau d'avant crise.

Au total, les crédits immobiliers de toute nature accordés en 2010 (+ 18,5 % sur un an) ont tiré la croissance du nombre global de nouveaux crédits (+5,4 %) qui ont atteint près de 9,6 millions.