
La période estivale est bien souvent l'occasion de déconnecter des tracas du quotidien. Plusieurs mesures entrent pourtant en vigueur ce mardi. La Tribune vous propose un tour d'horizon de ce qui vous attend au 1er août.
Les prix de l'électricité vont grimper
Au mois d'août, les tarifs réglementés de l'électricité bondissent de 10%. Cette décision se traduit par une hausse de 160 euros par an en moyenne, sur une facture totale de 1.640 euros par foyer, pour 22 millions de foyers. Cette augmentation concerne les ménages et les petites entreprises.
Elle marque surtout la fin progressive du bouclier tarifaire, mis en place en février dernier, destiné à limiter la hausse des prix de l'électricité à 15%. Objectif affiché, limiter coûte que coûte la flambée des dépenses publiques. Au 1er août, le bouclier sera moins protecteur. Et pour cause, il ne couvrira plus qu'un tiers de la facture des consommateurs (37%, contre 43% auparavant). Cette hausse s'ajoutera à celle de 15% en vigueur depuis février 2023, après +4% en février 2022. Depuis 2021, le tarif réglementé, dont dépendent quelque 23 millions d'abonnés à l'électricité (sur 34 millions), aura donc augmenté de 31%.
Le ticket de caisse disparaît
Après deux sursis pour cause de valse des prix dans les magasins, la fin de l'impression systématique du ticket de caisse papier entre en vigueur. La loi « anti-gaspillage et économie circulaire » a en effet été votée en 2020. Ce report est lié à l'inflation, le ticket de caisse constituant « un repère pour beaucoup de Français », selon le cabinet de la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire.
Bercy observe désormais un reflux de la hausse des prix à la consommation. Mais si on constate un ralentissement de la hausse des prix en mai et en juin - l'inflation est repassée sous la barre des 5% à +4,5% sur un an -, celle qui concerne les produits alimentaires se maintient à un seuil élevé : 13,6% sur un an en juin, selon l'Insee.
La disparition du ticket de caisse intervient surtout comme une mesure écologique. Les reçus représentent 150.000 tonnes de papier chaque année. Cette décision reste toutefois critiquée par certains. Les associations de consommateurs notamment estiment que les reçus sont un outil de gestion du budget familial de nombreux ménages, puisqu'ils permettent de vérifier l'exactitude du montant de la transaction. Dans les faits, la facturette ne va pas disparaître. Les clients qui le souhaitent pourront toujours demander son impression, pour lever un doute sur un prix par exemple. Et dans certains cas (restaurant, hôtel, coiffeur, garagiste, etc.), l'impression reste obligatoire.
Les soldes d'été arrivent à leur terme
Victimes de dommages matériels conséquents durant les émeutes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel, en juin dernier, décédé lors d'un contrôle routier à Nanterre, les commerces ont bénéficié d'une prolongation des soldes. Ces derniers auraient dû s'achever au 25 juillet, mais prennent fin au 1er août cette année.
Le taux du Livret A reste fixé à 3%
Fixé à 3% depuis le 1er février 2023, le taux du Livret A est maintenu, et ce, durant un an et demi. Le taux du Livret d'épargne populaire (LEP) s'établit, quant à lui, à 6%. Outre l'augmentation du rendement, le plafond du LEP doit passer de 7.700 euros à 10.000 euros, mais ce changement-là n'aura lieu qu'à l'automne, selon le ministère de l'Economie.
« Nous avons décidé de maintenir le taux [du Livret A] à 3% pour des raisons d'intérêt économique national », a justifié Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, au micro de TF1 à la mi-juillet. Un taux plus élevé aurait augmenté « le coût du crédit pour les PME, qui ont besoin d'investir », ainsi que celui « du crédit pour le logement social », « soit des dizaines de milliers de logements sociaux » en moins.
Pour rappel, la formule de calcul du Livret A prend en compte la hausse des prix à la consommation, ainsi que les taux interbancaires des derniers mois - auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme.
« La moyenne semestrielle du taux ressort à 2,66 % de janvier à juin 2023, avait expliqué la Banque de France en juillet. Le glissement annuel passé sur 6 mois de l'IPC hors tabac s'établit quant à lui à 5,57 %. L'application de la formule aboutirait donc à un taux de 4,1 % pour le livret A et de 5,6 % pour le LEP ».
« La priorité est donnée à la consommation, qui recule depuis plusieurs mois, avait décrypté Philippe Crevel auprès de La Tribune. Ensuite, le gouvernement veut s'assurer de maintenir les équilibres financiers, en éviter les transferts d'épargne de long terme vers l'épargne de court terme. Enfin, l'exécutif donne la priorité aux bailleurs sociaux. »
Le PEL pourra être débloqué de manière anticipée
Afin d'encourager les ménages à engager des travaux de rénovation énergétique, bien souvent très onéreux, le ministère de l'Economie a annoncé, à la mi-juillet, que le PEL pourra être débloqué avant le délai légal de quatre ans, pour financer ce type de chantier. Pour rappel, le Plan épargne logement est, en principe, bloqué jusqu'à l'achat d'un logement.
« On veut soutenir la rénovation énergétique par l'épargne de nos compatriotes », avait justifié Bruno Le Maire, qui a précisé que les épargnants « pourraient débloquer la somme nécessaire » pour des travaux de rénovation énergétique, sans pour autant avoir à clôturer leur plan d'épargne. L'encours total des PEL s'élève à 300 milliards d'euros.
Le versement de l'allocation de rentrée scolaire démarre
Versée sous conditions de ressources, l'allocation de rentrée scolaire est destinée à aider les familles les plus modestes pour l'achat de fournitures scolaires. Pour être éligible, le foyer doit avoir un ou plusieurs enfants, âgés de 6 à 18 ans, scolarisés dans un établissement public ou privé. Compris entre 398,09 euros et 434,61 euros, selon l'âge de l'enfant, les montants de la prime de rentrée ont été revalorisés de 5,6% par rapport à ceux versés l'an dernier. Elle sera versée à partir du 1er août, à Mayotte et à la Réunion, puis le 16 août en métropole, Guyane, Martinique et Guadeloupe.