Le réassureur Munich Re améliore ses résultats avec moins de pertes liées aux sinistres

Pour l'un des premiers réassureurs mondiaux, cette bonne performance est liée à des pertes légèrement inférieures dans sa branche réassurance-dommage. Cependant, l'exposition aux catastrophes naturelles, de plus en plus fréquentes à cause du changement climatique, rend le marché de l'assurance fébrile.
Munich Re, dont le cœur de métier est de garantir les risques pris par les assureurs, a indiqué avoir enregistré un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros au troisième trimestre.
Munich Re, dont le cœur de métier est de garantir les risques pris par les assureurs, a indiqué avoir enregistré un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros au troisième trimestre. (Crédits : Andreas Gebert)

Pour l'un des premiers réassureurs mondiaux, ce résultat est inattendu. Ce lundi 23 octobre, l'Allemand Munich Re a en effet relevé ses objectifs annuels, porté par un bénéfice net dépassant les attentes au troisième trimestre. Et ce, grâce à sa branche de réassurance-dommage, qui enregistre moins de pertes qu'envisagé.

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Dans le détail, Munich Re, dont le cœur de métier est de garantir les risques pris par les assureurs, a indiqué avoir enregistré un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros au troisième trimestre. Un chiffre presque multiplié par deux sur un an. C'est bien plus que ce que prévoyaient les analystes de l'analyse données financière de référence Factset, qui tablaient plutôt sur 1,12 milliard d'euros pour le troisième trimestre.

Par ailleurs, le groupe a « relevé ses prévisions annuelles pour 2023 à un bénéfice net de 4,5 milliards d'euros », contre 4 milliards d'euros précédemment, a-t-il indiqué dans son communiqué de résultats préliminaires.

« Comme d'habitude, cette projection est sujette à des incertitudes accrues découlant des développements géopolitiques et macroéconomiques », a toutefois tempéré l'entreprise, basée à Munich (sud de l'Allemagne).

Des pertes inférieures sur sa branche réassurance-dommage

Cette bonne performance a été obtenue, notamment grâce à des « pertes majeures légèrement inférieures à ce qui était attendu » dans la branche réassurance-dommage. La division Vie/Santé a de son côté « dépassé les prévisions », selon Munich Re. L'activité d'assurance-dommage du groupe, baptisée « ERGO », a par contre souffert de « pertes plus élevées dues à des catastrophes naturelles », a ajouté l'entreprise.

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Le groupe a dû faire face ces derniers mois à plusieurs événements météorologiques extrêmes en Europe, mais également à des méga-incendies au Canada et en Méditerranée, ainsi qu'aux tremblements de terre en Turquie et en Syrie. Munich Re a en conséquence augmenté ses prix sur l'ensemble de ses branches, notamment les tarifs des couvertures de réassurance. Ils ont « considérablement augmenté sur certains marchés, dont les États-Unis, l'Amérique latine et l'Australie ». Les résultats complets du groupe seront publiés le 8 novembre prochain.

Un marché bouleversé par le changement climatique

Face à la multiplication des catastrophes naturelles, la plupart des réassureurs ont décidé de moins s'exposer à certains périls. Un choix compréhensible, mais qui pose la question de l'assurabilité du changement climatique.

« Certaines entreprises se retiraient déjà du marché de l'assurance en 2022, mais dorénavant même les réassureurs les plus solides se retirent, principalement en resserrant leurs garanties pour limiter leur exposition », ont souligné, dans une note, les analystes de l'agence de notation Fitch.

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Plus de la moitié des vingt plus gros réassureurs mondiaux ont maintenu ou réduit leur exposition aux catastrophes naturelles durant la période de renouvellement des contrats de janvier 2023. Ce, malgré l'augmentation du prix des contrats et une hausse de la demande de la part des assureurs, selon une autre analyse de l'agence S&P.

Globalement, les réassureurs se détournent en particulier des périls dits « secondaires », des sinistres de taille petite ou moyenne. Leur fréquence explose avec le changement climatique, mais « offrent toujours d'importantes couvertures contre les sinistres les plus sévères », précisent les auteurs de la note de Fitch.

(Avec AFP)

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