Automobile, habitation, santé... le prix des assurances risque de s'envoler en 2024

Les factures risquent de s'alourdir encore plus l'an prochain sur les contrats d'assurance des particuliers. Pour assurer son logement, le taux d'augmentation risque même de doublier d'une année sur l'autre, anticipe le cabinet Facts & Figures. Pourtant, le gouvernement s'attend à ce que les assureurs jouent le jeu de la modération.
« La dérive des frais de soins est particulièrement importante : + 6 % sur l’hospitalisation, + 7 % sur les médicaments, + 7 % sur le dentaire, + 7 % sur les médecins spécialistes... », note Facts & Figures.
« La dérive des frais de soins est particulièrement importante : + 6 % sur l’hospitalisation, + 7 % sur les médicaments, + 7 % sur le dentaire, + 7 % sur les médecins spécialistes... », note Facts & Figures. (Crédits : DR)

Alors que l'inflation continue d'augmenter en France (+4,9% en août), les consommateurs vont-ils en plus être pénalisés par les prix de leurs diverses assurances l'an prochain ? Automobile, santé, habitation... en 2024, le pouvoir d'achat des foyers va se voir encore amputé par la majoration des divers contrats d'assurance, prévient le cabinet Facts & Figures dans son estimation du 18 septembre. C'est sur les mutuelles santé et sur les assurances habitations que les hausses devraient être les plus salées : +8% attendues en 2024, contre +4% pour les assurances auto qui ont vu pourtant l'augmentation des prix des pièces détachées être amorties par le recul du nombre d'accidents sur la route.

Surtout, la facture s'alourdit année après année. L'an passé, déjà à cause de l'inflation, Facts & Figures prévoyaient des hausses de 3% à 5% en assurance automobile (avec une « intensité » plus forte sur les véhicules SUV très coûteux en réparations), alors que la fréquence des sinistres est revenue sur son niveau d'avant crise sanitaire, et de 3% en assurance habitation. Le pourcentage d'augmentation serait donc en train de doubler.

Pour établir ces résultats, Facts & Figures anticipent les hausses tarifaires des frais pour l'assuré, sur lesquelles se base un assureur pour établir ses contrats. Ainsi, en plus de l'envolée du prix des pièces détachées liées à celle des matières premières, le cabinet de conseil en stratégie ajoute notamment l'évolution du coût de la main-d'œuvre automobile, en hausse de +5,3 % au 2ème trimestre 2023 sur 12 mois glissants.

Pour les frais de soins, les hausses importantes des frais sont quasi généralisées : « consultation des médecins généralistes : -0,5 % sur sept mois et +1 % en annuel, consultation des médecins spécialistes : +7,5 % sur sept mois et +6,6 % en annuel, soins dentaires : +6,9 % sur sept mois et également en annuel... », détaille entre autres Facts & Figures. Parmi les fortes augmentations attendues, les médicaments ont pris +7,1 % sur sept mois et + 7% en annuel.

Aussi, pour les assureurs, la revalorisation du tarif de la consultation médicale de 25 euros à 26,5 euros à compter de novembre 2023 engendrera un coût estimé de 100 millions d'euros pour les assureurs.

Les assureurs vont-ils répercuter toutes les hausses ?

Or, les assureurs ont d'ores et déjà annoncé une hausse certes en 2024, mais contenue. Les hausses de prix des assurances « tourneront autour de l'inflation », a promis début septembre à l'AFP Adrien Couret, directeur général du groupe Aéma. Cette déclaration du patron de l'entité rassemblant les assureurs Macif, Aésio et Abeille illustre la réticence du secteur à prendre de nouveaux engagements après un an d'effort, selon un article publié jeudi par l'Argus de l'assurance.

En cause, les assureurs rappellent régulièrement devoir faire face à la multiplication des catastrophes naturelles, mais aussi à une inflation du coût des réparations très importante, notamment dans l'automobile.

Pourtant, le gouvernement d'Elisabeth Borne souhaite un nouveau geste de modération de la profession. « Honnêtement, la situation est très dure pour les assureurs cette année mais nous réitérerons, comme l'an dernier, notre appel à la modération des tarifs pour les assurances du quotidien », avait indiqué Bercy au média spécialisé.

En septembre 2022, les assureurs s'étaient engagés à contenir les hausses de tarif sous le niveau d'inflation pour 2022 et 2023.

