Le rachat prévu par BNP Paribas d'une grande partie des activités de Fortis Belgique constitue la solution "la plus raisonnable et la plus appropriée" aux difficultés du groupe belgo-néerlandais de services financiers, vient d'estimer un comité d'experts désigné par la justice belge, dans un rapport rendu public ce mardi. Fortis a été sauvé du dépôt de bilan en octobre par les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois. 

La justice belge a gelé l'application de ce plan en décembre et exigé qu'il soit soumis au vote des actionnaires, ce qui doit être fait lors d'une assemblée générale prévue le 11 février. La cour avait alors nommé un comité d'experts pour évaluer les différents accords constituant le plan de sauvetage, en lui demandant de rendre son rapport public avant l'assemblée générale.

Ce rapport envisage trois hypothèses pour le volet belge du dossier: un rachat partiel par BNP Paribas, le maintien d'activités bancaires indépendantes et la nationalisation pure et simple du groupe. "Parmi les trois hypothèses envisagées, nous pensons que la première (adossement à BNP Paribas pour 75% de l'activité banque et assurance) est la plus raisonnable et la plus appropriée", conclut le rapport. "BNP Paribas est un partenaire solide qui permet d'envisager un projet industriel sans que l'Etat belge ne doive massivement investir."

BNP Paribas est censé reprendre 74,9% de Fortis Banque Belgique à l'Etat belge et entre 49,9% et 74,9% des activités belges d'assurance à Fortis Holding. Le rapport propose que l'Etat rétrocède 25,1% de Fortis Banque Belgique à Fortis Holding en échange d'actions de ce dernier. BNP Paribas pourrait parallèlement prendre une part plus importante du portefeuille de produits de crédits structurés que celle de 10% initialement envisagée. A propos du volet néerlandais du plan, conclu en premier lieu, le rapport juge qu'il ne serait "pas réaliste" d'envisager un retour de Fortis Bank Nederland au sein de Fortis Banque.

En Bourse, le titre BNP Paribas continue à connaître des hauts et des bas. Après sa belle envolée d'hier lundi qui l'avait vu gagner près de 17% (alors qu'il en avait perdu 26% la semaine précédente, tombant au plus bas depuis dix ans), le titre gagnait encore 2% ce mardi matin avant de repiquer du nez et de céder 2%. Il termine en baisse de 0,16% à 24,96 euros, très loin des 70 euros d'octobre dernier.