Mais aux catastrophes naturelles, s'est ajouté en France, en juin dernier, un autre imprévu. Les dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d'un adolescent tué le 27 juin par un policier vont en effet coûter 650 millions aux assureurs, a estimé la fédération professionnelle, soit plus du double des 280 millions d'euros anticipés.

Dernier secteur concerné, celui de la réassurance (l'assurance des assureurs) dont les prix vont également augmenter. Le groupe Munich Re, dont le cœur de métier est de garantir les risques pris par les assureurs, confirme « son objectif annuel et compte dégager un bénéfice total de 4 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année », affirme un communiqué.

Le coût de la sécheresse sur les maisons en France

Un total de 1.022 communes frappées par la sécheresse en 2021 et 2022 ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, selon un arrêté publié au journal officiel.

Les maisons construites sur des sols argileux sont menacées de fissures à cause de mouvements de terrain occasionnés par l'alternance de périodes de pluie et de sécheresse. Ce phénomène est appelé retrait-gonflement des sols argileux (RGA).

« Plus de la moitié des maisons individuelles en France, soit 11,1 millions, seraient potentiellement concernées et 3,3 millions d'entre elles seraient fortement impactées », estiment les assureurs.

En 2022, le coût de la sécheresse sur les maisons a été évalué à plus de 3 milliards d'euros, un record depuis la création du régime « Catastrophes naturelles » en 1982.

(Avec AFP)

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Commentaires 13
à écrit le 20/09/2023 à 17:17
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S'il faut en 2024 choisir entre "bouffer" et s'assurer, le choix sera vite fait. Bouffe trop chère on réduit, assurances trop chères on résilie.

à écrit le 20/09/2023 à 10:09
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IL y a très peu d'assurances obligatoires , à chacun d'assumer ce qu'il veut assurer ou non et d'en supporter les conséquences !!! Et pour la petite histoire les primes d'assurance ont toujours augmentées plus vite que l'inflation depuis au moins 4...

à écrit le 20/09/2023 à 8:42
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Tout profite toujours aux banksters.

à écrit le 20/09/2023 à 8:26
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Taxe et encore taxe sur un contrat d'assurance le gouvernement taxe bien au-delà de la TVA sur chaque contrat le politique taxe à hauteur de 33 pour cent comme pour le carburant le politique hypocrite est celui qui gagne le plus.

à écrit le 20/09/2023 à 5:28
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L'europe a decidee de saigner a blanc les citoyens. Inflation oblige. Pauvres de vous. Ici en Coree, baisse de 30% de la taxe fonciere, 15% sur les assurances autos. Inflation septembre 3,5% en hausse de 0,5 point par rapport au mois d'aout.

à écrit le 19/09/2023 à 19:49
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Mais oui!!! Les logements francais ukrainiens qui ont le covid à la sardou risquent de s'écrouler sous les misssiles de poutine, donc cest logique que la prime explose, évidemment ; un enfant de gauche de 3ans sait ça, donc dans la bienveillance

à écrit le 19/09/2023 à 19:38
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C'est l'obligation de l'assurance qui pose problème, la prise de risque est humaine ! ,-)

à écrit le 19/09/2023 à 19:24
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Ça rajoutera un peu plus d'eau au moulin des Français non assurés.

à écrit le 19/09/2023 à 18:10
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Assureurs, Reassureurs, beaucoup de monde qui se sert au passage. Plus les actionnaires des Sociétés d'assurance. La solution, Une Seule Assurance Nationalisée.

le 20/09/2023 à 5:29
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Une assurance nationalisee ! Vous avez une curieuse conception de la liberte pour un francais.

le 20/09/2023 à 8:15
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@Valbel89. Ben voyons! En attendant l'absurdité française a mis en place une niche fiscale pour les captives d'assurance🙈🐑

le 20/09/2023 à 13:34
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Quand on voit comment fonctionne (mal) tout ce qui est sous contrôle de l'état, et les résultats des expériences ex URSS, votre avis laisse rêveur

à écrit le 19/09/2023 à 17:58
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Coquille "le taux d'augmentation risque même de doublier d'une année sur l'autre," doubler Les assureurs seront 'modérés' vu qu'ils devraient tripler, doubler c'est modeste comme hausse. :-) Ne plus rembourser qu'à 60% les frais dentaires (en espér...

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